10 Juin 2014
Préambule
L’évolution de la métropole parisienne est un sujet majeur pour notre pays.
C’est le territoire au plus grand potentiel de développement économique, technique, culturel
et social, mais aussi le territoire où le gâchis écologique est le plus grave. En maints endroits,
il offre des lieux privilégiés mais le déséquilibre entre le centre et l’immense périphérie fixe
les ségrégations sociales et les aggrave par les distances et les barrières.
Aujourd’hui la conscience de cette réalité est largement partagée entre les habitants et les
élus, l’attente est grande. Mais les efforts qui sont en cours n’y répondent pas encore.
Ni la construction du métro souterrain, ni le slogan « Grand Paris », ni même la création de
la nouvelle entité politique métropolitaine ne sont suffisants pour faire face à ces grands
blocages. Les logements attendus par milliers chaque année ne sont pas construits alors que
les habitants et les bâtisseurs attendent.
L’espace public, qui devrait pourtant consacrer la compréhension de l’ensemble, reste recoupé,
discontinu, souvent illisible, parfois non respecté.
Le Grand Paris est un vertige.
On parle souvent de la complexité administrative et on est frappé par le cloisonnement de travail
entre les « concessionnaires » autant qu’entre les services publics compétents qui entretiennent,
transforment et développent le système métropolitain et ses réseaux. Chacun a son
budget, son calendrier et son plan autonome. Nous voyons apparaitre des ouvrages distincts
sans que des plans d’urbanisme ne les assemblent pour penser en périphérie des qualités de
vie alternatives à celles qui ont été offertes au centre.
Il faut pour cela un ensemble de projets convergents dans une vision partagée.
Transversaux, ces projets et des méthodes neuves doivent répondre réellement aux dysfonctionnements
de la métropole, aux inégalités territoriales et sociales, aux enclavements
et ségrégations, au gâchis des longues distances et à l’air irrespirable.
Ces projets et méthodes doivent enrichir la métropole dans son attraction, sa mobilité,
sa capacité à accueillir et à se transformer.
Nous sommes convaincus qu’un Atelier du Grand Paris est nécessaire.
Parce que l’AIGP est un lieu de réflexion, de confrontation, de communication, il doit susciter
et contribuer à orienter cette vision dans un travail avec les habitants et les élus locaux, l’État,
la Région, la future entité métropolitaine.
Dans ce grand chantier à l’oeuvre sur la métropole, l’AIGP est en position d’établir une forme
d’attention et d’analyse spatiale, écoutant la réalité économique et sociale pour proposer
les scénarios alternatifs qui répondent à la réalité vécue et la transforment.