20 Juillet 2007
La déclaration de Nicolas Sarkozy provoque de nombreuses réactions et prises de position. Tant mieux.
Le pari du Grand Paris
Le projet d’une structure intercommunale vient d’être relancé par le chef de l’Etat. Par Roland Castro, architecte urbaniste. Au boulot ! Il est urgent de construire un Paris véritablement métropolitain et de passer ainsi d’une capitale de 10 kilomètres sur 10 à une métropole de 30 sur 30. Ce Grand Paris est une réponse à la ségrégation urbaine de Paris à l’encontre de sa banlieue, dont les émeutes de novembre 2005 étaient révélatrices. On ne peut plus vivre à cette échelle avec un centre omnipotent et de plus en plus petit par rapport à l’urbanisation générale de la ville. Il faut répartir les centres. En terme de territoire, c’est presque revenir au département de la Seine et porter un regard inversé sur la périphérie : polycentrer la métropole parisienne. Un tel projet implique d’étendre le droit au logement opposable à un droit à l’urbanité. Cela implique que chaque point du territoire métropolitain en vaille bien un autre, la cité-jardin de Suresnes ou l’avenue Foch. Le droit à l’urbanité englobe un bon logement, un plaisir d’habiter, une reconnaissance de son immeuble, le sentiment d’un quartier qui renvoie une image de citoyen, d’un promeneur citadin et pas seulement d’un habitant qui marche de son parking à sa porte d’entrée. Lorsque j’ai remodelé des grands ensembles, à Lorient ou ailleurs, les habitants nous ont dit que, depuis, ils voulaient à nouveau recevoir chez eux. Le remodelage des grands ensembles permet d’aller plus loin que de simples opérations de réhabilitation. Il intervient autant sur l’image d’un bâtiment que sur l’amélioration de l’habitat : les logements bénéficient d’extensions, les séjours sont agrandis, la «cage à lapins» devient immeuble résidentiel. Le remodelage envoie, de plus, un message positif de respect des habitants et de la mémoire des lieux. Le droit à l’urbanité se pose donc comme une égalité républicaine, en réponse à la ville à deux vitesses dans laquelle des quartiers se différencient de plus en plus les uns des autres, où le droit et la République tendent à disparaître. C’est dire que chaque HLM doit être digne, ce que tout le monde appelle beau. C’est dire aussi que chaque commune de ce territoire doit être désenclavée et attractive à l’échelle de toute la métropole. Vu de Montfermeil ou de Clichy-sous-Bois, cela signifie plus un seul bâtiment moche, plus de quartier sinistre, et aussi une multitude de possibles à moins d’une demi-heure de trajet. Il s’agit aussi d’inventer de bonnes raisons pour tous les métropolitains de se rendre à Montfermeil ou à Clichy : la cinémathèque ou la direction de la SNCF, voire les deux. Le musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne à Vitry est un bon exemple : voilà un musée d’art contemporain plutôt mieux que celui du Palais de Tokyo moins destroy, branché, cynique, plus proche du MoMa de New York. Déjà, en 1983, dans le cadre de la mission Banlieue 89, j’avais proposé à François Mitterrand d’implanter la Grande Bibliothèque à l’emplacement du Stade de France à Saint-Denis, et de construire l’opéra au confluent de la Seine et de la Marne. Hélas il choisit le Paris des rois, alors qu’il aurait pu donner un signe public fort en décidant d’investir la banlieue avec de grands lieux de culture : la mémoire du monde se serait trouvée à Saint-Denis, à deux pas des rois de France et du quartier des Francs-Moisins. C’était l’anoblissement de la banlieue. Remodeler les bâtiments, on sait faire, métamorphoser