1 Octobre 2007
Inauguration de l’Exposition 30 ans du Périphérique
29 avril /Pavillon de l’Arsenal
Célébrer les 30 ans de l’achèvement du périphérique, l’idée pourrait paraître quelque peu paradoxale, sinon saugrenue, à l’heure où la Ville de Paris est engagée dans une démarche très forte de réduction de la pollution, de la réduction de la place de l’automobile , dans une démarche visant à retisser les liens avec ses voisins, en particulier d’un point de vue urbain. Pourquoi fêter ce symbole de la fracture, de l’isolement, du glacis qui s’était progressivement institué entre Paris et la banlieue ? Un véritable florilège d’expression qui illustre bien l’isolement de Paris, retranché derrière son périph. 30 ans. Nous pensons que c’est le bon âge pour aborder ce sujet d’une autre manière. Le périphérique a mûri. Il assume mieux, aujourd’hui, son identité, intrinsèquement plurielle. Certes, le périphérique est une infrastructure routière impressionnante, d’envergure régionale, voire nationale. Certes, il est chaque jour emprunté par des centaines de milliers d’usagers, ce qui entraîne d’énormes nuisances pour les habitants vivant près de l’ouvrage. Bruits, pollution, sentiment de vivre dans des quartiers abandonnés aux confins de la « ville-lumière » sont autant des facettes de la réalité de la vie à proximité du périph’. Ce n’est d’ailleurs pas qu’un sentiment, tant l’intervention publique s’était peu à peu retirée de ces quartiers. Le périphérique est encore tout cela. Et il faut beaucoup travailler pour réduire ces nuisances, qui concernent des dizaines de milliers d'habitants, parisiens ou de banlieue. Et rien n’empêche de penser l’avenir d’un périphérique domestiqué. Peut être à 30 ans , mais posons le problème. Pourtant, le périphérique n’est pas que cela. C’est ce qu’entend montrer également cette exposition. Il n’est pas que cela, tout d’abord parce que près de 200.000 parisiens habitent à ses abords, qu’ils se sont souvent mobilisés pour atténuer ces nuisances et faire des territoires souvent délaissés dans lesquels ils vivent de vrais quartiers. Il n’est pas que cela, parce qu’à l’échelle du cœur de l’Ile-de-France, le périphérique est une artère de première importance qui irrigue l’agglomération. C’est un lieu où se tissent quotidiennement des liens multiples entre Paris et les communes et départements voisins, par des déplacements qui se jouent de cette frontière. A cette échelle donc, le périph’ n’est pas simplement une infrastructure de transport, c’est un équipement essentiel qui structure l’aménagement de l’agglomération. Objectivement donc, le périphérique est fait de multiples identités. Il est porteur de nuisances et demeure une barrière symbolique forte entre l’intramuros et l’extramuros, mais il est aussi un lieu d’échanges et de vie à l’échelle du cœur de l’Ile-de-France. Cette réalité plurielle est désormais renforcée par le changement de vision de cet espace que met en œuvre la municipalité parisienne, et qui s’exprime à travers la délégation que le Maire de Paris m’a confiée. Depuis longtemps déjà, les architectes et les urbanistes nous engageaient à faire évoluer notre regard, à percevoir ces territoires comme des espaces de projets. C’est tout l’enseignement, par exemple, de l’excellent ouvrage des architectes du Groupe TOMATO qui montre qu’avec le périphérique l’infrastructure fait ville. C’est d’ailleurs justement en ce qu’il incarne une étape de la réflexion autour de ce sujet, que la Ville de Paris a choisi de soutenir sa publication. Aujourd’hui, sous l’impulsion résolue de Jean-Pierre CAFFET, la municipalité conduit une politique très ambitieuse pour ces territoires. L’intervention publique qui les avait désertées est à nouveau au cœur de leur identité. La couronne de Paris est pour nous un territoire central pour le développement de la capitale au cœur de son agglomération. Le Grand Projet de Renouvellement Urbain, l’action en terme de Politique de la Ville, le réaménagement du secteur Paris-nord-est, et les portions qui seront couvertes d’ici 2007, le travail sur les Portes (Versailles, Orléans, Vincennes, Montreuil ,Gentilly) sont autant de déclinaisons concrètes du changement de de perception et d’actions . Ce territoire relégué, quelquefois dégradé, est de par sa situation un des lieux où les opportunités de développement du cœur de l’agglomération et de Paris sont les plus grandes pour les années à venir. Cette ville là, trop longtemps considérée comme un ailleurs, voire un nulle part, est donc au cœur des préoccupations communes de Paris et des municipalités qui la bordent. Cette frontière entre deux univers évolue progressivement vers un nouveau territoire de projets, celui des « grands boulevards du cœur de l’agglomération ». Prenons au pied de la lettre l’exhortation d’André Lortie : « le périf doit être une terre d’invention. » Cette exposition, pensons-nous, marque une étape dans ces évolutions. Elle montre que l’on peut concilier différents usages de la ville autour d’une telle infrastructure. Sa réalisation a été conduite, comme d’habitude, en un temps record, par les équipes engagées dans le projet et je tiens, en premier lieu, à remercier le Pavillon de l’Arsenal et son Président, mon collègue Jean-Pierre CAFFET, de s’être engagé et d’avoir bien voulu accueillir cette exposition, ainsi que la Direction de la Décentralisation et des relations avec les Associations, les Territoires et les Citoyens de la Ville de Paris, pour le concours précieux qu’elle a apportée à la réalisation de cette exposition. Je tiens à féliciter l’architecte Bertrand LEMOINE, qui a réalisé la conception scientifique et la scénographie de cette très belle exposition. Je félicite également le photographe François LACOUR, qui nous a donné le remarquable reportage photographique que vous découvrez ce soir, ainsi que l’agence Labomatic qui a réalisé le graphisme. Je remercie la Direction de la Voirie et des Déplacements, qui a bien voulu permettre l’accès à ses archives et nous a prêté photographies, maquettes et films, ainsi que la Direction des Parcs, Jardins et Espaces Verts, la Direction du Patrimoine et de l’Architecture, la Direction de l’Urbanisme et l’Atelier Parisien d’Urbanisme, le Forum des Images, la SEMAVIP pour leur aide précieuse. Tous les acteurs de la ville du Périphérique , PC Berliet et autres. Je remercie enfin la société Chromatix qui a réalisé gracieusement les tirages photographiques. Je salue enfin l’équipe du Pavillon de l’Arsenal et particulièrement les architectes Alexandre LABASSE, Alexandra PLAT et Gwenaëlle RIVIERE, ainsi que Martine PITALLIER, Responsable de la Documentation. Et le discret Aurélien Rousseau. Permettez-moi, pour finir, de vous dire combien je suis fier que ce soit sur ce projet que se déroule le passage de témoin entre l’ancienne et la nouvelle Directrice Générale du Pavillon de l’Arsenal. Je voudrais, très sincèrement, remercier Anne-José ARLOT, qui dans la foulée de Territoires partagés, l’Archipel métropolitain, s’est tout de suite engagée pleinement, mais sait-elle s’investir autrement dans un projet, dans cette exposition, réussissant à mobiliser les nombreux intervenants impliqués dans l’avenir du périphérique. En profiter pour souhaiter bonne chance a Dominique Alba, qui a déjà commencé à organiser la circulation de l’expo. * * * *