Rédigé par Pierre MANSAT et publié depuis
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Ce qui est incroyable , c'est de concevoir un truc pareil, et de l'annoncer sans en avoir touché un mot aux collectivités concernées: Paris, Paris Métropole, l'AMIF. Et ce n'est pas un hasard que cette annonce intervienne la veille du Forum de Paris Métropole, auquel participeront les 10 équipes, qui viennet de siger un accord avec Paris Métropole. Pierre Mansat
Création de l’Atelier international du Grand Paris A i G P 15 décembre 2009 Le Grand Paris a suscité un grand espoir. Au printemps 2008, à la demande du Président de la République, dix grands architectes réunissent dix équipes en France et dans le monde entier, mobilisent plus de 500 experts, urbanistes, ingénieurs, économistes, artistes... Pendant un an ils vont travailler sur le devenir de Paris à long terme, sur sa transformation en métropole durable, attractive, rayonnante. Un Paris moderne, créatif et écologique, une ville « post-Kyoto » et bientôt « post-Copenhague ». La Ville de Paris, la Région Ile de France, l’association des Maires d’Ile de France, s’associent immédiatement avec l’Etat au sein de cette Consultation internationale de recherche développement intitulée « le grand Pari de l’agglomération parisienne », connue sous le nom « le Grand Pari(s) ». Les travaux des dix architectes sont présentés au grand public à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine dans le cadre d’une exposition inaugurée par le Président de la République le 29 avril 2009. Plus de 215 000 visiteurs découvrent cette exposition en six mois, plus grand succès jamais réalisé pour une exposition d’architecture et d’urbanisme. Des colloques et des réunions publiques sont organisés en France comme à l’étranger, jusqu’au Symposium international des villes durables de Brasilia. « Rien ne se crée sans les hommes, rien ne dure sans les institutions ». Ce qui vaut pour l’Europe vaut pour le grand Paris. La création de l’Atelier International du Grand Paris va permettre d’« instituer » la réalisation du Grand Paris, l’instituer sans l’institutionnaliser, l’instituer tout en conservant sa souplesse, sa dynamique créative, son ouverture, sa générosité. Le Grand Paris est une construction collective. L'Atelier ambitionne d’en devenir la “conscience commune” et le moteur de l’action.
A comme Atelier Ses réflexions devront être ancrées dans le réel et s’y déployer aussitôt. C’est une Fabrique de la ville. i comme International Pour jouer son rôle de métropole mondiale Paris doit s’entourer des meilleurs penseurs et des meilleurs décideurs, du monde entier. Et i comme interactif La première caractéristique d’une ville est de créer un espace public Chacun peut participer à l’avènement de Paris comme métropole et interagir en ce sens G P comme Grand Paris Etendre les frontières de Paris jusqu’aux lisières de la métropole, mais surtout travailler à rendre Paris « Vrai, Beau, Grand, Juste » et durable, tel est l’objectif fixé à l’A i G P.
Un Lieu symbolique L’Atelier du Grand Paris aura son siège dans un lieu symbolique au coeur du Paris, sur la colline des musées, au Palais de Tokyo, témoignage du Paris des bâtisseurs, aujourd’hui en pleine résurrection. Mais les travaux du Grand Paris se tiendront dans bien d’autres lieux : cabinets d’architectes, conseils municipaux, jusqu’aux débats organisés sur les places publiques… l’Atelier est ainsi un territoire symbolique, celui qui réunit et fédère autour de la construction d’un projet urbain. Un Centre de recherche et de partage Les dix architectes urbanistes ont écrit au Président de la République en juillet 2009 : « L’Atelier a vocation à devenir une instance de recherche et de réflexion, de conception, de proposition et de vigilance. Il doit pouvoir intervenir de façon pertinente et efficace dans le système complexe des décisions et des influences qui font la ville. Il doit pouvoir donner son avis sur les grandes orientations fondatrices : loi grand Paris, schéma des mobilités… » Associant des architectes mais aussi des ingénieurs, des agents de l’Etat mais aussi des collectivités locales, des fonctionnaires mais aussi des experts indépendants, l’Atelier favorisera la fertilisation des compétences et le croisement des intelligences. Ce travail en synergie permettra de surmonter les clivages et les cloisonnements, qu’ils soient politiques ou simplement institutionnels.
