8 Décembre 2011
Patrick Braouezec prend les rênes de Paris Métropole
Le député de Seine-Saint-Denis a été élu lundi soir à la tête de cette assemblée, qui rassemble 196 collectivités franciliennes et voit son rôle s'affirmer avec l'émergence progressive du Grand Paris.
Les élus franciliens n'ont pas seulement assisté lundi aux grand-messes du lancement d'Autolib' et des nouvelles rames du RER A. Ils ont aussi, plus discrètement, contribué à renforcer la coopération intercommunale, en renouvelant l'une de leurs instances les plus prometteuses, Paris Métropole. Un syndicat d'études réunissant 143 communes, 7 départements et la région Ile-de-France, dont le rôle est allé crescendo l'an passé avec le Grand Paris, et dont la présidence a été confiée lundi soir à une personnalité régionale, Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis (apparenté PC) et président de la Communauté d'agglomération Plaine Commune. « L'une de mes priorités sera la lutte contre les inégalités. Nous avons de nouveaux chantiers à ouvrir comme l'accès aux soins et à la formation », affirme le nouveau président. Paris Métropole continuera à avancer ses pions sur la question de la justice fiscale entre les collectivités (péréquation) qui fait l'objet en ce moment d'un bras de fer opposant parlementaires franciliens et provinciaux. Mais ses deux gros dossiers demeurent le logement et les transports, sur lesquels Paris Métropole devra donner son avis lors de la révision du schéma régional. « Nous pouvons réfléchir au moyen de mieux rapprocher les salariés des entreprises de leur lieu de travail », affirme Patrick Braouezec, qui mène déjà, au sein de Plaine Commune, bataille pour que les grandes entreprises (SFR, Generali, EDF...) embauchent des habitants des quartiers avoisinants.
En matière de logement, l'élu aimerait encourager les maires bâtisseurs. Le Grand Paris prévoit la construction de 70.000 logements par an, mais certains édiles traînent les pieds, redoutant de ne pouvoir financer les équipements publics correspondants. « On peut les comprendre. La ville de Saint-Denis doit par exemple déjà construire une école par an, c'est énorme ! Avant de songer à la contrainte, il doit être possible de jouer la carte de l'incitation, en promettant une aide financière pour les équipements », fait valoir Patrick Braouezec, qui plaide aussi pour la création d'une autorité régionale dotée d'un vrai pouvoir en matière de logement. L'élu marche toutefois sur des oeufs, car bon nombre de maires refusent de céder leurs prérogatives en matière d'urbanisme. « Il faut être prudent. Toutefois, à terme, il n'y aura plus de raison que la petite couronne déroge à l'obligation d'intercommunalité. »
LAURENCE ALBERT