Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA
1 Août 2007
A trois, nous avons écrit ce premier texte. Une contribution d'éluEs communistes.Débat
Un Paris, démocratique et solidaire, au coeur de l’agglomération
1 – Depuis 2001, Paris s’est réveillée Paris : une capitale mondiale au cœur des logiques de spéculation Comme la plupart des grandes villes du monde, prise dans la compétition internationale, Paris produit de la richesse – beaucoup : près d’un tiers du PIB national – mais subit de plein fouet les effets de la centrifugeuse sociale. Les phénomènes de spéculation qui agitent toutes les grandes capitales mondiales s’y exercent à plein régime, concentrent les populations les plus aisées au cœur de l’agglomération, et rejetant les plus défavorisées en périphérie. Paris est une ville-monde, un territoire doté d’équipements exceptionnels, d’un système de transports en commun parmi les plus denses du monde, la première destination touristique mondiale, la « plus belle ville du monde ». Il serait impensable de réserver le centre de cette métropole à quelques privilégiés, d’en faire une ville musée. Il faut au contraire une ville vivante de la diversité de populations (sociale et générationnelle) et de fonctions (logement, activités économiques, services publics, loisirs, espace public…) sur un même espace, de cette diversité fondatrice du principe même de la ville, de cette diversité qui provoque rencontres, échanges, convergences, confrontation…
Un Paris pour tous. Une ville vivante qui ne pourra être que le produit de logiques de solidarité, et de la défaite de la logique de la spéculation financière. Une ville forgée au 19e siècle et gérée par des conservateurs peu soucieux de la qualité de vie de ses habitants Le Paris d’aujourd’hui a été construit pour une bonne partie dans la deuxième moitié du 19e siècle et les premières décennies du 20e, et n’a pas été conçue avec tous les services modernes qu’on est en droit d’attendre d’une ville du 21e siècle. Paris a accumulé pendant des décennies des retards très lourds en matière d’équipements en tous genres : petite enfance, culture, sports, espaces verts. Paris a eu le malheur d’être gérée pendant des décennies par des conservateurs qui n’ont vu cette ville que comme le lieu du pouvoir national, qui se sont inscrits dans le rejet d’un Paris populaire hériter de la Commune. Paris très longtemps dirigée par l’Etat, puis pendant près de 20 ans par un maire qui n’occupait ses fonctions que pour asseoir son ambition de diriger la Nation. Une ville qui a été gérée sans dialogue avec ses citoyens par une droite qui croyait avoir reçu Paris en héritage. Depuis 2001, Paris s’est ouverte aux besoins de ses habitants Les choses ont heureusement changé depuis 2001. L’action de la nouvelle majorité municipale a été marquée par plusieurs ruptures : relance du logement social, de la réalisation d’espaces verts, choix politiques forts pour les transports en commun, construction d’équipements publics beaucoup plus nombreux. Paris a été enfin gérée pour ses habitants qui ont retrouvé le droit à la parole avec l’éclosion des conseils de quartier, des résidents non communautaires et bien d’autres structures de participation.
Paris a enfin pris conscience de l’urgence écologique, et l’action municipale s’est engagée résolument pour la qualité de vie. … et assume la solidarité avec le cœur de l’agglomération
La Municipalité de Paris a également pris le contrepied de dizaines d’années d’indifférence, voire de domination sur la banlieue. Elle a affirmé que la capitale était au coeur d’une agglomération, d’une ville, d’une métropole. Elle a tissé les liens indispensables avec les autres communes et collectivités de l’agglomération. Elle a enfin découvert qu’elle était une ville de 2 millions d’habitants certes, mais surtout le cœur d’une agglomération cinq fois plus peuplée. Et que le destin de ses habitants était commun. La ville vécue ignore les frontières administratives figées : on habite dans une commune, on travaille dans une autre, on fait ses courses dans une troisième, on fréquente des équipements culturels et on rend visite à la famille encore ailleurs… L’avenir de Paris se joue en effet sur la couronne et extra-muros. Paris n’aura pas d’avenir sans la banlieue, et ce n’est qu’ensemble que pourront être résolus les questions lourdes comme le logement, l’emploi, les transports, les équipements publics.
