Le maire du Kremlin-Bicêtre Jean-Marc Nicolle a été désigné président du Forum métropolitain du Grand Paris vendredi 15 décembre 2017. « Le syndicat, qui favorise un dialogue apaisé entre les représentants des différents niveaux de collectivités au-delà de la seule zone dense, est plus que jamais nécessaire à la veille des annonces du gouvernement », ont indiqué les élus du bureau.
Les élus du Forum métropolitain du Grand Paris ont désigné, vendredi 15 décembre 2017, leur nouveau président et le bureau pour un an. Jean-Marc Nicolle, maire (MRC) du Kremlin-Bicêtre, succède à Jean-François Vigier (UDI – Bures-sur-Yvette) à la tête du syndicat qui revenait, selon le principe d’alternance, à un élu de gauche. L’ensemble des élus a salué le travail effectué lors de la mandature de Jean-François Vigier « dans un contexte périlleux tant sur la question de l’évolution institutionnelle que des mobilités ».
Ils se sont également accordés sur l’importance de la structure où chaque niveau des collectivités franciliennes est représenté, « tandis que les annonces du président de la République risquent de générer des tensions entre les différentes institutions de la sphère métropolitaine ».
« Notre diversité est aussi notre richesse », a résumé Jean-Marc Nicolle. Le maire du Kremlin-Bicêtre a rappelé que les élus du Forum avaient adopté, en 2014, une motion soutenue par 94 % de ses membres proposant une alternative au projet de loi du gouvernement sur le Grand Paris. « Le gouvernement de l’époque est resté à mi-chemin par rapport à ces propositions », a poursuivi le nouveau président du Forum, ajoutant que la résolution récemment adoptée par le syndicat mixte réaffirmait l’attachement des élus à la place centrale de la commune ainsi qu’à leur volonté « de voir la prochaine réforme aller dans le sens de la décentralisation et non d’une recentralisation ».
Pas de solution sortie du chapeau
Tour à tour, les différents élus du bureau du Forum présents autour de Jean-Marc Nicolle ont affirmé l’importance du rôle du syndicat mixte dans la période qui s’annonce. A l’image de Bernard Gauducheau, maire (UDI) de Vanves, d’Eric Césari, (LR, Courbevoie) ou de Jean-Yves Le Bouillonnec, maire (PS) de Cachan, les élus ont indiqué que des tensions inévitables se créeront après l’annonce présidentielle entre les échelons. « La métropole du Grand Paris est le principal enjeu de la réforme à venir », a souligné Eric Césari, invitant le gouvernement « à ne pas changer le cadre institutionnel tous les deux ans ». « La question principale reste de savoir ce que doit être la métropole du Grand Paris, qui ne peut en rien s’inspirer des modèles des autres métropoles françaises tant ses enjeux sont spécifiques et d’une autre dimension », a poursuivi le vice-président de la MGP.
« Si la loi NOTRe est un moindre mal par rapport à la loi Maptam, si elle évite en particulier les mouvements d’aller-retour des personnels entre le bloc communal et le niveau métropolitain, elle n’évite pas le yoyo financier, qui fragilise nos collectivités », a indiqué Patrick Braouezec, président de Plaine Commune. Les élus, globalement, ont rappelé qu’ils étaient à l’œuvre, souhaitant qu’on les laisse travailler, le président de Plaine Commune soulignant, par exemple, qu’il lançait actuellement les travaux de concertation préalable à la mise en place d’un plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI).
« Anne Hidalgo estime qu’il ne faut pas perdre de vue le fait que la situation a progressé sensiblement depuis la création de la métropole », a souligné Pierre Mansat. En 2015, la petite couronne se distinguait encore du reste de la France par le nombre de ses communes isolées, dont Paris, a poursuivi le responsable de la mission Grand Paris de la Capitale. Pierre Mansat a cité le vote récent de l’intérêt métropolitain à l’unanimité, la mise en place du Vélib’ métropolitain ou les 7 milliards d’euros que généreront les projets d’ « Inventons la métropole du Grand Paris » au rang de ces progrès.
Mobilités, finances et inégalités
Les élus ont également rappelé que le travail et l’expertise du syndicat ne se limitent pas aux questions institutionnelles et qu’il fallait poursuivre les autres chantiers notamment mobilités et finances, et s’attaquer à des problématiques clés telles que les inégalités territoriales.
« Jean-Marc Nicolle a d’abord fréquenté les instances du syndicat comme représentant de la région, sous l’exécutif précèdent, rappelle le Forum. Il a été un des élus moteurs sur les travaux liés aux questions de périmètres. Elu maire du Kremlin-Bicêtre en 2016, à la suite de Jean-Luc Laurent, il est également élu au conseil régional d’Ile-de-France. Il siège notamment à la commission réforme territoriale et au sein du jury « Dessine-moi le Grand Paris de demain ».
Le nouveau président a relaté l’histoire du syndicat en quatre temps : la prise de conscience métropolitaine, le débat parlementaire, la mise en place des institutions et aujourd’hui, au-delà du débat parlementaire, à venir s’ouvrir à de nouveaux horizons. Il a clôturé son discours sur une citation de Jean Cocteau : « A Paris, tout le monde veut être acteur, personne ne se résigne à être spectateur, au Forum métropolitain du Grand Paris, nous souhaitons tous être acteurs et nous ne résignons pas à être spectateurs. »
Les élus du forum ont également voté le 15 décembre les premières propositions issues des travaux de la démarche Mobilités 2030 pilotée conjointement par le Forum, l’Association des maires d’Ile-de-France, la métropole du Grand Paris et la ville de Paris. Ces propositions engagent des élus de tous bords politiques et de toutes collectivités sur des mesures à prendre pour des mobilités franciliennes à l’horizon de 2030 qui soient durables, efficientes et équitables.
Réalisées à la suite d’une concertation avec plus d’une centaine d’acteurs privés et publics et une dizaine de comités de pilotage d’élus, ces propositions sont attendues par le gouvernement qui achève sa concertation dans le cadre des Assises nationales de la mobilité. Actuellement inscrites dans un cahier d’acteurs, ces propositions seront détaillées en début d’année prochaine dans un « livre blanc » des Mobilités à l’horizon de 2030 en Ile-de-France.
Un bureau renouvelé
Le bureau a également été renouvelé dans sa forme actuelle, il est composé de 49 membres et observe également l’équilibre politique. En plus de 7 membres de droit (conseil régional d’Ile-de-France, métropole du Grand Paris, Paris, départements membres), 42 sont élus au prorata des composantes politique