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Pierre Mansat et les Alternatives

Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA

Les Combrailles, berceau familial

#Combrailles #buxieres #menat #neufeglise

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Les Combrailles, à la découverte de l’Auvergne secrète

Par  (Queuille, Puy-de-Dôme, envoyé spécial)

Publié le 18 mars 2023

Les uns disent « Amazonie », les autres « Canada ». Entre eux, bien sûr, ils en rient. Mais tout de même… Il est vrai que, solidement posé au-dessus du méandre de Queuille ou planté face au gour de Tazenat, devant les flots de la rivière Sioule ou la chaîne des Puys couverte de neige au loin, on pourrait d’un coup se croire ailleurs qu’au centre de la France, en plein cœur de l’Auvergne, dans le nord-ouest du Massif central, dans les Combrailles.

L’Amazonie ? La Sioule, rivière domestiquée par deux barrages, contourne à un moment de son cours une avancée de terre qu’elle enlace presque voluptueusement en une boucle quasi parfaite. Par chance, il est possible depuis un belvédère d’avoir une vue sur le phénomène, devenu le symbole de la région. C’est superbe. Quelques rapaces volent. Selon les saisons, la terre est couverte du blanc lumineux de la neige, du vert éclatant du printemps, d’un flamboyant rouge automnal.

Au-dessus du belvédère, un petit escalier mène à la colline sur laquelle se dressait un château et de laquelle on peut admirer une autre belle vue, qui englobe cette fois le barrage installé plus bas. Il est d’autres méandres sur la Sioule, rivière au cours très perturbé : Montfermy, Châteauneuf-les-Bains (village qui abrite aussi des thermes très agréables, avec Jacuzzi sur terrasse ensoleillée) et Pont de Menat offrent aussi sur ces fantaisies de l’eau des points de vue remarquables.

Le gour de Tazenat.

Le Canada ? En haut d’un volcan, propriété privée, se trouve un lac, le gour de Tazenat, cité par Maupassant dans Mont-Oriol, 700 mètres de diamètre, plus de 60 mètres de profondeur et un cercle presque parfait. Les poissons (perches, brochets, carpes…) y sont nombreux, et les pêcheurs tout autant. Un sentier fait le tour en une heure de marche facile.

En face, la chaîne des Puys se dégage. De là-haut se découvre ce pays de grands espaces, de lande et de bocage. Pour mieux le faire connaître, la région changera de nom le 1er juillet pour s’appeler désormais Combrailles-Auvergne. « Il y a un déficit de notoriété spontanée, explique Yann Garnache, directeur de l’office du tourisme des Combrailles. On situe bien les volcans, pas les Combrailles. Créer cette marque est un premier pas vers une meilleure visibilité. »

Exploit architectural

Pour mieux embrasser la beauté sauvage des Combrailles, il faut monter au viaduc des Fades, inauguré en 1909, entre les communes de Sauret-Besserve et des Ancizes-Comps. Un exploit architectural : deux piles en moellon de granit dressées d’un trait, qui étaient les plus hautes du monde à l’époque de leur construction (92 mètres), et un viaduc en métal lancé au-dessus de la Sioule. Jusqu’en 2007, le train allant de Lapeyrouse à Volvic y passait. Aujourd’hui, le viaduc accueille l’une des attractions les plus populaires de la région : le vélorail des Fades.

Le viaduc des Fades.

Des nacelles montées sur rail et mues par le pédalage (et un peu d’aide électrique…) montent jusqu’au viaduc, le traversent et changent de sens en son milieu pour redescendre. Deux heures de balade parfois vertigineuse, 27 000 visiteurs par an : de là-haut, la vue va de la rivière au barrage des Fades, mis en service en 1968, et qui permet d’alimenter la région en électricité. Sa construction a créé un lac artificiel de 385 hectares, le lac des Fades-Besserve. C’est aujourd’hui un très bel endroit qui propose des excursions en canoë ou du farniente sur une de ses plages. A 18 mètres sous l’eau se trouve encore un village englouti. Certains plongeurs, équipés de bouteilles, aiment à aller nager parmi les ruines.

