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Pierre Mansat et les Alternatives

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Dans Libération, un article de Sibylle Vincendon sur la fusion 78/92 #secession #égoïsme #GrandParis #métropole

En présentant mardi leurs vœux, les présidents des Hauts-de-Seine et des Yvelines, Patrick Devedjian et Pierre Bédier, ont à nouveau mis en scène leur projet de fusion. Une initiative qui déplaît à certains élus.
 
 En Ile-de-France, 78 et 92 veulent être des numéros complémentaires
Président du département des Hautsde-Seine, Patrick Devedjian sait rester modeste. «On n’est pas encore dans une fusion, simplement dans un processus de rapprochement», minaudait-il dans la vidéo d’un débat organisé par les deux collectivités en décembre. «Nous sommes convaincus que la région parisienne est en panne de développement économique», ajoutait alors Pierre Bédier, président des Yvelines. Quoi de mieux que ce regroupement des deux plus riches départements franciliens pour relancer la machine ? C’est en tout cas un argument répété en boucle depuis 2016 pour justifier ce projet de fusion.
Certes, ils évoquent au moins autant les économies d’échelle que l’on peut réaliser en mariant l’action des services et ils ont créé à cette fin un établissement de coopération interdépartementale. Lors de ce même débat du 10 décembre, Pierre Bédier ajoutait ainsi devant caméra : «Sur le domaine routier, ce sont plusieurs millions d’économies qui ont été réalisées […] Au fil des transferts, ces économies vont se faire de plus en plus importantes.» Mardi soir, lors des vœux communs, rebelote : «La fusion de nos deux départements permettra de faire encore mieux avec moins.»
Venant d’un élu condamné pour «corruption passive» et «recel d’abus de biens sociaux entre 1998 et 2001», le propos ne manque pas de sel. Mais passé la période d’inéligibilité, l’UMP de l’époque a repris le politique sous son aile et les électeurs l’ont remis en selle, donc…
«S’enquiquiner».
D’autres élus sont consternés par cette idée de fusion amenée par les intéressés comme allant de soi. Maire PS des Lilas et vice-président du Grand Paris, Daniel Guiraud estime qu’on «ne peut pas laisser ceux qui n’ont aucun problème de mineurs isolés ou de RSA partir dans une aventure à deux». Certes, dit l’élu, «tant que ce n’est pas entériné par l’Etat, rien n’est irréversible et jusqu’ici, ils n’ont pas eu la bénédiction de Matignon ou de l’Elysée. Mais le gouvernement ne les a pas arrêtés non plus».
Au-delà de l’alliance entre gens du même monde, ce projet de fusion crée d’incontrôlables ondes de choc. Les premières vont toucher le Grand Paris. Toutes les communes des Hauts-de-Seine en font partie mais pas celles des Yvelines. Le nouveau département s’assiérait sur la frontière de la métropole comme si elle n’existait pas.
Pour le Grand Paris, 2020 est une année clé. La loi Maptam - sur la modernisation territoriale - prévoit que l’institution touche la contribution foncière des entreprises, magot de l’échelon communal. Le texte porte l’hypothèse d’une élection du président de la métropole au suffrage universel. «Tout le monde est d’accord pour dire qu’on ne peut pas laisser les choses en l’état», convient Guiraud. Sauf que nul ne sait ce que le gouvernement compte faire. «Ils ont décidé de ne pas s’enquiquiner là-dessus avant les municipales et on n’est pas sûr qu’ils commencent après», soupire-t-il
 
[ Je trouve Daniel Guiraud bien modéré dans sa critique du projet de fusion, Pierre Mansat ]
 

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