Annoncé le 6 mars par le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le "nouveau Grand Paris" entend répondre aux problématiques spécifiques de la région Ile-de-France : il s'agit de repenser l'organisation des transports, du logement et du développement. Ce projet cherche aussi à renforcer le lien social. Largement inspiré du programme lancé par Nicolas Sarkozy, il prévoit la création d'une nouvelle entité, la "Métropole de Paris", responsable des politiques de logement. Le réseau de transport devrait grossir de 200 kilomètres de métro et de 72 gares d'ici à 2030.
Assiste-t-on à un nouvel empilement administratif ou, au contraire, à un élan donné à la démocratie citoyenne ? Des élus et des experts donnent leurs points de vue.
L'élue Verte Dominique Voynet s'interroge sur la pertinence d'une nouvelle couche au "mille-feuille" pour l'administration et le développement de la capitale : "Fallait-il mettre en place une métropole de Paris ? Ça se discute"
Pour le professeur Guy Burgel, la question du logement à Paris pose le problème d'un projet d'avenir porté par une institution démocratiquement représentative de la capitale : "Pour le Grand Paris, il faut avoir l'audace d'un gouvernement métropolitain"
Le docteur en économie Frédéric Gilli pense que les Franciliens attendent "la fin des discriminations et des lieux de vie plus humains" et que le débat sur le développement de la capitale "ne se réduit pas au métro" : "Le nouveau Grand Paris amorce une métropole plus ouverte à tous"
"Le Grand Paris est l'exemple du projet d'investissement qui ne doit pas être repoussé du fait des vicissitudes financières : il est porteur de croissance et d'emploi", selon l'élu UMP Gilles Carrez : "Le projet de Grand Paris améliorera la compétitivité de l'économie régionale"
Le gouvernement écarte la solution d'une région stratège. Mais le système de gouvernance qui se met en place est particulièrement complexe et son efficacité sujette à caution, explique le chercheur Philippe Subra : "Pourquoi la région a perdu la gouvernance du Gand Paris"
Les élus locaux attendaient impatiemment l'engagement fort sur le dossier des transports publics pris par le premier ministre. Mais, maintenant, nous attendons des réponses précises et concrètes, déclare le maire (UDI) de Sceaux, Philippe Laurent : "Le Nouveau Grand Paris doit concerner tous les habitants de la métropole"
Le débat sur le Grand Paris est complexe. Pour Brigitte Fouilland, responsable de formation à Sciences Po, "le risque existe que les élus finissent par parler aux élus et les experts aux experts" : "Une information accessible sur le Grand Paris est nécessaire au débat citoyen"