8 Octobre 2012
Un déroulé des travaux du futur métro Grand Paris Express, objet ces derniers jours de l'inquiétude de nombreux élus d'Ile-de-France, a été infirmé vendredi par la ministre Cécile Duflot, après sa divulgation dans la presse spécialisée.
Ce point sensible chez les élus a fait l'objet mercredi d'une présentation détaillée à Seattle (Etats-unis) lors du congrès de l'American Public Transportation Association (APTA) par Jean-Claude Ziv, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), dans un document co-signé avec le vice-président de la région IDF en charge des transports, Pierre Serne (EELV), a révélé vendredi Mobilettre, lettre spécialisée dans les transports.
Contrairement aux premières informations de Mobilettre, M. Serne n'était pas présent à ce colloque. Il a toutefois reconnu auprès de l'AFP avoir "donné des éléments à M. Ziv qui, en bon universitaire, a co-signé" le document présenté et scénarisé pour "intéresser un public américain peu au fait du dossier".
"Mon erreur est probablement de ne pas avoir validé ligne à ligne un document où j'apparais comme co-auteur", a admis M. Serne.
Ce document, auquel l'AFP a eu accès, fait état d'un "ordre de priorité" de réalisation des travaux, qui place en tête le désenclavement de la partie Est du projet, à l'horizon 2025.
Le reste, et notamment la desserte du plateau de Saclay à cheval sur l'Essonne et les Yvelines, un projet cher à Valérie Pécresse (chef de file de l'opposition régionale UMP), est "reporté après 2025".
Cécile Duflot a "infirmé" à l'AFP cet ordre de réalisation, le qualifiant de "réflexions à voix haute dans un cadre universitaire".
Déjà aux prises avec l'inquiétude des élus de tous bords et l'offensive de la droite sur le financement de ce gigantesque projet d'aménagement après la non inscription d'un milliard attendu dans le projet de loi de finances pour 2013, Mme Duflot a tenu "à rassurer pleinement" élus et acteurs de sa "détermination".
"Ni le tracé, ni l'implantation des gares, n'ont vocation à être modifiés mais il faut valider le budget qui a été visiblement sous évalué (par le gouvernement précédent, ndlr) et travailler sur l'ordre de priorité ainsi que la réalisation du projet lui-même", a déclaré la ministre à l'AFP, soulignant "piloter ce dossier en lien avec le Premier ministre".