un quartier aussi (à Villeneuve-la-Garenne, La Caravelle a été transformée en douze ans et n’a pas connu d’émeutes à l’automne 2005 alors qu’elle alimentait régulièrement la chronique), désenclaver - le tram de Saint-Denis-Bobigny en est l’exemple -, créer des équipements attractifs comme à Vitry. Finalement, on sait tout faire. Grâce à deux ou trois concepts de plus, on peut passer d’un rapport inégal entre le centre historique et la périphérie, à un rapport polycentrique égalitaire à l’échelle du territoire métropolitain : de Galilée à Copernic. Il faut organiser une centralité périphérique inventant des trajets de banlieue à banlieue et brisant le réseau en toile d’araignée actuel. J’ai proposé d’installer les ministères et les grandes institutions de la République sur cette ligne. Et à Saint-Denis, on pourrait même imaginer l’Elysée. Il faut faire de la topolitique : c’est penser toutes les décisions d’aménagement, d’implantation avec l’obsession de rendre visible la République en tout point de la métropole. Il faut réinventer des interventions urbaines à la hauteur de l’ambition d’un Haussmann, sans le caractère homogénéisant que tout le monde connaît sur les grands boulevards, mais plutôt en dessinant une unification en patchwork de pièces urbaines et paysagères variées et baroques. C’est-à-dire respecter l’éclectisme des faubourgs tout en le ponctuant de bâtiments générateurs de sens. Il faut, par exemple, implanter la gare de l’Eurostar à Saint-Denis. Les institutions d’Etat, à la manière des Finances déménageant à Bercy, doivent, sans barguigner, se relocaliser au milieu du peuple. Le ministère de l’Intérieur a d’ailleurs commencé à Levallois-Perret, Asnières ou Saint-Denis. Aujourd’hui, en Italie, Vittorio Gregotti, architecte et urbaniste majeur, défend aussi l’idée de créer des centres historiques en périphérie de ville, ce qui se fait à Rome et à Milan. La représentation politique doit bouger à la hauteur du problème et de l’ambition. De nouvelles représentations sont à inventer : une assemblée de maires de cent communes et des vingt arrondissements peut fabriquer une véritable supracommunalité. Elle serait représentée par un maire du Grand Paris dont l’autorité s’exercerait sur les coutures et les liaisons du patchwork. Il disposerait d’une autorité absolue sur les questions de solidarité nationale telle que l’application de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbains), alors que la liberté et l’autonomie communale seraient renforcées. Les regroupements communaux de type Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) seraient encouragés. Ce serait une construction mixte, jacobine et girondine. Sur les curriculum vitae, tous les habitants du Grand Paris habiteraient Paris. Ainsi, si l’embellissement est la règle, le désenclavement la condition, l’attractivité multisites la décision commune, se fabriquerait une première mondiale : une métropole signifiant visiblement et sensiblement l’égalité de chacun. Cette ambition urbaine devrait se compléter du droit de vote des étrangers aux élections locales, afin qu’à la citadinité retrouvée corresponde la citoyenneté indispensable. Jaurès, en faisant édifier dix-sept cités-jardins dans le Grand Paris, a montré la voie de l’urbanité républicaine. C’est aujourd’hui sur cette trace qu’il faut penser la construction de la métropole du XXI e siècle. Dernier ouvrage paru : Faut-il passer les banlieues au Kärcher ?, l’Archipel, 2007. Publiè dans Libération le 13 juillet ___________________________________________________________________
Le Grand Paris ? Chiche !
