7 Mars 2014
Paris Métropole veut relever la tête face à l’Etat
Par C. Néau
Les représentants de l’Etat co-animant la mission de préfiguration du Grand Paris Métropole sont prévenus : les élus de Paris Métropole ne veulent pas leur laisser le volant. Ils le diront le 13 mars devant le préfet de région au moment où ils lui remettront leur feuille de route, entérinant aussi leur participation à la mission.
Avec un ami comme l’Etat embarqué avec soi dans la mission de préfiguration de la Métropole du Grand Paris, on n’a pas besoin d’ennemis, semblaient se dire vendredi 7 mars, les membres du syndicat mixte d’étude Paris Métropole.
Réunis en conseil syndical au siège romainvillois (93) de la communauté d’agglo Est-Ensemble, ils devaient adopter un programme de travail pour « relever la tête » face aux ambitions de l’Etat pour le Grand Paris Métropole : « Pour nous, le moment de vérité aura lieu le 13 mars lors de notre rencontre avec le préfet de région Jean Daubigny », prévenait en séance plénière Patrick Ollier, député-maire (UMP) de Rueil-Malmaison. « L’Etat veut nous faire dériver vers une démarche administrative alors que le problème est politique. Il ne faut pas se laisser imposer cette vision et résister ensemble le 13 mars prochain ».
« L’administration gagne toujours » - Ce discours rassembleur et frondeur a su mobiliser les troupes du syndicat, même si on distinguait assez vite « les pessimistes intelligents » des « optimistes volontaires », selon la formule du président de Paris Métropole, Daniel Guiraud (FG), qui se préfère parmi les second. Tandis que Philippe Laurent (UDI), maire de Sceaux et premier vice-président du syndicat mixte, se classe de facto dans les premiers en ajoutant : « l’administration d’Etat gagne toujours ».
Qu’importe l’attitude : le 13 mars, Paris Métropole est bien décidé à valider sa feuille de route devant le préfet de région, entérinant ainsi sa participation à la mission de préfiguration : « Ce sera un « oui mais », objecte Daniel Guiraud.
« Nous réaffirmerons aussi nos exigences, notamment en terme de co-présidence, dont chacun doit en assumer les termes ».
Le 13 mars, Paris Métropole présentera par exemple ses propres fonctionnaires territoriaux pour aider les membres du syndicat dans la mission. Selon plusieurs sources concordantes, pourraient figurer dans cette cellule d’appui, l’actuel directeur général des services d’Est-Ensemble (93) Stéphane Le Ho, voire son homologue de Plaine-Commune (93) Jacques Marsaud.
Open data pour parler d’égal à égal - La première inquiétude des élus est de savoir si tous ces fonctionnaires auront accès à toutes les informations : « L’Etat nous a déjà montré qu’il était réticent à livrer certaines informations. Dans cette mission, il faut être « open data » pour que tous les éléments puissent être versés au dossier », prévient Daniel Guiraud.
En revanche, « l’amplitude d’action donnée par la loi » Maptam du 27 janvier 2014 donne des ailes à certains élus : « Ce travail de préfiguration va nous permettre de co-rédiger des ordonnances » se réjouit Patrick Ollier. « Elles sont nécessaires pour remettre la loi à l’endroit » tonne Patrick Braouezec (FG), président de la communauté d’agglo Plaine-Commune (93). Et tout deux d’évoquer l’éventualité d’une nouvelle loi « allant dans le sens de l’intérêt général » en cas d’échec de la mission de préfiguration.
Pour eux, le plus grand risque d’impasse concerne le statut juridique des territoires, un casus belli. Mais il restera aussi à régler l’épineux dossier du statut des fonctionnaires territoriaux, objet d’un examen spécial au sein d’un groupe comprenant notamment le DRH de Paris et les syndicats.
Chaque étape de cette mission s’annonce donc « longue et complexe », faisant déjà craindre un retard dans le calendrier prévu. La MGP doit voir le jour le 1er janvier 2016. « Il vaut mieux reculer qu’échouer », remarque Patrick Ollier. Jusqu’en 2017 ?
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