2 – Pas simplement prolonger les choix existants, mais affirmer la rupture et la confrontation avec le marché capitaliste. Les collectivités territoriales ont des moyens et des outils pour agir. Ü Paris, par son poids politique et ses capacités d’intervention peut jouer un rôle moteur, avec d’autres collectivités, contre la prédominance du marché capitaliste sur l’aménagement des villes et la vie quotidienne de leurs habitants. Les collectivités peuvent facilement refuser les principes concurrentiels pour ce qui est de leurs compétences, non des moindres : eau, traitement des déchets, action sociale, petite enfance, environnement scolaire, logement et urbanisme, culture et sports. Elles peuvent préférer les régies publiques, les entreprises coopératives, les matériaux écologiques, s'intéresser à l'économie locale en organisant les coopérations, les réponses aux besoins, employer des personnels statutaires. Autant d'évidences négligées. La question récurrente des moyens (fiscalité) et des contraintes (AGCS, directives européennes) doit être abordée sous l'angle du rapport de force, de nouvelles jurisprudences, de résistances et de mises en réseaux (réseaux des collectivités hors AGCS, coopérations décentralisées etc.).
> Paris doit maintenant gagner la bataille contre la spéculation, solidaire de la banlieue
Les choix engagés depuis 2001 étaient nécessaires, et le dynamisme de l’équipe municipale est largement reconnu par la population. Les éluEs communistes sont fiers de ce qu’ils y ont apporté. Ils sont fiers d’avoir su convaincre l’équipe municipale de faire le choix du logement social, ce qui était loin d’être acquis en 2001. Ils sont fiers d’avoir su imposer une vision d’un Paris solidaire de l’agglomération. Mais ces motifs de satisfaction ne doivent pas faire oublier les lourdes menaces de l’avenir et les défis à relever. Pour enrayer la spéculation, pour réduire la production de gaz à effet de serre, pour produire les équipements publics auxquels les Parisiens ont droit, pour s’engager encore plus résolument pour le service public, pour mettre en oeuvre une démocratie moderne et participative, il ne faut surtout pas se reposer sur ses lauriers. Il serait dramatique de ne proposer qu’un simple prolongement des choix existants. Ce serait nier l’emballement de la spéculation capitaliste qui menace de détruire la ville, qu’il faut l’affronter. Ce serait nier l’arrivée des crises environnementales et énergétiques. Il faut passer à une autre étape d’une nouvelle envergure. Et dans des domaines cruciaux comme le logement, l’emploi et les transports, nous ne pourrons le faire qu’en traitant les choses au niveau de l’agglomération, qu’en suscitant des dynamiques communes. Des moyens nouveaux existent, Paris gère maintenant avec les autres départements d’Ile-de-France et le Conseil régional le Syndicat des Transports d’Ile-de-France. Il gère avec le Conseil Régional et quatre autres départements l’Etablissement Public Foncier d’Ile-de-France, enfin un outil pour penser ensemble les questions d’aménagement et de logement. Un outil auquel les départements de droite, campés sur leur égoïsme, ont refusé de collaborer. Ces outils de solidarité, il faut les utiliser à plein et en inventer d’autres. Et il faut le faire vite.
Diviser par deux le prix des logements
La spéculation immobilière frappe toujours plus dur. Le choix du logement social est indispensable pour que Paris ne devienne pas un ghetto de riches, et Paris devra très vite atteindre les 20% de logements sociaux,Ü et viser les 30% et pour cela en produire 10 000 par an dans les prochaines années. Rappelons que 70% des demandeurs de logement parisiens relèvent du logement social du fait de leur niveau de revenus. C’est nécessaire, indispensable, mais pas suffisant. La crise du logement en Ile-de-France se nourrit d’un déficit énorme de logements, qui a généré une hausse vertigineuse des prix depuis 10 ans, qui ont été multipliés par plus de 2. Il n’est pas possible que les prix restent à un tel niveau, qu’il soient à l’achat ou à la location. Diviser par au moins deux le prix du logement à Paris c’est possible. Cela doit être l’objectif des communistes. Il faut pour cela de façon solidaire avec le reste de l’Ile-de-France affronter le défi de la construction. Nous construisons aujourd’hui moins de 40 000 logements par an en Ile-de-France, il faut en construire au moins 60 000 par an pour renverser la vapeur, et 80 000 par an pendant plusieurs années nous donneraient un grand bol d’air. Paris doit en assumer sa part. Mais nous savons que les disponibilités foncières sont restreintes. Il faut donc que nous sachions investir avec l’établissement foncier pour racheter des très nombreux terrains en banlieue et pour faire émerger des projets urbains de qualité, mêlant logement, emploi, espaces verts et équipements publics.
