16 Octobre 2015
C'est l'autre bataille, en Ile-de-France. A côté de la campagne régionale, une bagarre plus discrète se joue pour la présidence de la métropole du Grand Paris (MGP) qui verra le jour en janvier 2016. Au bal des prétendants se bousculent des élus de droite et du centre. Minoritaire depuis les municipales parmi les 131 communes incluses dans la future collectivité, la gauche n'a guère de chance de présider cette entité qui englobe Paris, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis.
Parmi les élus en lice pour l'élection mi-janvier, Gilles Carrez, maire du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. " Ma décision n'est pas prise mais je n'exclus pas d'être candidat ", a déclaré le député (Les Républicains) du Val-de-Marne, mercredi 14 octobre, devant l'Association des journalistes de la presse parlementaire. M. Carrez fait valoir sa solide connaissance des finances locales et promet qu'il ne fera pas de la Métropole " un enjeu de pouvoir ". Son message s'adresse aux grands élus de son parti qui voient d'un œil inquiet la métropole concurrencer les prérogatives de la région. Au premier chef Valérie Pécresse. Pour celle-ci, la candidature de M. Carrez aurait en tout cas le mérite de barrer la route à Nathalie Kosciusko-Morizet qui, élue patronne du Grand Paris, pourrait lui faire de l'ombre. La chef de file de la droite parisienne, qui a commencé une tournée des élus du Grand Paris, ne cache pas l'intérêt qu'elle porte à la métropole.
A ceux qui préféreraient élire un maire non parisien à la tête de la MGP, NKM fait valoir qu'elle a été maire de Longjumeau (Essonne) et qu'elle s'oppose à tous les projets d'Anne Hidalgo qui pourraient gêner les communes limitrophes. Si elle sait ne pas pouvoir compter sur le soutien de Nicolas Sarkozy, NKM a celui de Patrick Devedjian. La droite ne peut pas ne pas choisir celle que le gouvernement a tenté d'évincer, " avec l'appui de Mme Hidalgo ", estime le patron (LR) des Hauts-de-Seine. En août, le Conseil constitutionnel a censuré le mode de scrutin, prévu par la loi NOTRe, qui empêchait NKM de siéger au conseil de la métropole et donc de briguer sa présidence.
D'autres ambitions se font jour. Au centre, Philippe Laurent, maire (UDI) de Sceaux (Hauts-de-Seine), envisage d'annoncer sa candidature en novembre. Quant au président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, il n'écarte pas de se présenter.
Mercredi, Mme Hidalgo a convié à dîner une dizaine de maires de toutes étiquettes. Ce petit noyau dur a retenu l'idée d'une " charte de bonne gouvernance " du Grand Paris qui prévoit que seul un maire pourrait le présider. Ce critère n'est pas prévu par la loi, mais disqualifierait de fait NKM.
Béatrice Jérôme