27 Août 2010
Transports IDF: la Société du Grand Paris invitée à justifier ses hypothèses
PARIS (France), 27 août 2010 (AFP) - L'autorité environnementale du Conseil général de l'environnement et du développement durable (AE) demande à la Société du Grand Paris (SGP) chargée de réaliser une "double boucle" de métro automatique autour de la capitale d'expliquer la différence entre ses projections démographiques et celles de l'INSEE.
Dans un avis mis en ligne vendredi, cette instance qui devait légalement se prononcer sur l'évaluation environnementale présentée par la SGP, estime qu'elle est "très détaillée" et "anticipe souvent sur l'évaluation future des projets de construction des lignes" (155 km au total).
Mais elle souhaite qu'au cours du débat public devant commencer le 1er octobre, plusieurs questions soient "approfondies", dont les hypothèses de croissance démographique, "facteur important de l'évolution de la demande de mobilité" des Franciliens.
Alors que selon la SGP "l'INSEE prévoit une croissance de la population de l'IDF de 669.000 habitants entre 2007 et 2030", "il est fait état à plusieurs reprises dans le dossier d'une augmentation prévue (...) de 1,8 million d'habitants" entre 2005 et 2035, relève l'AE.
"Un écart semblable se retrouve dans les prévisions d'emploi", poursuit l'AE, la SGP tablant sur la création d'1,2 million d'emplois d'ici à 2035, "hypothèse résultant d'une volonté politique qui sera rendue possible par le développement des territoires de projet".
La SGP prévoit ainsi une augmentation de 50% de la population à Roissy-CDG et de 105,9% du nombre d'emplois, les évolutions attendues au Bourget étant respectivement de +45,6% et +108%.
L'AE estime "utile" que la SGP présente "plus précisément" "les hypothèses de calcul et les prévisions de trafics routiers et de transport en commun, à partir des modélisations effectuées".
"Au vu de l'écart entre les prévisions" INSEE et SGP, elle "s'est interrogée sur les impacts positifs ou négatifs portés sur le reste du territoire national par les orientations" de l'établissement public, "notamment quant à la vitalité des métropoles régionales ou des villes moyennes proches de Paris".
Elle invite à plus de précision quant au choix entre réseau souterrain et aérien et à "développer la prise en compte du risque d'inondation" pour les tronçons souterrains et les gares.
L'AE juge que "la question des causes de l'étalement urbain et des moyens de le maîtriser mériterait" d'être approfondie, alors que parmi "les principaux objectifs du futur métro", figure, selon la SGP, sa "limitation".
Concernant la comparaison avec le projet régional de rocade Arc Express, qui fera l'objet d'un débat public simultané, l'AE invite la SGP à présenter les avantages et inconvénients d'avoir plus ou moins de gares au nord et au sud de Paris.
Pour la desserte de l'est, "à proximité de Paris" (version Arc Express) ou en passant "par le Bourget, Clichy, Montfermeil, Champs-sur-Marne" (version SGP), "les éléments de choix devraient être explicités, avec les éléments de convergence possibles entre ces options".