28 Avril 2009
[ 28/04/09 ]
Pour ou contre, les élus d'Ile-de-France se mobilisent pour le Grand Paris. A gauche comme à droite, le plan-cadre de développement de l'Ile-de-France, que doit présenter demain le président de la République, ne laisse personne indifférent. L'heure est plutôt au rapprochement des points de vue même s'il demeure, y compris au sein de l'UMP, des opposants qui redoutent la création d'une région à deux vitesses, un centre riche et une périphérie pauvre, du plus mauvais effet à la veille des élections régionales.
Tout les ferments d'une guerre de tranchées sont pourtant réunis il y a un peu plus d'un an lorsque Nicolas Sarkozy nomme Christian Blanc secrétaire d'Etat chargé du Développement de la région capitale. Le président socialiste du conseil régional, Jean-Paul Huchon, boucle alors le schéma directeur de la région (SDRIF) malgré les réserves de l'Etat. En cause, essentiellement le logement, les transports et le développement économique. L'objectif de 2 % de croissance annuelle retenu par la région est certes proche de celle enregistrée entre 2002 et 2007, mais loin des 3,3 % atteints par le Grand Londres. Or la région Ile-de-France joue un rôle moteur dans l'économie nationale : 30 % du PIB avec 18 % de la population.
Jean-Paul Huchon refuse de revoir sa copie. Fort de la légitimité de la procédure et des conclusions favorables de l'enquête publique, le président de l'exécutif régional fait voter le SDRIF en septembre dernier. Christian Blanc poursuit ses travaux sans lui, mais avec des élus de droite comme de gauche, au premier rang desquels le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, dont la conférence métropolitaine est appelée à devenir, sous les couleurs du syndicat mixte Paris Métropole, le lieu de concertation incontournable des élus franciliens. Il les implique dans une petite dizaine de projets de développement, tels que la santé autour d'Evry, les nouvelles technologies et l'enseignement supérieur sur le plateau de Saclay, la voiture de demain à Saint-Quentin-en-Yvelines et Buc, la finance à la Défense, la création au nord de Paris, les Salons à Villepinte, la ville durable à Marne-la-Vallée...
Ces projets, qui pourraient être évoqués demain, avec d'autres, par Nicolas Sarkozy, ont la particularité de s'appuyer sur des savoir-faire locaux et, parfois, des plans existants. Surtout, il doivent se conforter mutuellement grâce à un plan de transports ambitieux. Constitué d'un réseau primaire souterrain à construire et d'un maillage complémentaire avec les lignes de trains, de métro et de bus existantes, il doit permettre, pour 20 milliards d'euros, de désenclaver des pans entiers de la banlieue. Enfin, le dispositif se complète d'un très important volet environnement et développement urbain, susceptible à terme de régler la question des quartiers difficiles.
Dans ces conditions, Jean-Paul Huchon n'a pu qu'accepter la main tendue par Nicolas Sarkozy la semaine dernière. D'autant que le plan de Christian Blanc lui permet de préserver l'essentiel du SDRIF et reprend nombre de ses projets de transport. Un ralliement qu'il entend cependant monnayer. Entouré d'élus de l'Essonne très impliqués dans le Grand Paris, le président de la région a rappelé hier que rien ne se ferait sans l'appui des collectivités locales et qu'elles exigeaient d'être partie prenante aux décisions de mise en oeuvre des projets.