6 Octobre 2009
Au terme d’une concertation menée selon des modalités incompatibles avec un vrai échange, le Conseil des ministres statuera demain sur le projet de loi relatif au Grand Paris.
Ce projet n’a toujours pas encore été transmis aux élus de la métropole, convoqués du jour pour le lendemain, pour écouter la présentation du projet de loi.
Dans un esprit de responsabilité, le Maire de Paris a fait part des objections et des inquiétudes que lui inspirait le projet de loi. Ces objections ont permis un recul du gouvernement. Nous prenons acte du fait que la nouvelle version du projet de loi éviterait l’incroyable régression démocratique de la version initiale.
Mais si le projet de loi est maintenant débarrassé des dispositions qui heurtaient de front notre constitution- comme par exemple le droit de préemption, et encore celà reste à expertiser, il n’est pourtant pas à la hauteur des enjeux.
Malgré nos interrogations répétées, nous ne trouvons pas trace dans le projet d’une réelle volonté d’un développement cohérent de la métropole parisienne.
Après l’échange avec Christian Blanc, nos interrogations demeurent. Un réseau de transport moderne doit se développer sur la base d’un contrat avec les collectivités. La logique contractuelle, sur une base librement consentie, permettrait d’éviter l’absurdité d’un réseau bâti par la Société du Grand Paris et livré pour paiement à l’autorité organisatrice des transports, sans que son avis n’ait été sollicité. Plutôt que l’empilement des interventions, le souci de la cohérence globale et de l’efficacité doit amener à refuser que le STIF paie sans intervenir dans la gestion et la conception de l’infrastructure. Ces méthodes d’un autre temps, déconnectant l’investissement de l’exploitation, ont fait la preuve de leur inefficacité.
Quand la métropole parisienne a besoin d’une vision cohérente de son avenir, le projet de loi défend un Grand Paris réduit au développement de territoires sélectionnés arbitrairement par le gouvernement, quand la solidarité entre les territoires semble la condition d’un développement harmonieux, quand il s’agit d’inscrire le développement de notre métropole dans une voie durable, il ignore délibérément les résultats de la consultation internationale, et tous les principes qui fondent la métropole de l’après-Kyoto.
Et fait incroyable il s'agit bien d'une disposition d'exeption parce que la Societe du Grand Paris serait chargée de dire ce qui serait compatible avec une cohérence régionale, alors que partout en France ce sont les assemblées élues qui en décident.
Il est encore temps de répondre aux aspirations exprimées par les habitants et les élus de la métropole. La voie d’un autre projet moderne, partagé, solidaire, a été tracée au sein de Paris Métropole. Construit par près de 100 collectivités de droite et de gauche, Paris Métropole propose les moyens d’un partenariat moderne entre l’Etat et les collectivités.
Pour commencer, il nous faut parler au plus vite du financement de ce projet et des priorités à retenir. Christian Blanc a fait le choix d’ignorer ce qui était prêt à être lancé dès 2009 pour inventer ce qui pourrait être construit en 2017, je souhaite réaffirmer la nécessité de ne pas ralentir les projets qu’ont engagés les collectivités et qui font consensus (la rocade de petite couronne, le prolongement de la L14, Eole à l’ouest). Les propositions de G. Carrez permettent de ne pas sacrifier le présent de nos concitoyens, de ne pas mépriser les difficultés des usagers de la ligne 13, des RER, au nom du rêve technocratique d’une liaison entre Roissy et La Défense.