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Pierre Mansat et les Alternatives

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> Grand Paris: une tribune du président de la CCIP

Ces atouts que la France néglige
(par Pierre-Antoine Gailly) - S'il n'y avait qu'un voeu à formuler en ce début d'année, le mien serait le suivant : que les prochaines échéances électorales soient l'occasion, pour la collectivité nationale, de s'unir autour de l'urgence à réformer notre pays.
Écrit par
 
Pierre-Antoine Gailly
Il faut que la campagne qui s'ébauche soit l'occasion d'un large débat autour du diagnostic, mais surtout des solutions à mettre en oeuvre pour remettre la France sur le chemin de la croissance. Si rien n'est fait, c'est non seulement l'édifice européen qui risque de s'écrouler mais c'est aussi notre prospérité collective et individuelle qui sera menacée, sans que l'on puisse mesurer les risques sociaux qui en découleraient. L'incertitude sur le futur nourrissant aujourd'hui l'attentisme, des pistes claires et crédibles doivent être tracées. C'est le rôle des représentants du monde économique, parmi d'autres, d'en proposer. Président de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), trois grands axes me paraissent essentiels pour permettre à la France de pleinement profiter de ses atouts dans la mondialisation.
Il nous faut d'abord changer radicalement notre modèle de croissance, rendre à la production sa priorité avant de se préoccuper de redistribuer les revenus. La France détient quasiment le record du monde des prélèvements obligatoires et de la dépense publique. Si la solution consistait à prélever davantage et à dépenser davantage, nous devrions être les champions de la croissance. Ce n'est pas le cas et il faut donc résolument tourner le dos aux sirènes du plus d'argent public et au mirage de l'assiette fiscale indolore. La priorité donnée à l'offre impose de revoir à la fois le niveau de notre protection sociale et son mode de financement. La société d'assistanat, qui s'est substituée à celle de solidarité, a atteint ses limites. Les entreprises, quant à elles, ne peuvent à la fois être compétitives sur les marchés mondiaux et supporter le poids d'une protection sociale sans équivalent ailleurs. La réduction des charges employeurs, qui ont un effet direct sur la compétitivité-prix des entreprises, doit donc être une priorité.
Une vision churchillienne ne peut être la seule envisageable et il n'y a pas que « du sang et des larmes » à proposer à nos concitoyens. La France est dotée d'atouts fantastiques qui ne demandent qu'à s'épanouir. A la CCIP, nous sommes bien placés pour voir combien nous négligeons deux chances extraordinaires : notre démographie et Paris. La France a la démographie la plus dynamique d'Europe. Au lieu d'en faire un moteur de notre croissance, nous en faisons un fardeau en ne sachant pas insérer nos jeunes dans le monde économique. Qui plus est, en les intégrant de plus en plus tard, on leur prépare un départ à la retraite de plus en plus lointain. Faudra-t-il qu'ils attendent soixante-dix, soixante-quinze ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein ? Une activité à vingt-cinq ans pour tous nos jeunes doit donc devenir une ambition nationale pour redonner à la fois espoir à une jeunesse qui menace de s'exiler, et vigueur à une économie qui s'étiolerait sans eux. Trois pistes sont ici à privilégier : promouvoir le niveau « Bachelor » et les études professionnalisantes courtes, donner véritablement ses chances à l'apprentissage, faire de l'entrepreneuriat une voie vers l'activité économique.
La France a aussi la chance d'avoir, sur son territoire, l'une des cinq  villes-mondes de la planète. Longtemps vécue comme un handicap, la taille de Paris et sa région est aujourd'hui un atout majeur dans la compétition mondiale pour attirer les activités à haute valeur ajoutée. Le sous-investissement public chronique depuis plusieurs décennies menace cet avantage. Le projet du Grand Paris est la réponse à ce défi à condition que ses ambitions ne fluctuent pas au gré des alternances politiques. Eriger Paris en capitale économique mondiale doit être une ambition nationale, ce qui implique que les financements prévus soient pérennisés. Mais l'argent n'est pas tout : rien ne se fera sans une gouvernance lisible et simplifiée du Grand Paris. Un exécutif unique est la condition du succès de ce grand projet historique.
A court terme, et avant de mettre en oeuvre un programme de réformes structurelles, des mesures d'urgence sont nécessaires pour passer le cap des prochains mois. J'en citerai au moins deux : poursuivre la réduction des délais de paiement, qui est le moyen le plus efficace pour préserver la trésorerie des PME, et faciliter la mise en oeuvre du chômage partiel. Pour accélérer les commandes publiques, le Code des marchés publics pourrait, dans certaines limites, être transitoirement suspendu.
Oui, il y a urgence. Mais il y a aussi des solutions pour échapper à la menace d'une « décennie perdue ». Ce sont celles que la CCIP avance dans les 12 propositions qu'elle promeut pour retrouver une prospérité partagée. Le pessimisme est de raison, l'optimisme de volonté : plus que jamais, il y a des raisons de croire dans les chances de notre pays


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