26 Juin 2012
Le Grand Paris vivra, plus proche de ses habitants promet l'exécutif (PAPIER GENERAL)
26/06/2012 18:19:30 GMT+02:00
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Par Sophie LAUTIER
PARIS, 26 juin 2012 (AFP) - Le Grand Paris continuera de vivre avec le nouvel exécutif de gauche, mais dans une vision centrée sur les attentes des Franciliens plutôt que dans une compétition de métropoles, a promis mardi la ministre Cécile Duflot, dont les premiers pas sur ce vaste dossier étaient très attendus.
"Le sens de ma mission concernant le Grand Paris est clair et simple. Ce projet ne peut se résumer à un projet de transports mais traverses toutes les dimensions que m'a confiée le président de la République", a affirmé la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement devant un parterre d'élus.
Et d'ajouter: "Le gouvernement souhaite maintenir et poursuivre le projet du Grand Paris Express", ce grand métro automatique en rocade destiné, avec 72 gares et près de 200 km, à désenclaver les territoires à l'horizon 2025.
Certains élus et décideurs ont du être soulagés : Cécile Duflot, ex-leader des écologistes, opposante très critique au projet voulu par Nicolas Sarkozy, a donné des gages de bonne volonté tout en imprimant sa différence sur le déploiement de ce vaste chantier de développement de la région capitale.
Récusant la "vision" de ses prédécesseurs pour qui "il suffirait, pour répondre aux attentes de 12 millions de Franciliens, de relier entre eux des pôles d'excellence (...) pour une plaquette de marketing territorial", Mme Duflot a parlé de "réconcilier" le projet de supermétro "avec le projet d'égalité des territoires".
"Le Grand Paris n'aurait pas de sens s'il se construisait pour ses concurrents plutôt que pour ses habitants. Le Grand Paris, ça ne pourra pas être Dubaï-sur-Seine", a déclaré la ministre écologiste.
Rappelant le "contexte financier contraint pour les collectivités et pour l'Etat", elle a mis en avant la nécessité de "séquencer le projet".
"Tout ne pourra pas se faire tout de suite ni en même temps", a-t-elle prévenu, "assumant" le fait d'être la ministre qui disait ce que "tout le monde savait" sur l'étau budgétaire.
Elle a promis de chercher le "consensus" avec les élus pour établir les priorités, avançant toutefois les siennes: "les territoires en relégation" et "les moins bien desservis".
la gouvernance remise à plus tard
Mais cette utilisatrice des transports en commun a aussi mis l'accent sur la nécessité de "mener de front" le futur Grand Paris Express et les "transports du quotidien", avec l'urgence de rénover les RER, saturés et vieillissants.
Une première indication sera sans doute donnée le 5 juillet : la Société du Grand Paris (SGP) doit annoncer les enquêtes publiques à lancer et donc les projets retenus en priorité.
Dans sa "feuille de route" donnée par François Hollande pour un "Grand Paris utile" aux Franciliens d'abord, Mme Duflot a remis à plus tard la question de la "gouvernance" de la métropole : "L'heure n'est pas au big-bang institutionnel".
Ainsi, la SGP, maître d'oeuvre du futur métro qu'aurait bien récupérée dans son giron la région Ile-de-France, reste pour le moment autonome. Quant à la "mutualisation" de ses ressources financières (500 millions d'euros de taxes dédiées par an), Mme Duflot a parlé d'un "débat qui serait "posé de manière franche".
"Cette feuille de route est très en phase avec les attentes des collectivités locales : marier l'urgence du quotidien avec le projet du temps long", a souligné Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris, en charge de Paris Métropole (syndicat mixte regroupant près de 200 collectivités).
L'UMP francilienne affiche, elle, toujours son scepticisme. "Nous sommes très inquiets", a affirmé Valérie Pécresse chef du groupe UMP d'oppostion au conseil régional d'IDF. "Les 32 milliards du projet seront-ils sanctuarisés ? Les lignes confirmées ?" Autant de questions qu'elle posera à la ministre lors de la séance plénière de l'Assemblée régionale jeudi et vendredi avant qu'elle n'en démissionne.