Rédigé par Pierre MANSAT et publié depuis
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>>Christian Blanc finit par imposer son projet pour le Grand Paris[ 07/10/09 ]
Le Conseil des ministres est appelé à se prononcer ce matin sur le texte préparé par le secrétaire d'Etat chargé du Développement de la Région capitale, qui doit permettre à Paris de s'inscrire dans le XXIe siècle, en associant économie, urbanisme, culture et environnement dans des projets impliquant les collectivités territoriales. Exit la polémique de la semaine dernière au sein du gouvernement. Les ambitions du projet de loi Grand Paris de Christian Blanc présenté ce matin en Conseil des ministres ne sont pas rognées. La copie du secrétaire d'Etat chargé du Développement de la région capitale constituera bien la première traduction des ambitions de Nicolas Sarkozy pour la région parisienne. « Un projet très technique », expliquait hier Christian Blanc, car il « touche tous les aspects de la vie publique » et concerne toutes les administrations. Alors que le projet Haussmann avait une dimension essentiellement urbaine et que celui de Paul Delouvrier portait sur l'aménagement du territoire afin de développer les logements que nécessitait l'exode rural des années 1960, le texte présenté ce matin doit permettre d'associer économie, urbanisme, culture et environnement. Relier les zones attractivesConçu pour « garder une très grande efficacité au texte tout en allant le plus loin possible dans le partenariat avec les collectivités locales »,le projet doit constituer les fondations de la politique présidentielle pour l'Ile-de-France. « Il y aura d'autres projets de loi », annonce Christian Blanc sans en indiquer ni le calendrier ni l'objet. Dans l'immédiat, le texte est centré sur « la création d'un réseau de transport public de voyageurs unissant les zones les plus attractives de la capitale et de la région d'Ile-de-France, un développement économique et urbain structuré autour de territoires et de projets stratégiques identifiés, définis et réalisés conjointement par l'Etat et les collectivités territoriales qui bénéficiera à l'ensemble du territoire », stipule l'article premier du projet.En clair, la mise en réseau, pour 35 milliards d'euros, de la dizaine de pôles de développement identifiés en Ile-de-France à partir de projets existant à des stades divers (les biotechs et la pharmacie autour d'Evry, les nouvelles technologies à Saclay, la finance à la Défense, la création en Seine-Saint-Denis, la ville durable en Seine-et-Marne…) demeure le levier le plus puissant de l'Etat.800.000 emplois en quinze ansIl doit permettre à Paris de conserver son statut de « ville monde », aux côtés de Londres, New York et Tokyo, les quatre locomotives de l'économie mondiale identifiées par l'OCDE. Durablement ancrée dans l'économie du XXe siècle, l'Ile-de-France pourrait ainsi créer au moins 800.000 emplois en quinze ans et entraîner dans son sillage des métropoles telles que Lille, Strasbourg ou Lyon.Un plan beaucoup plus ambitieux que le schéma de développement d'Ile-de-France (SDRIF) préparé et voté par la majorité socialiste et ses alliés Verts au conseil régional malgré les injonctions de l'Etat de dépasser les 2 % de croissance prévus par le document.Pour autant, parce qu'il s'inscrit dans la durée, Nicolas Sarkozy et Christian Blanc ont voulu y associer les collectivités et les élus, quelle que soit leur couleur politique.Faute d'avoir pleinement réussi à obtenir un consensus au sein du syndicat mixte d'études Paris Métropole, émanation d'une initiative de la Mairie de Paris, Christian Blanc a révélé hier non sans satisfaction que des collectivités qui ne sont pas de sa famille politique planchaient déjà sur les projets que la future loi leur permettra de développer.
DOMINIQUE MALECOT, Les Echos