15 Octobre 2019
Je signe!
Une technologie qui viole notre intimité et nos droits fondamentaux n’est pas tolérable.
ALICEM, la reconnaissance faciale pour tous va être lancée en Novembre par le gouvernement pour vous permettre l’accès à vos données personnelles
Jusqu’à présent, la vidéo-surveillance était implantée pour surveiller un espace public ou privé, les caméras étaient reliées à un PC de sécurité et les images étaient visualisées par un opérateur humain. Aujourd’hui ce sera de moins en moins le cas. Derrière les caméras, les opérateurs sont peu à peu remplacés par des Intelligences Artificielles (IA) qui travaillent sans relâche et auxquelles on peut faire faire de plus en plus de choses.
Le traitement des images par des logiciels de reconnaissance a permis de repérer et lire des plaques d’immatriculation de voiture, mais aujourd’hui ce sont les visages humains qui font l’objet d’une analyse et d’une identification.
Beaucoup de nos portables utilisent déjà cette technologie mais l’utilisation qui en est faite dans certains pays fait frémir.
Commençons par le plus évident. Une IA peut détecter notre sexe, notre âge, notre race, nos origines.
Si notre image est associée à notre nom par le biais par exemple d’un carte de sécurité sociale ou d’identité, un badge d’accès, une plaque d’immatriculation, l’IA a un accès complet à notre état civil et à notre adresse.
Ce n’est pas tout, l’IA peut dorénavant lire nos sentiments à partir de l’expression de notre visage, ainsi elle saura si vous êtes triste, joyeux, éméché, malade, déprimé, en colère.
Ce n’est pas tout, les logiciels actuels peuvent analyser nos comportements ; ce qui est déjà le cas dans certaines gares.
Ainsi on pourra déterminer si vous avez un comportement suspect mais pas seulement. On saura si vous êtes pressé, si vous faites du tourisme, du sport, si vous êtes fumeur et même quelle est votre orientation sexuelle en fonction des regards et de l’intérêt que vous porterez à une personne que vous croisez où avec laquelle vous vous déplacez régulièrement.
Lorsque vous serez en groupe on pourra déterminer quels sont vos passions, vos centre d’intérêt, vos opinions politiques.
En vous promenant, vous devenez transparent : l’IA connaîtra le moindre de vos secrets et de vos comportements.
Ces pratiques sont déjà largement utilisées en Chine pour affecter une note de comportement à tous les citoyens et leur accorder certains droits. On voit quelle utilisation en est faite aujourd’hui à Hong-Kong pour surveiller les foules.
A l’époque d’internet, on sait que nos données concernant nos recherches sur Internet sont largement utilisées pour mieux cibler nos achats et même notre façon de voter, en ciblant des messages pour agir sur nos comportements.
La reconnaissance faciale fait sauter le verrou de notre consentement. En effet contrairement à une recherche sur internet dans laquelle nous sommes l’acteur de la recherche, notre visage est scruté de façon anonyme en n’importe quel lieu, sans que nous en ayons conscience. Notre visage n’est plus une image, mais ce sont des données que l’on nous vole à notre insu.
Alors pourquoi la CNIL a été mise à l’écart dans la déclaration préalable de la mise en place d’un système de vidéo-surveillance ? Seul organisme qui vielle au respect de nos données et donc de nos libertés individuelles.
La France, premier pays européen à déployer un système d’identification faciale généralisé !
ALICEM, application mobile de reconnaissance faciale va âtre déployé dès le mois de Novembre pour nous permettre l’accès aux services publics (impôts, CAF...).
Les arguments sont toujours les mêmes :
Malgré une levée de boucliers de différents acteurs citoyens : la Quadrature du Net qui a déposé un recours devant le conseil d’état, la CNIL qui a fait part de ses réserves, des journalistes et bien d’autres organismes, notre gouvernement ne bronche pas et considère que c’est la marche en avant du progrès technologique qui prime.
Une sécurité accrue pour l’utilisateur ?
FAUX. Ou sont nos données d’identification ? Dans des serveurs ou des applis numériques qui pourront être hackés par des pirates qui mettront nos données en vente sur le NET, D’autre part comme tout système il n’est pas parfait et les erreurs d’identification sont pléthores et un système est toujours contournable. (cf https://www.liberation.fr/
Un outil utile pour lutter contre le terrorisme ?
FAUX. Suite à une expérimentation menée par Estrosi à Nice, même la CNIL met en doute l’efficacité de ce système de surveillance et son impact sur la société est liberticide. (cf https://www.liberation.fr/
Un savoir-faire nécessaire à nos entreprises pour occuper ce marché
FAUX. Une technologie pour la vendre aux gouvernements les plus répressifs au monde ? « Science sans conscience n’est que la ruine de l’âme » (Rabelais)
Une simple alternative aux méthodes d’identification existantes ?
FAUX. C’est ce que l’on nous promet aujourd’hui. En Inde, pays dans laquelle est implantée la reconnaissance faciale, l’accès aux données n’est pas le même selon le type d’identification. Une façon de plus d’obliger les citoyens à utiliser la reconnaissance faciale.
Il me semble impératif que:
La sécurité n’est pas la première des libertés. Bien au contraire tout dispositif pour augmenter la sécurité des individus se fait au détriment de leurs libertés individuelles.
Avec la reconnaissance faciale, nos libertés sont en jeu !
Cette technologie nécessite un large débat citoyen qui n’a pas eu lieu. Je lance donc une pétition pour demander l’arrêt du déploiement de la reconnaissance faciale ; un gouvernement quel qu’il soit n’a pas la légitimité pour l’imposer à ses citoyens.