Notre avenir commun est en jeu, et Paris doit savoir investir financièrement pour ces projets qui profiteront à tous.
C’est le choix d’un Paris solidaire, d’un Paris militant contre la spéculation, et c’est celui que les communistes parisiens doivent porter. Reconquérir les emplois Dans la décennie 1990, Paris a perdu 200 000 emplois. L’objectif est d’en reconquérir 160 000. Ces emplois perdus ne profitent pas aux territoires voisins. Au contraire, la vitalité parisienne et sa mixité de fonctions (logements, équipements, activités de production) est un atout pour l’Ile-de-France. Tout affaiblissement est dramatique pour l’ensemble de l’agglomération. Aussi nous prenons le pari d’un Paris dense et actif, et profitons de la proximité des infrastructures de transports pour développer l’emploi. Pour cela, la forte densité de Paris est un atout. Cette forme de ville dense, vivante, est plébiscitée par ses habitants.
Nous devons consacrer des efforts importants pour développer l’emploi dans le tertiaire, aider la recherche, les PME-PMI qui ne trouvent pas de locaux, protéger les petits commerces, rééquilibrer l’emploi sur les territoires en soutenant l’émergence de nouveaux grands quartiers d’activité dans le Nord-Est, accélérer le renouvellement des quartiers centraux d’affaires et organiser ensemble le développement de la première couronne. Nous devons aussi soutenir et développer l’économie sociale et solidaire, très créatrice d’emplois, et utiliser tous les moyens de la ville pour favoriser les réseaux de distribution équitable. Investir pour les transports collectifs au début du XXIe siècle comme on a su le faire au début du 20e Tramway, couloirs de bus, Vélib, espaces publics piétonniers : Paris a fait depuis 2001 le choix du transport en commun, des circulations douces, et c’est une très bonne chose. Le succès de Vélib en témoigne, et l’extension aux villes de banlieue qui le souhaitent est en chantier. Il faut continuer, et prolonger le tramway à l’est et au nord de Paris le plus vite possible. Il faut encore augmenter l’offre de bus, de métros, de tramways sur toutes les lignes existantes. Mais il faut avant tout et surtout engager une dynamique en banlieue. Depuis des décennies on a sous-investi dans le réseau de transports publics, et l’engorgement constaté sur certaines lignes menace de toucher l’ensemble du réseau si nous ne prenons pas les mesures nécessaires. Pour désengorger Paris, il faut que la banlieue puisse bénéficier d’un réseau de transport public aussi dense. Il faut construire enfin une rocade de métro rapide en banlieue, prolonger de très nombreuses lignes de métro en banlieue. Paris n’est bien sûr pas le seul décisionnaire, l’Etat, la Région sont des acteurs majeurs.
Mais Paris doit peser de tout son poids, apporter sa part de financements de façon volontariste. L’avenir des transports à Paris est en banlieue. Sans solidarité, il n’y a pas d’avenir pour les transports à Paris.
Equipements publics : accélérer le rythme Plus de 5 000 places en crèches, 30 hectares d’espaces verts nouveaux, plusieurs médiathèques et piscines nouvelles, écoles construites ou réhabilitées, équipements pour les personnes handicapées, les personnes âgées, les plus démunis. Le bilan est important. Mais le retard est encore lourd, dans cette ville construite majoritairement à une époque où on ne pensait pas crèche, bibliothèque et encore moins piscine ou gymnase. Là encore, il faut aller vite. Les ravages de la spéculation font monter le prix des terrains, et les disponibilités foncières sont de plus en plus rares
Pour que les Parisiens bénéficient dans les prochaines décennies d’un maillage de qualité en équipements, il faudra investir beaucoup et encore accélérer le rythme de la production d’équipements. Et pour cela ne surtout pas hésiter à emprunter. Après il sera trop tard : il n’y aura pratiquement plus d’espace pour faire les crèches, bibliothèques, espaces verts, gymnases et piscines dont les parisiens du 21e siècle auront besoin.
