19 Septembre 2020
Des clés pour l’émancipation
Il est très facile lorsque l'on prétend traiter de la ville/urbain et de la culture d'enfoncer les portes ouvertes.
On peut dire que tout a été écrit sur le sujet et de longue date car "La ville est, dès l’origine, produit de la culture. Elle apparaît d’emblée comme une œuvre humaine, comme le modèle même de l’artefact. Elle est un espace arraché à une nature hostile, que l’homme construit de ses mains et auquel il apporte ses soins. Elle se confond avec tous les produits que la main de l’homme tire de la nature en les transformant et qu’il nomme «culture» " [Chris Younès 2008]
Dans la période récente, les 20 dernières années, dans les conditions de la globalisation, la concurrence s'est aggravée entre les villes: la culture est devenue un argument de l'attractivité territoriale. Il s'agit de se fabriquer une image de marque séduisante susceptible d'attirer des millions de touristes, et d'investisseurs. Paris est un cas d'école : dans la dernière période ouverture de deux grands musées d'Art moderne [Arnaut et Pinault], accueil enthousiaste d'une œuvre d'art aussi controversé que colossale : les tulipes de Jeff Koons. On peut ajouter également des équipements mêlant étroitement commerce, bouffe, culture, souvent avec une étiquette d'urbanisme alternatif, d'urbanisme temporaire.
Mais ne succombons pas une critique univoque de la situation, le lien projet urbain projet culturel est également l'expression d'une résistance à l'uniformisation de l'urbain découlant de la marchandisation généralisée , de la financiarisation de la ville, de la privatisation normalisatrice de l'espace public .
C'est ce qu'expriment dans cet ouvrage les artistes, les acteurs culturels, les maires, qui sont héritiers d'une tradition de politiques culturelles municipales contribuant à donner des clés pour l'émancipation.
Pierre Mansat
Délégué général de La Ville en Commun