25 Octobre 2009
Aménagement .
Les équipes d’architectes du projet déplorent le manque de synthèse et de concertation.
Qui aurait du la faire, cette synthèse ? Le secrétaire d’Etat à la Région capitale Christian Blanc, peut-être. Ce dernier a élaboré un projet de loi dit «Grand Paris», qui prévoit un grand métro automatique en périphérie. Le texte confisque au passage les compétences d’urbanisme des communes sur de vastes périmètres, pour les confier à une future société du Grand Paris dirigée par l’Etat. Il a été présenté au Conseil des ministres le 7 octobre dans un concert de protestations des élus.
Cette machine de guerre a-t-elle quelque chose à voir avec les travaux des dix équipes d’architectes ? «On a l’impression que la matière proposée n’a jamais été regardée ni exploitée», répondait Jean Nouvel vendredi sur France Inter. Réunies par la volonté présidentielle, les équipes n’ont pas participé à l’élaboration de la loi.
Pourtant, en inaugurant l’exposition de cette consultation le 29 avril, Nicolas Sarkozy avait été lyrique sur la qualité des résultats. Il avait alors promis de réunir ces intervenants dans un atelier du Grand Paris et les élus dans une agora. Six mois plus tard, les élus se sont vus marcher dessus par un projet de loi non concerté. Et les architectes, eux, semblent avoir bien du mal à s’unir. Une association a été constituée. Elle est «au stade embryonnaire», a reconnu l’architecte Christian de Portzamparc dans une interview au Moniteur. Tous ne sont «pas sur des positions semblables». Nouvel, qui a tempêté en solitaire, veut un atelier incluant la région, la ville de Paris, les élus et l’Etat. Pas vraiment le schéma de Christian Blanc. Mais ce secrétaire d’Etat, Nouvel, décidément très vif, a dit à la radio qu’il fallait «en changer».