Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Pierre Mansat et les Alternatives

Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA

Sur le chemin des glaces

Sur le chemin des glaces,

ce récit-poème de Werner Herzog m'accompagne depuis 1988.
35 ans après étonnante mise en scène par Bruno Geslin.
Une découverte à  Saint Jacques de la lande.
Dans Le Monde "

Etrangeté de la vie ordinaire

La première se met dans les pas du cinéaste allemand Werner Herzog, alors que vient d’être publiée en France sa passionnante autobiographie, Chacun pour soi et Dieu contre tous (Séguier, 400 pages, 24,90 euros). En 1974, Herzog a 32 ans, il a déjà réalisé Aguirre, la colère de Dieu (1972). Il apprend que son amie Lotte Eisner, critique et historienne du cinéma, est gravement malade, et qu’elle risque de mourir. Il décide alors d’entreprendre à pied le voyage de Munich à Paris, avec l’idée que cette course de 900 kilomètres contre la mort la sauvera.

De ce voyage initiatique, halluciné, il rend compte quelques années plus tard, en 1978, dans Sur le chemin des glaces, qui est bien plus qu’un carnet de route, plutôt le récit d’un voyage intérieur hanté par les fantômes et la folie. Herzog se met en marche, avec ses bottes, un sac et une boussole. Il dort sous des Abribus, dans des granges, dans des maisons de campagne où il entre par effraction. Il traverse des paysages déserts, dans un état proche de la transe, sous la pluie, la grêle, la neige, par le brouillard, le vent glacial. Le voyage d’hiver est une manière de mettre le corps à l’épreuve, de défier la mort. Lotte Eisner survivra, et vivra encore pendant dix ans.

Ce matériau a priori peu théâtral trouve une superbe traduction scénique, sous la conduite de Bruno Geslin, un des francs-tireurs les plus intéressants de la scène française. Il s’agissait pour lui d’« arpenter le récit comme un paysage », de « traverser une écriture autant qu’une géographie ». La cage de scène est une vaste chambre d’écho, où le texte, les images et la musique s’accordent magnifiquement pour mettre en route tout un imaginaire très allemand marqué du sceau d’un romantisme noir

L’acteur qui porte le récit, Clément Bertani, remarquable, offre son corps à la bataille. Il marche, tout du long, en une sorte de vaste plan-séquence, sur un tapis roulant, tandis que l’espace se peuple d’images et de sons, de paysages comme dessinés en ombres chinoises, de riffs de guitare électrique ou de lieder. Le spectacle est d’une poésie folle, hypnotique, qui emmène chacun dans ses questions existentielles – qui, aujourd’hui, ferait 900 kilomètres à pied pour conjurer la mort d’un ami ?

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article