Cette nature préservée a séduit quelques utopistes rêvant d’une autre manière de vivre. Comme Michel Portier, 55 ans, yeux bleus et longs cheveux tombant sur les épaules. Après des années dans un laboratoire pharmaceutique, il a eu envie d’autre chose et est venu ici ouvrir un site qui abrite quelques gîtes et des cabanes dans les arbres, dont la plus haute monte à 10 mètres. Avec 45 essences d’arbre, un bain nordique, un sauna et bientôt une serre enterrée, Les Cabanes de Combrailles se veulent plus qu’un hébergement : un lieu de vie, la preuve qu’on peut aussi vivre déconnecté des téléphones et des ordinateurs, en communion aussi proche que possible de la nature.

Sur la Sioule.

« Nous ne sommes pas condamnés à la technologie. J’ai voulu choisir mon destin, pas le subir », revendique Michel Portier, qui vit avec compagne et enfants. Cela fait treize ans que l’ex-scientifique a ouvert son terrain, après trois années de travail passées à le défricher. Pour fêter l’aventure, ce Gaulois revendiqué organise des festivals de musique celte où la cervoise coule à flots.

Petits villages et temple bouddhiste

Et le reste ? Une suite de petits villages (Queuille, Miremont, Saint-Gervais-d’Auvergne…), une Auvergne plus intime, plus secrète que celle qui s’affiche ailleurs, près de Vulcania ou autour de Clermont-Ferrand. Les maisons, solides, sont bâties en pierre de lave, jointe avec un mélange jaune qui leur donne une certaine gaieté. Certaines sont abandonnées, parfois même écroulées. Les routes, étroites, sinueuses, souvent coupées l’hiver par la neige, participent de ce sentiment d’être hors du monde. S’y croiser relève de l’exploit, surtout quand un camion forestier qui estime que le fait de travailler lui donne tous les droits bloque la route et oblige, l’air rogue, l’automobiliste à faire demi-tour. Pays rude, dit-on aussi… Toute la région respire encore une tranquillité qui en fait une branche alternative belle et discrète à ses rivales plus en vue, comme les gorges du Verdon.

Certains de ces villages recèlent quelques beautés architecturales. Ainsi, le château de Pionsat, situé au milieu du village et construit au début de la guerre de Cent Ans. La belle aile Renaissance qui est venue s’ajouter par la suite appartient depuis 1911 à cette commune de 1 000 habitants, la partie médiévale étant la propriété de deux familles. De grands projets sont en cours pour réhabiliter la bâtisse : restauration, construction d’une tour de verre pour atteindre tous les étages par ascenseur, équipement avec du mobilier récupéré auprès de donateurs…

Le temple bouddhiste de Dhagpo Kundreul Ling, près de Biollet.

N’oublions pas le plus insolite, ultime ajout à l’exotisme de la région : un petit bout de Tibet. Près du village de Biollet, le temple bouddhiste de Dhagpo Kundreul Ling offre, tout en couleurs et en sculptures, une réplique des monastères tibétains qui a substitué à la grandeur de l’Himalaya la beauté plus ronde de la chaîne des Puys. Situé face à une vue somptueuse, il héberge, outre le temple, une maison austère pour les retraitants et une bambouseraie riche en essences rares.

Droupgyu Wangmo, par ailleurs aumônière nationale des prisons, y est arrivée il y a trente ans. Elle se souvient de la construction épique du lieu, bâti par des bénévoles et voué à la méditation. L’intérieur coloré du temple abrite une grande statue de Bouddha, dorée comme le veut la tradition, un superbe mandala peint au plafond et mille petits bouddhas dans des niches. Pris en sandwich de façon parfois inconfortable entre sa vocation spirituelle et des besoins plus touristiques, le temple accueille des retraites de trois mois à trois ans et a mis en place des journées de découverte du bouddhisme. Il est possible d’assister à certaines cérémonies. Le Nouvel An tibétain a ainsi attiré 500 personnes. Mais il n’est pas nécessaire d’être féru de spiritualité pour s’immerger avec bonheur dans cette région au goût d’ailleurs.

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