Le Grand Paris sera-t-il un sujet phare des municipales ?
Ce sera un immense sujet puisque c’est en réfléchissant à cette échelle que nous trouverons des solutions aux enjeux que sont le logement, l’emploi ou l’attractivité économique. Il faut se rendre à l’évidence, le schéma de développement imaginé dans les années 1960 avec une ville centre et des villes nouvelles satellites reliées par des transports n’a jamais fonctionné : les habitants se sont installés entre les deux, dans des endroits mal desservis, peu équipés en services et en logements. Il faut donc permettre à cette zone dense de 10 millions d’habitants de vivre mieux.
Avec la loi Décentralisation, nous avons l’opportunité de créer une structure de gouvernance efficace pour le Grand Paris. Saisissons-la ! Le temps des métropoles est venu. J’ai confiance en le gouvernement, mais je le redis, ce projet ne peut pas être en demi-teinte : nous avons déjà perdu trop de temps sous la droite. Le gouvernement précédent n’a lancé le Grand Paris que par calcul politicien, pour limiter notre pouvoir, mais n’a pas cherché de solutions. Montrons que nous savons dépasser les particularismes locaux et travailler ensemble.
Je comprends cette inquiétude, mais la loi confirmera leur rôle économique. En revanche, le moteur de la croissance dans les territoires, ce sont les métropoles. Paris est la seule métropole française de taille mondiale. Face à la concurrence internationale qui va devenir encore plus forte, il faut une vision et un statut propre au Grand Paris.
Une structure de gouvernance démocratique, composée d’élus -je suis contre le modèle anglais des agences – de maires et de présidents d’intercommunalités, de départements et de régions. Cette structure doit être dotée de compétences en matière de transition énergétique, de solidarité financière, mais surtout de logement. Dans ce domaine, elle doit disposer de pouvoirs concrets en matière d’aménagement, de production, de répartition. Il ne serait pas absurde que Paris partage avec ses voisines ses compétences en matière de plan local d’urbanisme.
Aujourd’hui ce n’est pas nécessaire. L’enjeu n’est pas le pouvoir pour le pouvoir mais le pouvoir pour agir. Et le but n’est pas d’effrayer les communes voisines, avec lesquelles nous avons rétabli un lien de confiance, et qui risqueraient de craindre devoir s’effacer devant Paris.
Avec la solidarité financière entre les collectivités franciliennes, nous contribuons déjà aux projets métropolitains. Nous avons tout à y gagner ! Des logements plus proches et plus nombreux, des emplois et des déplacements facilités, puisque par exemple, la Seine-Saint-Denis dispose d’un potentiel formidable…. Cessons donc les approches malthusiennes.
Absolument pas. Cela n’a pas de sens de qualifier encore Paris de ville musée comme le fait la droite. Ce n’est pas l’image qu’ont les entrepreneurs étrangers et ils sont nombreux à s’installer ici, comme Google et bientôt Twitter. On nous parle plus volontiers de Velib’ ou du retour des « hauteurs », comme autant de signaux de notre dynamisme.
Mais, il y a encore beaucoup à faire. Paris a des atouts uniques en matière économique. Le tourisme, bien sûr, mais aussi l’entrepreunariat social, dont Paris est un laboratoire mondial. Enfin, dans un tout autre registre, la création de start-up, pour lequel nous sommes devant Londres. A nous de mieux accompagner leur croissance, pour qu’elles deviennent des PME et que leurs innovations ne soient pas toujours rachetées par des grands groupes. Aider à la création et au développement des PME parisiennes sera l’une de mes priorités. Il ne faut pas oublier que les entreprises, ce sont aussi des ressources supplémentaires pour la ville et des services publics en plus pour les Parisiens.
Non, il me semble plus utile de continuer à mêler bureaux et logements, comme c’est déjà le cas dans nos nouveaux quartiers Batignolles, Paris-Nord-Est, Paris rive gauche et porte de Versailles.
Crédit photo d’illustration : Laura Prospero – http://www.lauraemparis.com