par Guy Burgel*
Nicolas Sarkozy fait vraiment bouger les lignes. Idéologiquement, on peut le regretter. Mais politiquement, il faut le reconnaître. Ainsi en est-il du destin de la capitale. En quelques phrases, à l'occasion de l'inauguration du satellite 3 de Roissy, voici plus de quatre décennies de fausses orientations bousculées, qui coûtent cher à Paris et à la France. D'abord, la conviction, longtemps portée par la Datar, que tout ce qui pouvait favoriser la capitale nuisait au pays. Ainsi, les métropoles provinciales - et c'est bien - se sont relevées, et Paris a perdu des points face aux grandes métropoles mondiales. Le sous-investissement dans l'université et la recherche en est un témoin dramatique. Il faudra beaucoup de confiance dans les pôles d'excellence, de foi dans l'autonomie nouvelle des établissements et des financements massifs dans les infrastructures et les hommes pour remonter la pente.La priorité soulignée aux équipements de transports lourds en proche banlieue (métrophérique) plutôt qu'au joli tramway constitue le deuxième choc, pour servir de levier, par une mobilité efficace retrouvée, à la relance du logement et de l'emploi et à la promotion d'une ville plus durable. Ensuite, l'éloge appuyé et univoque de la densité urbaine à taille humaine s'inscrit en rupture de l'urbanisation périphérique, de l'éclatement des centralités qui ont été si dévastateurs par la dispersion de l'urbanité et la mystification des rêves de nos contemporains. Voilà une stratégie d'urbanisme claire et sans ambiguïté qui lie l'avenir de la capitale au seul devenir de l'agglomération centrale.Mais c'est sans doute dans la préfiguration d'une autre "organisation des pouvoirs" que le président est le plus novateur. En parlant ouvertement d'une "communauté urbaine" parisienne, les certitudes que les meilleurs spécialistes et quelques grands commis de la chose publique tenaient encore pour immuables il y a quelques semaines en ressortent ébranlées : que l'Etat n'admettrait jamais la concurrence d'une puissance démographique, économique et politique de cette importance, que les collectivités territoriales d'Ile-de-France (municipalités, départements, etc.) feraient de la résistance ultime au nom de la décentralisation, ou que les citoyens s'effraieraient au titre de la démocratie de proximité.Rien n'est joué. Et un discours n'est pas un acte. Mais la gauche francilienne - Ville de Paris et région en tête - serait bien inspirée de dire chiche au président et de relever ensemble le défi du Grand Paris plutôt que de s'arc-bouter sur des conflits de compétences. Paris méritait une messe pour Henri IV ; la capitale mérite bien un compromis historique au XXIe siècle.
*Professeur à l'université Paris-X et au CNAM ___________________________________________________________________
Nicolas Sarkozy, le grand "recentralisator",
Depuis le 6 mai, nous sommes entrés dans un nouveau régime : celui du président omniprésent, omniscient, omnipotent. Non content d'empiéter quotidiennement sur les plates-bandes de ses ministres, de mettre au pas l'UMP, de nommer ses fidèles aux postes clés de la préfectorale et des médias, il veut maintenant faire main basse sur les régions, à commencer par la première d'entre elles, l'Ile-de-France. Sarkozy, ça n'aura jamais été l'Etat impartial, mais c'est déjà l'Etat "imperator", "recentralisator". Au moment où les grandes démocraties européennes fondent leur développement sur la dynamique régionale et le fédéralisme, la France serait-elle en passe d'en revenir aux archaïsmes du jacobinisme, de la centralisation à outrance, de la mise sous tutelle des collectivités locales ? Selon l'ancien maire d'une des communes les plus riches de France (Neuilly) et de l'ancien président du conseil général du plus riche département français (les Hauts-de-Seine), il serait temps de reprendre en main le schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif), le "Grand Paris" et ses infrastructures. Son offensive principale porte sur le Sdrif. C'est tout sauf anodin. A l'issue de la plus grande concertation jamais menée en Ile-de-France, avec l'ensemble des élus, des acteurs économiques, sociaux et associatifs et avec les citoyens - au travers de questionnaires et de conférences citoyennes -, le conseil régional a en effet adopté, en février, son projet de schéma directeur qui entend faire de l'Ile-de-France la première éco-région d'Europe. Pour affirmer cette ambition, ce schéma directeur s'attaque à toutes