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Pierre Mansat et les Alternatives

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Sur France Culture: municipales, les Français se détachent des partis politiques

Qu'attendent les Français pour les élections municipales ? A neuf mois de l'échéance, l'institut OpinionWay a mené l'enquête. Et la tendance se confirme : les citoyens ont envie de changement !

Pour les municipales, les Français veulent du changement !
Pour les municipales, les Français veulent du changement ! Crédits : Laurent Philippot - Radio France

Georges Marchais le disait, "Je ne mène pas la campagne électorale avec des slogans, je considère que les Françaises et les Français ne vont pas acheter un Président comme on achète un paquet de lessive". Au même titre que leur Président, les Français ne choisissent pas non plus leur maire comme ils choisiraient un paquet de lessive. Pour les municipales aujourd'hui, la marque, le parti politique, ne comptent presque plus, selon une enquête d'OpinionWay pour Cap Collectif. 

D'après cette étude réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 1001 personnes constitué selon la méthode des quotas, les Français sont 68% à vouloir plus de femmes candidates qu'en 2014, plus de jeunes (67%), plus de personnes du secteur privé (61%), plus de candidats issus des minorités (50%). Mais surtout, dans la lignée des résultats de la dernière présidentielle, ils confirment cette prise de distance vis-à-vis des formations politiques. Ils sont, par exemple, 66% à plébisciter la candidature de plus de personnalités sans étiquette politique. 

L'effacement des partis politiques

Quand on leur demande le critère qui déterminera leur vote aux élections municipales, ils répondent à 63% le projet du candidat, 21% pour le profil du candidat, et 14% seulement le parti politique du candidat. "Quand on pense à ce qu'a été le rôle des partis politiques, notamment au niveau local, c'était quelque chose de structurant", souligne Frédéric Micheau, directeur du département opinion et politique d'OpinionWay. "Mais ça l'est de moins en moins, même quasiment plus. On est face à un affaissement et un effacement des partis politiques, l'idée d'un parti national qui imposerait une ligne sur tous les territoires, c'est dépassé, désormais ce sont plutôt les programmes et le profil des candidats que mettent en avant les citoyens"

Quand on pense à ce qu'a été le rôle des partis politiques, notamment au niveau local, c'était quelque chose de structurant, ça l'est de moins en moins. Frédéric Micheau, OpinionWay

Dans ce profil, justement, l'expérience politique ne pèse plus grand chose, toujours selon cette enquête. Un chef est peut-être "fait pour cheffer" comme le disait Jacques Chirac, mais expérimenté ou non, peu importe manifestement pour les Français. Ils souhaitent voir des candidats conscients des enjeux locaux, territoriaux, et surtout prêts à les écouter. 

L'expérience politique, citée par uniquement 13% des Français quand on leur demande les qualités principales qu'ils attendent d'un candidat aux municipales
L'expérience politique, citée par uniquement 13% des Français quand on leur demande les qualités principales qu'ils attendent d'un candidat aux municipales Crédits : Capture d'écran de l'étude de l'Institut de sondages

"Que ce soit la visibilité médiatique, l'éloquence, la capacité à s'exprimer qui est une qualité politique depuis l'Antiquité, ce sont des éléments qui jouent aujourd'hui beaucoup moins que des qualités d'ordre relationnel : l'écoute ou la capacité à prendre en compte les propositions des habitants par exemple" explique Frédéric Micheau. 

Les citoyens veulent être associés à la décision

Mais écouter et surtout entendre les administrés, c'est déjà la philosophie de nombreux élus, insiste Philippe Laurent. Maire UDI de Sceaux dans les Hauts-de-Seine depuis 2001, il est également secrétaire général de l'Association des Maires de France et il l'assure, "dans un grand nombre de communes en France, à peu près un millier, il y a des journées citoyennes pendant lesquelles les habitants se mettent ensemble pour faire des travaux d'intérêt général, ça se fait de plus en plus. Cela peut aussi se faire à travers les budgets participatifs. Et puis cela se fait également au travers des démarches de consultation citoyenne qui peuvent durer un certain temps et pour lesquelles il faut faire en sorte que le plus grand nombre de citoyens s'expriment".

L'élu en est bien conscient, "les citoyens sont aussi très attentifs à ce que ce qui ressort de ces échanges soit effectivement utilisé et mis en oeuvre, pas forcément par la collectivité d'ailleurs. Cela peut être mis en oeuvre par les citoyens eux-mêmes". Philippe Laurent souligne à ce sujet qu'à Sceaux, dans sa ville, de nombreuses initiatives ont vu le jour grâce à ces échanges entre citoyens menés notamment dans le cadre de l'opération "Parlons ensemble de ..."

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"Les gens sont attentifs à ce que ce qui sort des échanges citoyens soit effectivement utilisé et mis en oeuvre" - Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux

Impliquer les citoyens dans l'élaboration des programmes

Mais, plus généralement en France, la traduction des paroles des habitants en action concrète ne se fait pas systématiquement, selon Cyril Lage. Il préside Cap Collectif, qui met à disposition de ses clients des sites participatifs pour notamment mener des consultations, ouvrir des boîtes à idées, organiser des votations, "le citoyen ne veut plus aujourd'hui être simple spectateur de la vie politique"

Il faut redéfinir la gouvernance des modes de décision. Cyril Lage, président de Cap Collectif

Pour ce dirigeant, "Il ne suffit pas de déclarer des intentions, d'ouvrir des plateformes numériques ou de faire des réunions publiques. Il faut redéfinir la gouvernance des modes de décision. Cela ne signifie pas créer des dispositifs à côté d'un système de décision pour collecter des votes et des commentaires. Ce n'est pas non plus mettre les citoyens à la place des politiques ou des experts. On doit repenser l'ensemble du schéma : il y a des élus, des fonctionnaires territoriaux, des experts, des citoyens. Et on doit repenser l'ensemble de l'élaboration de la décision pour trouver une place à chacun et faire en sorte que chacun puisse savoir quelle est la partition jouée par les autres acteurs dans la composition de la décision".

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"Il faut redéfinir la gouvernance des modes de décision" selon Cyril Lage, président de Cap Collectif

Les éventuels futurs candidats aux municipales sont prévenus : les deux tiers des Français (72%) affichent, dans ce sondage, leur préférence pour une liste dont le programme aurait été co-construit avec les habitants plutôt qu'un projet dessiné uniquement par le candidat et son équipe. Une entrée en campagne tardive apparaît dès lors risquée si elle ne laisse pas suffisamment de temps pour consulter, sérieusement, la population.

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