15 Novembre 2010
Interrogé au Conseil de Paris, ce lundi, sur la gouvernance métropolitaine par Yves Pozzo di Borgo président du groupe centre et indépendants, voici en substance , la teneur de ma réponse
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1. Oui, le temps est venu de parler de gouvernance. Et oui, il revient à Paris d’ouvrir en grand ce débat. Je veux tracer devant vous quelques éléments d’un « discours de la méthode » que le Maire de Paris défend pour entrer dans ce débat.
Les solutions venues d’en haut sont vouées à l’échec. Elles sont incapables de créer du consensus ou de dépasser la simple superposition d’intérêts locaux. Il faut amplifier la capacité des territoires. La dimension collégiale fait la force de Paris Métropole, elle doit être préservée, sauf à vouloir rester au stade de l'incantation. Restaurer l’arrogance parisienne ou la logique des solutions venues d’en haut est aujourd’hui impossible.
o Mesurons bien le travail réalisé. Avant d’agiter la question de la gouvernance, il fallait apprendre à se connaître, à déminer les clichés, à faire émerger un « sens métropolitain ». Objectif atteint. Paris Métropole a fait la preuve de la maturité des élus, de leur volonté de ne pas laisser l’avenir de la métropole se réduire à une juxtaposition de compromis locaux et de négociations boiteuses.
2. Les esprits sont mûrs et le débat est urgent.
· Il en va de notre vie de tous les jours. Car dans le grand Paris, la qualité de vie ne dépend pas seulement de la qualité de son quartier ou de sa ville, mais du bon fonctionnement global de la métropole. La régénération de la gouvernance est la condition sine qua non de l’équité et de l’efficacité urbaine. C’est aussi une question de démocratie. Il n’est plus concevable que des décisions lourdes de conséquence pour les citoyens soient prises dans des instances politiques et techniques dont ils ignorent jusqu'à l’existence et qui échappent à leur contrôle. Il faut les rendre aux citoyens.
· Aujourd’hui le maçon est au pied du mur. Nous venons d’accomplir l’alternance. La semaine dernière tous les élus de la métropole étaient réunis à Paris pour désigner le nouveau président de Paris métropole. Nous avons su créer les conditions pour que la scène politique métropolitaine ne vire pas à l’arène conflictuelle. Paris métropole s’impose comme la seule instance politique du Grand Paris. Paris métropole est saisi pour formuler un avis sur les réseaux de transport.
3. Alors comment ? Il faut passer du discours de la gouvernance à la gouvernance par les actes. Et Paris a un rôle éminent à jouer dans cette transformation, car si Paris Métropole n’agit pas, Paris a toujours défendu l’idée que Paris Métropole préfigure une instance de gouvernance.
· Il faut s’appuyer sur la compétence de fait de Paris métropole et avancer des propositions nouvelles et inventer des procédures simples de "saisissement", des chantiers légers de construction de référentiels partagés, des rendez-vous originaux et emblématiques du "on fait ensemble".
· Je crois que le débat que nous avons eu ce matin en témoigne. Paris Métropole est le lieu qui peut se doter de compétences pour territorialiser les objectifs de construction.
· Il ne s’agit pas d’assurer le triomphe de telle ou telle des composantes du système, comme la réforme territoriale semble vouloir le faire aujourd’hui. Au contraire, on doit consacrer nos efforts à assurer la coordination du système, de partir de la volonté des acteurs du territoire pour construire les conditions dans lesquelles les agencements des territoires pourront produire de l’action publique régulatrice.
· Nous n’avancerons pas tout seul. Mais je veux prendre date devant vous.