[ Je l'ai dit franchement à Cédric Villani, cette hypothèse n'est absolument pas à la hauteur de ce qu'il faut pour une métropole mondiale, qui est à l'échelle de 12 millions d'habitants. Le sujet n'est pas du tout le rapport de Paris avec ses 29 voisines\ Pierre Mansat ]
Cédric Villani pour une métropole hyper-intégrée
14 janvier 2020
La position de Cédric Villani en matière de gouvernance du Grand Paris a le mérite de la clarté : le candidat à la mairie de Paris, reçu mardi 14 janvier 2020 par le club Acteurs du Grand Paris, entend agrandir Paris. En fusionnant la Capitale avec les communes l’entourant, et en réformant la métropole afin de la doter d’une partie des compétences des départements, pour une meilleure péréquation. Avec deux niveaux de collectivités, à l’image du Grand Londres et de ses « boroughs ».
Le schéma de gouvernance du Grand Paris, dessiné mardi 14 janvier par Cédric Villani face au club Acteurs du Grand Paris, s’apparente à une fusée à deux étages. Dans un premier temps, l’idée du député francilien consiste à fusionner avec Paris les communes limitrophes.
Puis, si cela fonctionne, une seconde étape consisterait à créer une métropole forte, avec toutes les autres communes de la petite couronne, pour former un Paris agrandi. Avec une botte secrète : « Il ne s’agit pas de faire de Montreuil un arrondissement de Paris. Ses élus, qui perdraient ainsi une grande partie de leurs prérogatives, notamment d’urbanisme, ne l’accepteraient pas », a fait valoir l’ancien directeur de l’institut Poincaré, qui déplore, en l’espèce, la faiblesse du pouvoir des mairies d’arrondissement. Ce sont des arrondissements aux pouvoirs largement renforcés qui seraient intégrés à la ville. « Le mouvement d’agrandissement de Paris, dont le dernier épisode remonte à 1860, n’aurait jamais dû s’arrêter », a-t-il estimé.
Idéalement, ce sont donc les départements, ainsi que les établissements publics territoriaux (EPT), qui disparaîtraient, considère l’élu, cela afin d’aboutir à une gouvernance à deux niveaux, « comme la plupart des capitales mondiales ».
Le parlementaire a déploré, au passage, que la gouvernance actuelle de la métropole s’apparente à une cote mal taillée, fruit de l’accord tacite passée entre les équipes du président des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian et celles de la maire de Paris.
« Pas de faux semblants »
S’agissant du rééquilibrage socio-économique, Cédric Villani s’est déclaré favorable à des politiques de discrimination positive, en matière d’éducation ou d’équipements culturels, afin d’inciter à la mixité sociale. Outre la gratuité du Vélib’, une de ses propositions consiste à remplacer les différentes assemblées citoyennes existant aujourd’hui par une seule structure, dont 25 % des membres seraient tirés au sort, la moitié de ces derniers étant des habitants de petite couronne, hors Paris.
Répondant à David Belliard, tête de liste d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) à la mairie de Paris, qui lui demande de clarifier sa position à la fois vis-à-vis de l’écologie et vis-à-vis de La République en marche (LREM), parti auquel il appartient toujours, Cédric Villani a également fait preuve de clarté : « LREM est en train de présenter une série de ministres contre moi, cela montre assez ma position », a-t-il déclaré, revendiquant une candidature « libre et indépendante ».
« Pas de faux-semblants, a-t-il martelé, ma candidature et celle du candidat choisi par LREM reposent sur des électorats distincts, avec des courbes de sympathie très différentes. » « Je souhaite en effet créer les conditions d’un collectif inédit avec une grande coalition écologique de David Belliard à Pierre-Yves Bournazel avec lesquels je partage nombre de propositions. Les Verts ont besoin de passer à une culture de gouvernement, comme c’est le cas en Allemagne », a-t-il souligné