10 Juin 2009
Mercredi 10 juin 2009 N°482
Le Bouillonnec pour Paris Métropole
Le maire PS de Cachan (94) en deviendra le premier président ,
C’est à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, que doit être élu aujourd’hui le premier président de Paris Métropole. Le maire PS
de Cachan (94) part favori. Dans un an, un maire de droite lui succédera.
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e lieu est symbolique.
C’est à Clichy-sous- Bois (Seine-Saint-Denis), commune ghetto
oubliée par les pouvoirs publics pendant
des décennies, que doit se tenir, aujourd’hui,
la séance d’installation du syndicat mixte
ouvert Paris Métropole. Cette nouvelle entité a
pour vocation de permettre aux collectivités territoriales
de répondre ensemble
aux problématiques qui
rythment la vie des Franciliens:
urbanisme, déplacement,
environnement...
«Un
instrument adapté à la dimension
et à la nature de chaque
enjeu»
, précisait le maire de Paris, en mars, dans
une tribune publiée dans
Le Monde. Les représentants
des 93 collectivités de Paris Métropole vont
constituer leur bureau exécutif et élire leur premier
président. Jean-Yves Le Bouillonnec, député
et maire PS de Cachan (Val-de-Marne), devrait en
prendre la tête.
«Le président sera un homme qui va devoir mouiller
la chemise»
«Je suis un parlementaire soutier,
un maire, j’ai la réputation
d’être un gros travailleur et j’ai
démontré par le passé un talent
pour trouver des affinités parmi
ceux que tout semblait opposer»
«D’ici à 2010, nous devrons être en mesure de présenter
des idées fortes sur les déplacements, le logement,
la répartition des revenus»
«Nous devrons trouver des propositions en matière de
gouvernance, ou Nicolas Sarkozy sortira les siennes»
«En cas d’élection d’un élu
de gauche, le prochain sera de droite»
, souligne
Pierre Mansat.
Jean-Yves Le Bouillonnec souhaite, au terme de
son mandat,
«faire du syndicat un interlocuteur incontournable
des pouvoirs publics et de l’Etat»
, et «amener
le nombre d’adhérents autour de 130, en accueillant
notamment les élus des Hauts-de-Seine».
Ces derniers
ont implicitement reçu le feu vert du président
de la République, Nicolas Sarkozy, lors de son discours
du 29 avril sur le Grand Paris.
Eric Nunès
Compromis
Grand Paris. , communautés
de commune, départements,
région. L’Ile-de-France ne manque
pas d’entités chargées d’apporter
des réponses aux besoins
de la collectivité. Nicolas Sarkozy
a même créé une institution
supplémentaire : le secrétariat
d’Etat chargé du développement
de la Région Capitale. Paris
Métropole ne rentre pas en
concurrence avec les précédentes.
«Il s’agit d’un syndicat d’étude, un
lieu de débats et de réflexions»,
explique Patrick Braouezec (PC).
Des projets devront rapidement
émerger de Paris Métropole,
au-delà des clivages politiques.
«C’est un lieu de compromis,
avance Pierre Mansat (PC),
pas de consensus.»
,prévient l’élu communiste.
Les statuts du syndicat mixte prévoient que le
futur président est élu pour un an et que son
mandant n’est pas renouvelable. Il présidera un
bureau de 29 membres. Un bureau exécutif sera
composé de Jean-Paul Huchon, Bertrand
Delanoë et Jean-Yves Le Bouillonnec (PS), Patrick
Braouezec (PC), Jacques J.P. Martin, maire de
Nogent-sur-Marne, et Philippe Laurent, maire
de Sceaux (divers droite).
, estime Patrick Braouezec,
président de la communauté d’agglomération
Plaine Commune (Seine-Saint-Denis).
,énumère le maire de Cachan, lorsqu’on lui
demande pourquoi il tient fermement la corde
dans la course à la présidence de Paris Métropole.
Le syndicat mixte a un peu plus d’un an pour
faire la démonstration de sa force de proposition.
, estime Pierre Mansat, élu communisteau Conseil de Paris et adjoint au maire de
la capitale chargé des relations avec les collectivités
territoriales d’Ile-de-France. Jean-Yves Le
Bouillonnec a connu, en 2006, l’attention des
médias lorsqu’il a accueilli, dans un gymnase
de sa ville, plusieurs centaines de sans-papiers,
dont des familles entières. Les occupants, sans
alternative, refusaient de quitter ce refuge. L’édile
a négocié de longues semaines afin de parvenir
à un compromis et à une évacuation sans violences.
Le ministère de l’Intérieur était alors tenu par
Nicolas Sarkozy.