24 Septembre 2015
Publié le 23/09/2015 • Mis à jour le 24/09/2015 • Par Jean-Baptiste Forray
Lors de la conférence sur le Grand Paris organisée par La Gazette des communes ce 17 septembre 2015, le patron (LR) des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian a semblé se rapprocher de la ville de Paris, prônant une « présidence coopérative » de la métropole du Grand Paris. Le début de la fin pour la candidature de Nathalie Koscisuko-Morizet ?
La censure du Conseil Constitutionnel de l’amendement destiné à écarter NKM du conseil de la métropole du Grand Paris (MGP) n’y change rien. Anne Hidalgo (PS) ne veut toujours pas entendre parler de sa rivale à la tête du groupement urbain qui verra le jour au 1er janvier 2016.
« Si la présidence n’échappe pas à des visées politiciennes de petit acabit, il n’y aura pas de métropole. Elle ne verra pas le jour », a indiqué, très ferme, Pierre Mansat, le conseiller « métropole » d’Anne Hidalgo lors de la conférence organisée le 17 septembre par La Gazette.
Contre attente, Patrick Devedjian (LR) a saisi la balle au bond. « Pierre Mansat a raison. La présidence doit être coopérative », a approuvé le coprésident de la mission de préfiguration qui, en tant que président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, ne peut prétendre au poste. Patrick Devedjian avait pourtant, six jours plus tôt, jugé la candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet « légitime »…
François Lucas, directeur de la mission de préfiguration, s’est félicité de ce consensus naissant. « Sans un fonctionnement coopératif inspiré de ce qui se passe à Paris Métropole (NDLR : syndicat mixte du cœur de l’agglomération), il n’y a pas de métropole », a-t-il, à son tour, martelé.
La messe est-elle dite pour autant ? Nathalie Koscisuko-Morizet continue de mener campagne auprès des figures du syndicat mixte Paris Métropole. Il se murmure aussi, chez les Républicains, que Nicolas Sarkozy serait prêt à appuyer sa candidature en l’échange de son retrait de la primaire pour la présidentielle.
Une seule certitude à ce stade : l’opposition, largement majoritaire depuis les municipales de mars 2014 parmi les 131 communes du futur ensemble urbain, prendra les rênes de la métropole.
Mais son choix dépendra grandement du résultat des régionales. Valérie Pécresse (LR), si elle rafle la mise les 6 et 13 décembre, aura à cœur de réduire la métropole à la portion congrue. Pas question pour elle d’y installer un poids lourd. Valérie Pécresse et les siens pourraient, alors, favoriser une présidence technique.
Pour ce scénario, un nom circule avec insistance : celui du président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Gilles Carrez (LR). A l’heure où la question financière (Etalement du FPIC, lissage des taux de CFE…) empoisonne le lancement de la métropole, cet éminent spécialiste apparaît comme la personnalité idoine. Ex-président du Comité des finances locales, Gilles Carrez n’ignore rien des flux financiers entre la métropole du Grand Paris, les 12 futurs établissements publics territoriaux et les communes.
Mais veut-il du job ? La présidence de la MGP exigera aussi un sens du compromis à toute épreuve. A 67 ans, l’ancien pensionnaire de l’ENA Gilles Carrez est davantage réputé pour sa compétence technique que pour son habileté politique. Il ne s’est d’ailleurs pas (encore ?) déclaré.
Dans ces conditions, le jeu apparaît ouvert. Après avoir échoué l’an dernier à conquérir la présidence de Paris Métropole, le député-maire (LR) de Rueil-Malmaison Patrick Ollier n’a peut-être pas dit son dernier mot.
Par ailleurs, deux anciens présidents LR et UDI du syndicat mixte sont sur les rangs. Il s’agit des maires de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) et de Sceaux (Hauts-de-Seine). Jacques JP Martin et Philippe Laurent ont formé un ticket. Leur créneau : la République des maires, rempart contre les oukases des appareils politiques.