8 Novembre 2010
Plus de 8 millions d’habitants concernés, 169 collectivités d’Ile-de-France de toutes couleurs politiques réunies dans une même assemblée : au moment de désigner aujourd’hui son nouveau président, Paris Métropole devient désormais incontournable dans le paysage politique francilien.
Que de chemin parcouru en quatre ans depuis la création, en 2006, de la Conférence métropolitaine, ancêtre de Paris Métropole, à l’initiative du maire PS de Paris.
Désireux de rompre l’isolement de la capitale et de mieux collaborer avec ses voisins, Bertrand Delanoë avait eu l’idée de cette assemblée informelle, réunissant chaque mois des élus locaux débattant de problèmes du quotidien (transports, logement, moyens financiers…) sans se soucier des clivages partisans.
Certains élus aimeraient des compétences élargies
Malgré la volonté d’ouverture affichée, la structure était restée majoritairement à gauche et suspectée de servir les intérêts du PS dans cette région si convoitée. Jusqu’à cet été : après avoir vertement critiqué Paris Métropole, le président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, a donné le feu vert à ses élus pour adhérer à l’assemblée. « On ne pouvait pas avant, assure l’actuel ministre du plan de Relance. La gauche s’en est servie comme outil de propagande aux élections régionales. » Une vision des choses évidemment contestée par les élus de gauche de Paris Métropole, mais qui n’en rajoutent pas : l’entrée des puissants départements de droite des Hauts-de-Seine et des Yvelines aujourd’hui est une véritable consécration pour cette instance difficile à identifier.
Et comme gage de pluralité, c’est un élu UMP qui sera désigné aujourd’hui président de Paris Métropole pour un an : le maire de Nogent, dans le Val-de-Marne, Jacques J.-P. Martin. Il reste maintenant à mieux identifier les actions de cette assemblée, qui n’est officiellement, pour l’instant, qu’un simple syndicat sans grands pouvoirs. Elle doit d’abord rapidement donner un avis dans le cadre du débat public sur les deux projets de transport du Grand Paris.
Ensuite ? « Tous les domaines sont ouverts, nous avons des groupes de travail sur de nombreux enjeux, explique Pierre Mansat, l’adjoint de Delanoë qui a mis en place Paris Métropole. Cette instance est quand même une grande nouveauté politique en France : on peut enfin parler ensemble sans la pression de l’appartenance politique. »
Forts de cette nouvelle légitimité, certains élus aimeraient aller plus loin et doter Paris Métropole d’autres compétences. Des pistes de travail sont bien engagées, sur une meilleure gestion du logement ou de la fiscalité.
Une des hypothèses avancées serait de faire en sorte qu’en Ile-de-France, aucune collectivité n’ait moins de 75% de la moyenne régionale des ressources financières par habitant, alors qu’aujourd’hui, le rapport peut être de 1 à 7.