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Pierre Mansat et les Alternatives

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Dans Les Echos; Christian Blanc : « Il faut accélérer le Grand Paris et non le freiner »

Christian Blanc : « Il faut accélérer le Grand Paris et non le freiner »

Dominique MALECOT | 02/02 | 07:46

L'ex-secrétaire d'Etat chargé du Grand Paris par Nicolas Sarkozy sort de sa réserve. Il explique aux « Echos » que les investissements sont à replacer dans une perspective mondiale et non uniquement hexagonale.


Comment analysez-vous le rapport de la Cour des comptes qui appelle à ralentir la construction du Grand Paris Express et à redimensionner le projet ?

Depuis longtemps je crois à la nécessité pour notre économie de réduire les déficits publics. C'est nécessaire pour la croissance mais aussi pour la reconquête de notre crédibilité en Europe. Et pourtant, aujourd'hui c'est un choix inverse à ceux que la cour recommande au Premier ministre que je serais amené à faire : accélérer la réalisation du Grand Paris et non la freiner.

Quand on a la chance historique d'avoir un héritage avec un tel potentiel économique, il faut se rappeler que le rôle des bâtisseurs est exaltant mais difficile au quotidien.

Pourquoi faut-il aller vite ?

La rapidité est un facteur essentiel de la réussite des grandes ambitions. Dix-sept ans furent nécessaires à Haussmann pour faire le Paris dans lequel nous vivons, quatorze ans pour que Bienvenüe réalise avec les techniques de l'époque la quasi-totalité du métro de Paris, soit 105 kilomètres, sept ans à Paul Delouvrier pour concevoir le schéma directeur de la Région parisienne - alors que les acquisitions foncières des villes nouvelles représentaient trois fois Paris intra-muros -, les premières grandes infrastructures routières et engager les travaux du RER.

Ce que Haussmann, keynésien avant l'heure, qualifia de dépense productive produisit des effets économiques et financiers considérables qui permirent à la IIIe République de réaliser de grandes politiques, éducatives, sociales et culturelles. Et on ne connaissait pas encore les effets redistributifs de la TVA qu'engendre la croissance économique !

Sous nos yeux, ce qui se passe en Chine depuis 30 ans avec la rapidité de mise en oeuvre des investissements productifs devrait nous réveiller ! Mais aucun dirigeant de notre pays n'a jamais souhaité demander à la Cour des Comptes son avis sur ces sujets. C'est fort dommage même si ce n'est pas, j'en conviens, dans la tradition de ses missions principales.

N'y a-t-il pas d'autres projets à financer ?

L'approche financière du Grand Paris doit être sage et maîtrisée mais pas naïve. Face à de nouveaux modèles économiques, par exemple des Google, Facebook ou Amazon, fondés sur la prévision de croissance mondiale de leurs parts de marché et un endettement chronique porté longuement par une valorisation exponentielle de leur valeur boursière, l'orthodoxie comptable n'est pas la réponse.

L'orthodoxie peut être fatale à toute époque. C'est sur le temps long que se crée la rentabilité économique pour certains grands investissements. C'est ce qui explique aujourd'hui l'intérêt porté par les fonds souverains à ce type d'investissement car quels que soient le taux et la longueur de l'emprunt, ils sont sécurisés dans leur retour sur investissement. La dimension sociétale, les effets sociaux, les effets multiplicateurs de la fertilisation croisée des acteurs ne peuvent être estimés par la seule comptabilité publique.

Aussi faut-il probablement décider de remettre de l'ordre dans les financements parfois discutables qui se sont greffés depuis la création du Grand Paris, de nouvelles lignes, de nouvelles gares, Eole… Cela pour redonner à la Société du Grand Paris les lignes de force de son action et pour préciser la stratégie de développement territorial dans ses conséquences sur l'emploi et la TVA.

Le Grand Paris est-il le grand chantier du XXIe siècle pour la France ?

Certainement. Ce n'est pas un projet parisien mais un projet à rayonnement mondial pour l'ensemble des Français. Notre histoire nous a transmis la chance de pouvoir accéder dans ce petit groupe de ville-monde aux côtés de New York, Londres, Tokyo et Shanghai. De même qu'un processus de création de métropoles dans nos régions est en cours pour favoriser le rayonnement et le dynamisme de certaines régions, un même processus de création de métropoles mondiales est engendré par la mondialisation et permet l'émergence de ce qu'on appelle les ville-monde.

Elles sont peu nombreuses et différentes des précédentes car elles jouent un rôle de hub à l'intérieur du territoire national mais aussi avec les autres villes monde. Les flux économiques, commerciaux, logistiques, de services et la création passent de façon croissante par ces plates-formes que sont les villes monde. Notons qu'elles fonctionnent en archipel avec les métropoles régionales, qu'elles ont une capacité d'entraînement et, c'est décisif pour les métropoles régionales, un rôle de fertilisation croisée .

Paris « ville-monde » est une chance mais également une responsabilité pour l'avenir qui nécessite un effort et des chantiers adaptés à cette responsabilité. Le Grand Paris du XXIe siècle est donc un instrument majeur pour assurer la pérennité et la cohésion de notre pays dans un contexte d'accélération permanente de nos échanges dans la mondialisation et pour pérenniser la présence universelle de nos valeurs.

Dominique MALECOT

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