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Conclusions de la mission temporaire
Au terme de la première étape de ses travaux et d’une réflexion
approfondie fondée sur l’expérience de ses membres, la mission
temporaire du Sénat a présenté un ensemble de 27 préconisations,
qui ont recueilli un large consensus en son sein.
Elles ont également été accueillies favorablement par les grandes
associations nationales d’élus dont elles relayaient assez largement
les préoccupations et les attentes.
Fondées sur le constat de la diversité territoriale et de la nécessité
d’apporter des réponses différenciées à la spécificité des situations,
les préconisations ont plus particulièrement mis l’accent sur la
nécessité d’achever la réforme de l’intercommunalité d’ici 2011, et
de renforcer la démocratie locale à ce niveau, en laissant encore
ouvertes les autres questions (outre-mer – Paris).
Le débat auquel ont donné lieu les préconisations de la mission
lors de la séance publique du 18 mars dernier, a permis de mettre
en lumière les attentes du Sénat en matière de réorganisation
territoriale.
Sur cette base, la mission a engagé le deuxième temps de ses
travaux, avec la volonté d’aller plus loin, pour améliorer la
gouvernance territoriale, clarifier les compétences et remettre
à plat les finances locales.
Elle a étayé sa réflexion sur une nouvelle série d’auditions (63 au
total) et deux déplacements supplémentaires en région.
Parvenue au terme de cette deuxième étape, la mission a émis
85 propositions supplémentaires dont certaines, particulièrement
audacieuses, s’appuient sur les nouveaux moyens offerts par la
réforme constitutionnelle de 2003 : expérimentation et recours à
la collectivité « chef de file ».
Au chapitre de la gouvernance : la mission a retenu trois
axes :
• la création de métropoles, qui seraient dotées par la loi
d’un statut d’EPCI à fiscalité propre, plus intégré encore que celui
des communautés urbaines. Ce statut serait réservé, en fonction de
critères définis par la loi, aux plus grandes agglomérations de
France de taille européenne. Elles pourraient devenir par la suite
des collectivités territoriales de plein exercice bénéficiant de la
mise en commun des ressources communales (dotations et
ressources fiscales), à condition que les communes membres en
décident ainsi, par délibérations concordantes ;
• s’agissant de l’intercommunalité, la mission a réaffirmé ses
premières préconisations, en précisant que l’élection au suffrage
universel direct des conseillers communautaires se ferait par
fléchage sur les listes municipales dans toutes les communes de
plus de 500 habitants, en prenant dans l’ordre les premiers élus.
Elle a souhaité, en outre, limiter le nombre des vice-présidents des
bureaux communautaires en fonction de la population ;
• le renforcement de la coordination des politiques
territoriales.
Dans ce but, la mission a débattu de deux options non exclusives :
- celle des conseillers territoriaux, défendue par les membres
de l’UMP,
- et celle de créer une instance de coordination nouvelle, le
conseil régional des exécutifs, solution en faveur de laquelle la
mission s’est prononcée.
Rassemblant sous la présidence du président du conseil
régional, des présidents des conseils généraux, des conseils
d’agglomération et de représentants des communautés de
communes, ce conseil se réunirait obligatoirement tous les
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trimestres pour fixer les orientations et faciliter les arbitrages
nécessaires à la conduite des politiques territoriales. Pour sa part,
une conférence départementale des exécutifs assurerait la
concertation entre les acteurs de terrain sur leurs projets.
Au chapitre des compétences : la mission a souhaité tout
d’abord préserver la capacité d’initiative des différentes
collectivités territoriales sur le fondement de leur intérêt
territorial respectif. Elle a ensuite ordonné ses propositions à
partir des vocations propres à chaque niveau.
• Sur ces bases, la mission a proposé de confier aux régions,
confortées dans leur rôle stratégique, d’être chef de file en
matière de développement économique, avec la création, dans
chaque région d’une structure de coordination « partenariale »
regroupant tous les acteurs, et la mise en place d’un « portail »
unique pour l’attribution des aides à la création et au
développement des entreprises.
Serait, en outre, généralisé le transfert de la gestion des
fonds européens aux régions, qui assureraient également le
pilotage d’une autorité organisatrice de transport (AOT)
« partenariale » unique et également d’un rôle de « chef de file »
pour les interventions locales en faveur de l’enseignement
supérieur, de la recherche et de l’innovation, en partenariat avec
l’Etat.
Enfin, pour donner sa cohérence au pôle formation,
recherche, innovation, la mission propose, par la voie de
l’expérimentation, de transférer à quelques régions volontaires
la compétence de l’emploi, actuellement assurée par l’Etat.
• Pour leur part, les départements, garants des solidarités
territoriales et sociales, verraient conforter leurs responsabilités
en la matière.
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La lisibilité du rôle du département serait renforcée en ce qui
concerne la prise en charge des personnes handicapées, par le
financement de l’allocation adulte handicapé.
Egalement, dans le cadre d’une expérimentation, proposée
par la mission, serait offerte aux départements et aux régions la
possibilité d’exercer à titre expérimental la compétence en matière
de médecine scolaire.
Il a paru utile à la mission de transférer aux départements
et aux régions les personnels d’intendance chargés de
l’encadrement des TOS dans les collèges et les lycées.
• Les communes et les intercommunalités : la mission
recommande, par ailleurs, de rationaliser l’exercice des
compétences de proximité confiées au « bloc communal », en
augmentant progressivement les compétences confiées aux
intercommunalités, en particulier en matière d’aménagement,
d’urbanisme et d’environnement.
Enfin, il n’a pas paru justifié de remettre en cause les
compétences partagées dans les domaines du tourisme, de la
culture, de la jeunesse et des sports. La réunion régulière du
conseil des exécutifs devrait permettre d’instaurer une plus grande
cohérence des interventions, en s’appuyant, le cas échéant, sur le
conventionnement et en encourageant la mutualisation des
moyens.
Enfin, au chapitre crucial des finances locales, la mission n’a
pu, à son tour, que déplorer l’archaïsme et la complexité
croissante d’un système à bout de souffle. Partant de ce constat,
elle a souhaité tracer les pistes d’une remise à plat.
Il importe d’abord de refonder les liens financiers entre l’Etat et les
collectivités territoriales qui placent actuellement celles-ci dans
une situation de dépendance contraire à l’esprit de la
décentralisation.
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La mission propose un ensemble de mesures inscrites dans une
cohérence globale :
- actualiser en permanence les valeurs locatives, chantier
toujours remis à plus tard, et de plus en plus nécessaire ;
- cesser de créér de nouveaux dégrèvements et de nouvelles
exonérations ;
- face à la suppression de la taxe professionnelle, la mission a
réaffirmé son attachement au maintien d’un impôt économique
local, préservant le lien entre collectivités locales et entreprises.
Cet impôt économique serait scindé en deux parts, la première,
assise sur la valeur foncière – ce qui supposerait la modernisation
des valeurs locatives – et la seconde, sur la valeur ajoutée des
entreprises.
La mission souhaite enfin le développement de la péréquation
tant verticale (par un renforcement des dotations péréquatrices)
qu’horizontale, en appliquant à l’ensemble du territoire, sur des
bases régionales, les mécanismes du fonds de solidarité de la
région Ile-de-France.
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* *
Examinées le 17 juin par la mission, l’ensemble de ces
propositions vont être réunies et explicitées dans un rapport
d’information, puis feront l’objet d’un débat public au Sénat, le
30 juin prochain, dans l’esprit de préparer la discussion du projet
de loi annoncé par le gouvernement pour la mi-juillet et qui sera
soumis en premier au Sénat, à l’automne prochain.