les vaches sacrées du développement économique gaullo-productiviste : il souligne le nécessaire rééquilibrage Est-Ouest, il prône la fin de l'étalement urbain par une densification raisonnée du coeur d'agglomération, la construction de 60 000 logements par an (dont 30 % de logements sociaux y compris dans les villes les plus riches), la priorité aux transports collectifs. Le Sdrif remet en cause les vieilles conceptions de l'aménagement du territoire qui ont amené à ce que des villes et des quartiers soient laissés en déshérence. Il promeut un aménagement qui anticipe les mutations climatiques et énergétiques à venir en mettant en avant le concept de ville dense et multifonctionnelle. Crime de lèse-majesté, enfin, il n'hésite donc pas à s'opposer à l'extension du quartier d'affaires de la Défense et à la construction de nouvelles autoroutes dans la région. Ceux qui avaient naïvement cru que la signature du pacte de Nicolas Hulot, la nomination d'un super-ministre du développement durable et la convocation d'un Grenelle de l'environnement valaient conversion du chef de l'Etat en premier écologiste de France en seront pour leurs frais. Certes, il s'est prononcé en faveur d'une rocade de métro (projet d'ores et déjà prévu sous le nom d'Arc Express), évidemment sans exprimer la moindre intention de l'Etat de s'y impliquer financièrement. Mais il a surtout insisté sur des projets qui en disent long sur le développement à deux vitesses qu'il voudrait imposer à la région : la concentration des emplois à la Défense (aux dépens des quartiers les plus pauvres de l'Est), l'enfouissement de la RN13 dans sa bonne ville de Neuilly (pour un coût avoisinant le quart de celui de la rocade de métro !) et la construction de CDG-Express, une infrastructure ferroviaire dédiée aux golden boys afin qu'ils puissent rejoindre plus rapidement l'aéroport de Roissy sans s'arrêter dans les contrées défavorisées de l'Est, pour éviter d'y côtoyer la plèbe ! En feignant d'ignorer que le projet du Sdrif sera soumis à enquête publique à l'automne, le président - toujours conseiller général des Hauts-de-Seine - s'assoit sur la loi de février 1995 qui confie l'élaboration du schéma à la région. La rupture promise se révèle une rupture antidémocratique. Quant à l'idée du "Grand Paris", elle part certes d'un constat juste - l'incapacité de raisonner à la seule échelle parisienne, sans structure intercommunale. Mais qui peut croire, à l'heure de la décentralisation, qu'un tel projet pourrait s'élaborer d'en haut, dans les ministères, sans la participation, le débat, l'adhésion des élus et des citoyens ? Si les frontières administratives doivent être dépassées, cela ne saurait se faire par un simple renforcement du centralisme d'un territoire qui a vocation à favoriser son polycentrisme. Nous pensons au contraire qu'une telle démarche n'a de sens que si elle se construit autour d'un projet commun, construit collectivement et accompagné d'un renforcement des compétences de la de la région en matière d'aménagement du territoire. Nous en sommes convaincus : l'avenir n'est pas au retour à l'Etat pompidolien. Il est, au contraire, à la décentralisation et au fédéralisme. L'avenir n'est pas à la concentration du pouvoir et des richesses sur quelques territoires. Il est au rééquilibrage et au désenclavement des quartiers en difficulté. L'avenir n'est pas à une intercommunalité fondée sur la volonté de contrecarrer les projets de la région, mais à une intercommunalité de projets s'insérant dans l'espace régional, cohérent. Il n'est pas aux infrastructures autoroutières et au productivisme, mais aux projets de transports collectifs et à une région économe et durable. Au président d'accompagner de véritables moyens financiers ses discours concernant le logement social et les infrastructures de transports en commun. -------------------------------------------------------
Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, chargé des transports ; Catherine Candelier, vice-présidente du groupe Verts au conseil régional d'Ile-de-France ; Mireille Ferri, vice-présidente du groupe Verts au conseil régional d'Ile-de-France, chargée de l'aménagement du territoire
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Pour une région capitale solidaire
Le Grand Paris doit se fonder à partir des grands pôles existants et avec la coopération de leurs élus. Par Par PATRICK BRAOUEZEC, , député de Seine- Saint-Denis, président de l’agglomération Plaine- Commune.
