30 Octobre 2020
Présentation des résultats de la recherche-action menée
par La Ville en Commun et le LAVUE
"L'usage du concept de dignité pour transformer
les politiques sociales locales"
mercredi 2 décembre de 18h à 20h
en réunion numérique
en présence des élus des villes concernées (Auby, Gennevilliers, Montfermeil)
et de l'Agence Nationale pour la Cohésion des Territoires
Au programme : des paroles croisées de chercheurs, d'associations locales, d'élus, d'agents de services publics et d'habitants présentation des nouveaux ateliers locaux de construction d’accès à la dignité en cours de lancement
pour s’inscrire
le programme détaillé et les liens pour accéder à cette présentation vous seront envoyés
Quelques éléments de réflexion:
Une seule chose, mais beaucoup de choses. L’important, c’est de comprendre comment elles s’articulent dans la vie d’un homme. Elle désigne trois positionnements et trois regards : la façon dont je suis traité par les autres (ce sont eux qui décident), comment je traite les autres, positionnement dont je décide, comment je me positionne par rapport à moi-même, sans doute en fonction des autres. Cela concerne l’individu en interaction avec son milieu, mais le cas échéant un groupe social ou une communauté.
L’usage du concept dans les politiques publiques présente des risques compte tenu de son ambiguïté, y compris au niveau juridique, et même s’il figure dans des chartes, des constitutions et dans des législations pénales. Mais le concept présente l’avantage d’un renversement de la perspective d’une vision « négative », en creux, de groupes considérés comme indignes (par rapport à d’autres, qui seraient donc « dignes »), vers une vision positive et prospective d’une affirmation de soi en tant que sujet, dans un but d’émancipation.
Dès lors que la dignité devient une valeur non plus autocentrée (le sujet) mais hétérocentrée (la place du sujet dans un collectif), elle glisse vers le registre civique de la responsabilité et de la citoyenneté, et peut ainsi accéder à une dimension politique. Elle met en évidence que les conflits sont souvent liés aux registres de valeurs (esthétique, mystique, technique, économique, juridique, …) et pas aux valeurs elles-mêmes.
La question de la dignité s’appréhende mieux au niveau local en partant de situations vécues en relation avec le concept plutôt que par un projet d’ensemble lié à la dignité. Situations choisies par les trois villes :
AUBY : le projet urbain comme source de fierté collective/ GENNEVILLIERS : centralité populaire et mixité sociale/ MONTFERMEIL : la réussite éducative comme facteur de dignité
Dans les trois terrains explorés lors de nos travaux, la visibilité dans l’espace urbain devient un élément central de la construction de la dignité. En effet, la communauté se construisant par le partage d’un espace, la reconnaissance réciproque ainsi que la participation à la fabrication et à la gestion d’un espace partagé deviennent gage d’existence dans la communauté, donc de dignité. Dans ce sens, l’expérience d’une citoyenneté partagée dans l’espace urbain serait pour les habitants un « bien commun vécu ».