25 Septembre 2011
Bien que le rapport, présenté dans l’article du Parisien, n’ait pas été rendu public, je me permets de partager quelques observations :
Le rapport que vient de remettre Jean-Pierre Caffet répond à la volonté du Maire de Paris que chaque membre de l’exécutif parisien identifie les voies et moyens de « métropoliser » son action ; autrement dit, « cherche à renforcer la dimension métropolitaine de chaque politique publique parisienne »… Il participe ainsi d’une véritable stratégie de mobilisation collective. Sans revenir sur le détail des 162 propositions, issues des entretiens réalisés avec tout l’exécutif, je me réjouis d’y voir l’appropriation d’une idée que Bertrand Delanoë a installée dans le débat public depuis 2001.
Le débat sur la construction de la métropole parisienne intéresse, en effet, de plus en plus. Des idées, autrefois perçues comme novatrices, font ainsi leurs chemins. C’est vrai notamment de la volonté de réviser l’organisation des compétences en matière de logement, ou de transports. Ph. Dallier et Jean-Paul Planchou, notamment, avaient installé le constat des dysfonctionnements du système actuel et fait des propositions largement concordantes (malgré des prémices opposées…) dans ces deux domaines. La volonté de s’attaquer à l’émiettement des compétences, de dépasser les égoïsmes institutionnels, est devenue un objectif partagé. La contribution est ici stimulante, et elle nourrira les débats, en présentant des réflexions approfondies.
La question que soulève plus généralement ce rapport est celle de la responsabilité particulière de Paris dans la transformation de la gouvernance métropolitaine. Sa responsabilité pour animer le débat, bien sûr, mais aussi pour construire une enceinte politique légitime, capable d’engager concrètement cette transformation.
Je regrette, de ce point de vue, que 3 questions, évoquées en conclusion du rapport, n’aient pu trouver leur place dans l’entretien accordé au Parisien. Ces questions déterminent notre manière d’agir, notre capacité à déployer réellement une ambition pour la métropole.
Tout d’abord, la démocratie. Veut-on que le débat sur la métropole soit autre chose qu’une discussion sur l’optimum administratif ? Veut-on qu’il soit aussi l’occasion de rendre les citoyens maîtres de décision qui aujourd’hui échappent à leur contrôle ?
Ensuite, le renforcement des inégalités au sein de la métropole. Comment Paris peut-elle contribuer à mettre un coup d’arrêt à l’installation d’une métropole à plusieurs vitesses ? N’est-il pas temps que l’espace métropolitain prenne une forme politique et qu’il retrouve une cohérence afin de se prémunir contre l’éclatement de l’urbain ? N’avons-nous pas besoin d’un véritable « ensemblier » ?
Enfin, les acteurs de cette transformation. Bertrand Delanoë, auditionné en 2009 par la commission Balladur rappelait « L’Ile-de-France en général et la métropole parisienne en particulier, ne constituent pas des territoires d’exception dont les élus locaux seraient moins légitimes que les autres à rechercher ensemble les voies adaptées à l’amélioration de leur gouvernance. » Oui, il faudra une loi pour transformer la gouvernance, et oui, il faudra aller vite, mais c’est Paris Métropole qui doit en proposer une vision, qui doit mettre en débat sa transformation.
Le débat dans Paris Métropole est ouvert. Le 30 septembre, Paris Métropole, lors d’une séance plénière consacrée à la gouvernance, tracera le cahier des charges et le calendrier de cette transformation