23 Septembre 2010
Le préfet s'empare du Grand Paris
Le préfet de la région IIe-de-France entend jouer son rôle pleinement dans le dossier du Grand Paris lancé par le gouvernement et l'a rappelé hier lors d'un point presse. « J'ai ici
la lettre du ministère qui fixe clairement ma mission, a expliqué Daniel Canepa. Il s'agit de lancer les discussions avec les collectivités avant la mise en oeuvre des contrats
de développement territoriaux autour des futures gares du métro. »
Une mise au point qui intervient alors que la Société du Grand Paris, récemment constituée, est chargée de mener un grand débat public à partir du 30 septembre (et jusqu'à fin janvier) sur le tracé et l'emplacement des 40 gares du futur Super Métro
conçu par Christian Blanc, qui devrait être construit à l'horizon
2023.
« Pragmatisme en matière de transports»
A ce sujet, Daniel Canepa a lancé hier un appel au « pragmatisme en matière de transports », visant notamment la polémique naissante sur la nécessité de faire passer le
futur métro très loin à l'ouest, à Saclay (Essonne). C'est là que le gouvernement envisage de construire un pôle scientifique de niveau mondial, en regroupant des grandes
écoles et des entreprises de pointe. « D'ici 2023, nous verrons comment aura évolué Saclay, explique DanielCanepa. Si le développement nécessite une liaison en métro, on
fera un métro. En attendant, l'urgence est de construire le bus en site propre à haute qualité de service qui, lui, est nécessaire tout de suite. »
L'installation de l'établissement public gérant Saclay doit avoir lieu avant le 4 octobre et une visite de Nicolas Sarkozy est prévue sur place vendredi. Restent encore des
interrogations sur ce futur cluster, dont Christian Blanc avait fait un des
points forts de son Grand Paris. « La mairie de Paris ne souhaite pas voir
ses grandes écoles et universités quitter la capitale, ce que je comprends, mais cela montre les limites de la perception du Grand Paris aujourd'hui », regrette le préfet.
Daniel Canepa a par ailleurs indiqué que le lancement du débat public sur
le futur métro ne « l'empêchait pas de travailler » sur les contrats de
développement. « On ne peut pas attendre le printemps pour continuer notre action », estime le préfet, qui a confirmé hier les contacts très engagés sur certains territoires
comme Le Bourget, Saint-Denis ou Clichy-Montfermeil en Seine-Saint- Denis.
Sébastien Ramnoux