6 Octobre 2008
La ville de Sceaux organise le 17 décembre, la conférence Regards sur l'histoire du Grand Paris. Cette conférence prendra la forme d'un dialogue entre Philippe Laurent, maire de Sceaux, et Emmanuel Bellanger, historien-chercheur spécialiste des banlieues parisiennes. Au programme : l'histoire des relations entre Paris et ses voisins, son influence sur les projets actuels parmi lesquels le "Grand Paris" ou "Paris Métropole", et quelques éclairages sur les liens historiques entre Paris et Sceaux.
Rencontre avec Emmanuel Bellanger,
historien, chargé de recherche CNRS au centre d'histoire sociale du 20e siècle de l'université de Paris 1.
Qu'allez-vous évoquer lors de cette conférence ?
L'histoire des rapports Paris et banlieue au cours des deux derniers siècles, afin d'éclairer le débat actuel sur le Grand Paris. En effet, de 1790 à 1968, la capitale et les 80 communes qui la ceinturaient ne formaient qu'un seul territoire : le département de la Seine également appelé le Grand Paris. Cette entité a perduré jusqu'à la réforme de 1964 qui a redessiné les contours administratifs de la région parisienne en désolidarisant la capitale de sa petite couronne. Le Grand Paris a une histoire marquée par des conflits importants, mais également par des compromis qui ont pris la forme de politiques publiques innovantes. Les réalisations du Grand Paris (cités-jardins, dispensaires, écoles de plein air, réseaux de transports et d'assainissement...) ont constitué un véritable levier de cohésion urbaine. Il y a donc eu pendant plus de 150 ans une politique concertée à l'échelle de l'agglomération, brutalement interrompue en 1964.
Qu'est-ce que le projet du Grand Paris et que pourrait-il apporter à une ville comme Sceaux ?
Ce qui est intéressant concernant Paris Métropole, c'est qu'il s'agit d'une initiative venant des collectivités locales. Alors que le démembrement du Grand Paris de 1964 a été décidé par "le haut", depuis le début des années 2000, l'initiative est locale. Ce sont les élus qui cherchent à retisser le lien métropolitain que l'État avait contribué à défaire. Cette nouvelle donne politique peut créer des dynamiques de coopération et de solidarité territoriale. Car créer un pouvoir d'agglomération, c'est mieux penser l'aménagement du territoire et contribuer à forger une appartenance commune à ce territoire. Enfin, je crois surtout que le pouvoir d'agglomération ne remet pas en cause l'esprit de clocher, ni la légitimité du pouvoir municipal qui en détient les commandes.
Conférence Regards sur l'histoire du Grand Paris, le 17 décembre à 20h30 à l'hôtel de ville, 122 rue Houdan.