Libération mardi 17 juillet 2007
La question du Grand Paris revient, par la voix du président de la République. A sa façon autoritaire habituelle, sous couvert d’efficacité, et sans s’embarrasser de détours théoriques, celui-ci invoque le principe d’urgente nécessité comme une évidence simple. Ce n’est pas parce qu’on ne tourne plus autour du pot que l’on n’est pas dans une démarche politicienne de court terme. Et cela, sans le moindre égard pour l’ensemble des élus locaux et pour les quartiers populaires. La question du Grand Paris et du devenir de la région capitale est tout sauf une question technique de bonne administration ou de bonne entente entre les élus locaux. C’est vrai aussi dans le cadre de notre coopération avec la capitale. La conférence métropolitaine témoigne à sa façon de l’ambiguïté de l’exercice. Si le thème du Grand Paris y est le plus souvent éludé, il constitue en fait un non-dit aveuglant, structurant de nombreux documents d’étude. Or, il ne s’agit pas seulement de donner un espace nouveau à un simple besoin de dialogue, avec l’objectif affiché de régler de façon consensuelle des problèmes flagrants, après des décennies de mépris et de relégation entre Paris et ses banlieues populaires. C’est une question de société, une question de valeurs et d’avenir à construire. Nous nous devons d’en relever les enjeux. En effet, il y a un point qui fait consensus, que toutes les études sur le Sdrif (schéma directeur de la région Ile-de-France, ndlr) mettent en avant comme un problème majeur : ce sont les inégalités sociales et économiques dont souffre cette région pourtant la plus riche de France (avec les plus bas revenus par famille concentrés dans la banlieue nord de la capitale). Décréter le Grand Paris de cette façon, c’est renforcer les mécanismes en cours et c’est un développement de l’Ile-de-France de plus en plus inégalitaire. Les familles modestes et les couches moyennes se verront ainsi constamment reléguées toujours plus loin de la centralité parisienne. C’est dangereux socialement, en termes de développement durable, c’est renforcer l’étalement urbain, et c’est un frein à la compétitivité de notre région. Deux ans de travail et d’échanges entre les collectivités territoriales sur le Sdrif ont permis d’aboutir à un schéma de développement qui prend en compte des orientations favorisant le rééquilibrage. Balayer cela au détour d’un discours, en laissant croire à l’indétermination et à la frilosité des élus, est évidemment une insulte pour la démocratie et pour les populations. La communauté d’agglomération que je préside est la preuve que des coopérations intercommunales très étroites et cohérentes sont possibles en Ile-de-France, sur d’autres critères que la concurrence, l’hégémonie ou la préservation de l’entre-soi des riches. Nous relevons le défi d’un développement solidaire tendant à faire de notre bassin de vie une centralité urbaine émergente, attractive, pôle de dynamisme économique mais aussi social, urbain, environnemental. Avec une ambition majeure : ne pas chasser de cette centralité les populations dans leur diversité. Car la bonne santé de notre société repose sur la cohésion sociale qui est aussi la capacité à vivre ensemble, à faire de la ville le terreau d’un mélange de cultures, de créativités, de projet collectif où chacun aurait sa part active. Nous ne vivrons pas bien si nous sommes enfermés chacun dans un parcours prédéterminé. Déplacer le curseur administratif parisien pour y englober la petite couronne, c’est poursuivre simplement une histoire d’hégémonie monocentrée dont il est urgent de sortir. D’autant que se joue pour nous le devenir d’un territoire comme La Plaine- Saint-Denis, riche de potentialités de toutes sortes, où se cristallisent enjeux et convoitises. Il est urgent de porter un autre regard sur ces territoires. Il s’agit de définir plusieurs pôles de centralité. On peut d’ores et déjà en déterminer cinq ou six existants, en plus de Paris, qui a bien sûr une place déterminante dans ce réseau : Plaine-Commune - Plaine-de-France, Seine-Amont, l’Est parisien, au même titre que la Défense ou Issy-les-Moulineaux. Ainsi on peut envisager des dynamiques nouvelles, fondées sur des synergies et des coopérations, un rééquilibrage régional avec des centralités qui ne soient pas synonymes d’exclusion, comportant l’ensemble des services qui font la qualité de la ville dense, pour tous, y compris les familles modestes. Cela suppose des politiques publiques affirmées à tous les niveaux, depuis l’Etat jusqu’à la commune, avec des choix d’investissement ; et en accompagnant la création des intercommunalités indispensables à une gouvernance collective, à la bonne échelle de territoire. Ainsi nous participerons tous à un élan nouveau au service des populations en même temps qu’à l’attractivité de notre région.