9 Novembre 2010
Paris Métropole suscite le débat.
Ce débat est évidemment une bonne nouvelle. Plutôt que les arrière-pensées – nombreuses – je veux y lire la démonstration que l’avenir de la métropole est perçu aujourd’hui comme un enjeu essentiel. Un enjeu de justice, un enjeu de développement, un enjeu de démocratie, et finalement, bien sûr, un enjeu électoral.
L’idée que nous avons développée fait son chemin. Ceux qui n’ont jamais participé à cette aventure s’en saisissent maintenant ; comment ne pas s’en réjouir ? Encore faudrait-il que les nouveaux acteurs de ce débat ne souhaitent pas faire table rase d’une ambition métropolitaine en mouvement depuis dix ans. Et quitte à formuler des idées, qu’ils soumettent des propositions nouvelles. Sur la gouvernance en particulier, on ne peut se contenter d’idées simplificatrices. Le chantier de la gouvernance doit être ouvert dès maintenant. Impossible pour autant d’ignorer le chemin parcouru. En particulier aujourd’hui, quand Paris Métropole incarne, avec 169 membres, toute la légitimité métropolitaine. Mesurons bien le travail réalisé. Avant d’agiter la question de la gouvernance, il fallait apprendre à se connaître, à déminer les clichés, à faire émerger un « sens métropolitain ». Objectif atteint. Paris Métropole a fait la preuve de la maturité des élus, de leur volonté de ne pas laisser l’avenir de la métropole se réduire à une juxtaposition de compromis locaux et de négociations boiteuses. Oui, Paris Métropole n’agit pas, mais Paris a toujours défendu l’idée que Paris Métropole préfigure une instance de gouvernance. Pour passer à l’étape suivante, toutes les bonnes volontés seront utiles. Qu’on me permette de rappeler quelques convictions consolidées par l’expérience.
1. Ce n’est pas à l’Etat de faire la métropole parisienne. N. Sarkozy s’y est employé. Il n’a démontré ni sa capacité à faire naître le consensus ni à dépasser la simple superposition d’intérêts locaux. Il faut amplifier la capacité des territoires et non la raboter d’en haut. Cette dimension collégiale fait la force de Paris Métropole, elle doit être préservée. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les ambitions de Nicolas Sarkozy sur le Grand Paris sont restées au stade de l'incantation. Restaurer l’arrogance parisienne ou la logique des solutions venues d’en haut c’est se condamner à l’échec.
2. Pour fonctionner, la métropole ne peut pas se contenter d’additionner les agences métropolitaines. Ces institutions d’échelle métropolitaine existent déjà : la police, les transports, les syndicats techniques. Elles font vivre chaque jour la métropole. L’enjeu n’est pas d’en ajouter, mais de les renouveler. Il n’est plus concevable que des décisions lourdes de conséquence pour les citoyens soient prises dans des instances politiques et techniques dont ils ignorent jusqu'à l’existence et qui échappent à leur contrôle. Il faut les rendre aux citoyens.
3. L’heure est venue de donner à Paris Métropole des compétences. Dans le grand Paris, la qualité de vie ne dépend pas seulement de la qualité de son quartier ou de sa ville, mais du bon fonctionnement global de la métropole. Il est temps de viser la mise en place de mécaniques de régulation claires et efficaces. Ce qui manque, c’est que Paris Métropole se dote de compétences, mais en prenant appui sur les collectivités.