Faire le choix du service public et de la démocratie participative
Lutter conter la spéculation, c’est faire le choix du service public. Il faut le faire pour le logement, mais aussi pour tous les services majeurs offerts par la collectivité. La propreté est un cas emblématique, mais sans doute moins encore que l’eau. La gestion de l’eau doit revenir au service public en 2009, date d’échéance du contrat avec les opérateurs privés qui ont fait payer le prix fort du profit aux Parisiens pendant des décennies. Mais qui dit service public, dit aussi service public municipal. La montée en charge de l’offre d’équipements doit être accompagnée par des embauches pour assurer leur fonctionnement dans les meilleures conditions. Le service public municipal doit être un service ouvert au citoyen, qui doit pouvoir participer, s’impliquer dans sa gestion. Paris a su créer partout des conseils de quartier, mais il faut aller plus loin. Comme cela a déjà été expérimenté à l’initiative d’élus communistes, il faut que les citoyens puissent être force de proposition dans les choix budgétaires de la ville, via des procédures de budget participatif associant élus, citoyens et techniciens de la Ville. La prise de décision dans la transparence légitime la dépense publique et améliore la qualité du service public, dans l’intérêt de tous.
Il faut maintenant changer de braquet, inventer de multiples formes de participation des citoyens aux décisions qui les concernent, en un mot partager le pouvoir. Les couvertures du périphérique : une couronne de projets aux portes de Paris Paris a engagé depuis 2001 les derniers grands chantiers urbains sur les emprises ferroviaires avec les projets de Batignolles et de Paris nord-est. Le prochain grand chantier urbain sera celui des couvertures du périphérique. Deux ont déjà été engagées porte des Lilas et porte de Vanves. Il faut maintenant aller plus loin, et utiliser toutes les opportunités pour réduire les nuisances, et dégager de nouvelles surfaces pour doter Paris de nouveaux quartiers urbains. Il s’agit de transformer ces espaces de rupture et de seuil, matérialisés par le périphérique, en continuité. Il s’agit de casser l’opposition dedans/dehors, centre/périphérie pour créer de l’ « en commun », de la continuité, de l’intensité sociale et urbaine, de la centralité. Ils exigent la plus grande créativité et attention pour inventer des solutions de qualité alliant logements et emplois diversifiés, espaces de respiration, équipements, transports, qualité urbaine, architecturale et environnementale. Oser s'affranchir des barrières mentales et crever le plafond des hauteurs.Engager des projets de couverture aux Portes d’Aubervilliers, de Bagnolet, de Montreuil, de Vincennes, de Champerret, d’Ivry, d’Orléans, … est possible. Il faut le faire.
Au coeur de l’agglomération à la lisière de Paris et du reste du territoire dans lequel elle est intégrée, la couronne constitue un espace de reconquête du sens de la ville pour tous, ouverte et dynamique.
Un « Grand Paris » ? Oui, s’il s’agit de dire le destin commun des territoires, de la métropole. La transformation de la ville doit désormais se penser à l’échelle de l’agglomération. La réalité nous y invite, par exemple 300 000 Parisiens travaillent en dehors de Paris et 800 000 habitants de banlieue viennent chaque jour dans la capitale. En outre, les richesses sont inégalement réparties entre les territoires de l’Ile-de-France, avec -comme à l’intérieur de Paris - de plus fortes poches de pauvreté à l’Est. Des péréquations de moyens sont indispensables, des politiques communes doivent être décidées ensemble. De nouvelles coopérations territoriales entre toutes les collectivités de l’agglomération sont donc à imaginer pour mutualiser les richesses et les bonnes pratiques. Nous devons donc porter des grands projets qui en priorité s’attaqueront aux inégalités territoriales et sociales, investir massivement pour « requalifier » les territoires des communes de première couronne au Nord, à l’Est et au Sud (développement de l’emploi, de la formation, équipements publics, requalification urbaine). Pour les communistes, ce qui fait sens c’est une nouvelle urbanité, c’est, contre les logiques de fragmentation, de dissociation, travailler l’en commun, le partage ; il est donc naturel pour nous d’affirmer que la priorité est à la démocratie d’agglomération, qu’il faut « agglomérer ». Et avant tout faire émerger avec les habitants les grands projets évoqués ci-dessus, une intercommunalité de projet qui devrait trouver une forme politique permettant de les conduire. Une nouvelle forme de collectivité adaptée au cas si spécifique de la métropole Parisienne.
Jacques Baudrier, Catherine Gégout, Pierre Mansat
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Photo Hannah Collins True Stories Madrid