Un instrument d’impulsion et de coordination L’AiGP a pour vocation de proposer et de mettre en oeuvre un projet urbain global pour la métropole parisienne. Cela implique l’expertise approfondie des travaux des 10 équipes, qui s’appuient eux-mêmes sur de nombreuses études (SDRIF, etc.). Cela suppose ensuite d’approfondir les travaux d’étude pour aboutir in fine aux opérations d’aménagement. L’Atelier a également pour mission de coordonner les initiatives prises localement par les centaines de décideurs publics, à commencer par les maires. Car il ne saurait y avoir de monopole de quiconque ni sur la pensée ni sur l’action, mais l’Atelier pourra constituer le lieu où l’ensemble des projets sont rendus compatibles les uns par rapport aux autres et se renforcent mutuellement. Ainsi l’Atelier agira par subsidiarité, en contribuant à résoudre aussi bien les conflits positifs que les « conflits négatifs » de compétence : les architectes ont en effet mis à jour de très nombreux « délaissés urbains », des friches dont le potentiel est parfois considérable mais dont la configuration rend le développement impossible sans une action concertée d’un niveau supérieur. L’Atelier du grand Paris permettra de repérer, analyser, labelliser voire cofinancer des projets remontant du terrain (que ce soit via des élus locaux, des associations, entreprises...). L’Atelier assurera ainsi une mise en cohérence, en mode dynamique, entre ses propres projets, validés et orientés par un conseil d’administration politique, et l’ensemble des projets issus « du terrain », qu’il ne s’agit pas d’écraser mais au contraire de stimuler et de mettre en synergie avec l’ensemble des autres projets. L’Atelier pourra rendre des avis sur tous les sujets : à titre d’exemple le projet de loi relatif au Grand Paris prévoit que l’Atelier international du Grand Paris est consulté sur le réseau de transport public du grand Paris. La première pierre : une Charte du Grand Paris Une Charte du Grand Paris sera rédigée pour définir plus précisément l’éthique et les objectifs du Grand Paris. Cette Charte récapitulera les principes fondateurs permettant de réaliser une métropole « post-Kyoto » et « post-Copenhague », c’est à dire une ville dense, mixte, connectée, créative, efficace, juste, écologique... Humaniste et pragmatique, la Charte du Grand Paris sera aux antipodes d’un manifeste idéologique, ce sera plutôt une « anti-Charte d’Athènes ». Suivant les préceptes de cette Charte du Grand Paris sera construit un projet urbain global soumis aux pouvoirs politiques, puis aussitôt décliné en une multitude de projets. Pour encourager le respect de la Charte et favoriser la compatibilité des décisions d’aménagement de tous les maîtres d’ouvrage, un Label Grand Paris pourra être créé, comportant une liste de critères précis. L’octroi du Label pourra le cas échéant déclencher des cofinancements.
L’Atelier international du Grand Paris sera organisé autour d’un conseil d’administration et d’un conseil scientifique. Il sera animé par une direction générale, ce sera une « administration de mission ». L’Atelier prendra la forme juridique d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP). Pour agir sans délai, la structure du GIP EPAU (L’Europe des Projets Architecturaux et Urbains) sera mobilisée. Cette structure présente l’avantage d’être déjà constituée et de réunir dans sa gouvernance le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC) et le Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDEM). Ses statuts, son objet et sa direction seront modifiés pour devenir le GIP « Atelier international du Grand Paris ». Les travaux de l’Atelier pourront débuter au mois de janvier 2010 grâce au versement à ce GIP dès 2009 d’une subvention de 3 M€ (qui pourra être portée à 10M€ en 2010). Les statuts du GIP seront naturellement ouverts aux collectivités locales qui souhaiteront y participer. Le conseil d’administration de l’Atelier international du Grand Paris sera politique. Il réunira au plus haut niveau des représentants du Gouvernement ainsi que, si possible et s’ils le souhaitent, des représentants de la ville de Paris, de la Région Ile de France, de l’Association des maires d’Ile de France et de Paris Métropole. Les travaux de l’Atelier seront régulièrement présentés et discutés dans une enceinte plus large, l’Agora des élus du Grand Paris. Paris Métropole pourrait incarner cette Agora : cette association réunit déjà une centaine de maires. Sans préjuger de l’avenir, l’Atelier pourrait préfigurer en quelque sorte une éventuelle future Agence urbaine de la Métropole parisienne, de même que l’Agora des élus du grand Paris pourra préfigurer en quelque sorte une Assemblée des élus de cette métropole. Le Conseil Scientifique sera la conscience vigilante et agissante de l’Atelier. Il sera essentiellement constitué des dix équipes d’architectes urbanistes mandataires de la Consultation internationale du Grand Paris. Le conseil scientifique rédigera le projet de Charte du Grand Paris. Il proposera également au Conseil d’Administration une stratégie urbaine et les grandes orientations du projet général qui en découlera. Ce document d’ensemble définira les principales caractéristiques du Paris du futur : géographie de la ville, localisation des pôles de développement et d’intensification urbaine, schéma de mobilité métropolitaine… Le Conseil scientifique proposera au conseil d’administration les critères du Label Grand Paris, et il pourra rendre un avis sur chaque demande de labellisation. Ce conseil rendra aussi des avis divers, produira des publications, colloques, expositions... Il agira comme "conscience active" du grand Paris.
Les architectes urbanistes du conseil scientifique pourront également, en fonction de leurs compétences et de leurs travaux, coordonner les travaux des Ateliers thématiques et géographiques. Des Ateliers thématiques et géographiques seront constitués pour mettre en oeuvre le projet du Grand Paris en approfondissant les travaux d’études, qui permettront la réalisation des programmes opérationnels dévolus aux maîtres d’ouvrage compétents. Ils pourront aussi réaliser des prototypes et des expérimentations. Ils pourront enfin proposer des réformes à caractère général (ex : faire évoluer le droit de l’urbanisme). Des appels d’offre seront passés au sein de ces différents ateliers, pour que tous architectes, urbanistes, artistes, experts… puissent participer à ces études. A titre d’exemple, la délimitation des frontières du grand Paris sera l’une des principales questions traitées dans un atelier « géographie du grand Paris ». Cette question sensible sera objectivée par une pluralité d’approches en partant de la géographie physique et humaine : délimitations des frontières de la nouvelle métropole, tissage des « lisières » et des relations entre le « dedans » et le « dehors » de cette métropole... Cet atelier pourra aussi travailler sur une signalétique urbaine commune, sur les caractéristiques de la « Skyline », autrement dit tout ce qui concourt au dessin d’un Paysage urbain du grand Paris. Aujourd’hui le petit Paris historique est reconnaissable entre mille ; il s’agit de faire que le Grand Paris ait aussi sa propre identité et qu’elle soit attractive, condition sine qua non pour qu’existe un grand Paris capitale mondiale de la création. D’autres ateliers tout aussi stratégiques porteront sur l’Habitat, la Mobilité, l’Ecologie, l’Economie, ces ensembles devant étroitement interagir. Un atelier « Art et Sport dans la ville » étudiera comment mettre un terme aux « ghettos culturels » synonymes d’enfermement et de violence, en déployant des structures artistiques légères dans les banlieues sensibles, et en facilitant l’accès aux équipements culturels, sportifs et récréatifs existants.
Organisation de l’Atelier du Grand Paris – Synthèse Organisation générale
Conseil d'Administration, décisionnaire sur les grandes orientations (projet urbain d'ensemble, programme de travail, calendrier, budget...)
Direction générale, décisionnaire sur la mise en oeuvre du projet (organisation du travail, pilotage des ateliers et des expertises internes et externes, relations avec les élus et les administrations...)
Conseil Scientifique, réunissant les 10 architectes urbanistes de la Consultation, conscience agissante du grand Paris par sa force de proposition et d’expertise. L’action du Conseil ira de la définition de la Charte du Grand Paris jusqu’aux avis rendus sur des projets d’aménagement particuliers en passant par la définition d’un projet urbain global. Ateliers thématiques et géographiques, associant des experts de toutes disciplines et de tous horizons ils feront des propositions et des études portant sur la nouvelle géographie de la Ville aussi bien que sur l’habitat, l’écologie, la réglementation…
Place des 10 équipes d’architectes urbanistes Les 10 architectes urbanistes de la consultation internationale formeront le Conseil Scientifique. Ce conseil rédigera le projet de Charte du Grand Paris (éthique et objectifs du Grand Paris), et proposera au Conseil d’Administration les grandes orientations du projet du grand Paris, en particulier le Projet général urbain (document d’ensemble qui définira les principales caractéristiques du Paris du futur : zones d’urbanisation, de requalification, schéma de mobilité métropolitaine…). Le Conseil scientifique proposera au conseil d’administration les critères du Label Grand Paris, il pourra rendre des avis sur les demandes de labellisation. Ce conseil rendra aussi des avis divers, produira des publications, colloques, expositions... Il agira comme "conscience active" du grand Paris. Indépendamment du Conseil scientifique, les architectes urbanistes pourront intervenir au niveau des différents Ateliers géographiques et thématiques comme architectes coordonnateurs des travaux de tel ou tel atelier. Ils pourront aussi concourir aux appels d'offre pour participer aux études des différents ateliers (à condition bien sûr de ne pas être également architecte coordonnateur du même atelier). Ils pourront enfin concourir à la réalisation des opérations d'aménagement (qu’elles soient décidées en application des études de l’Atelier, labellisées par les Ateliers, ou a fortiori totalement indépendantes).