21 Novembre 2012
Vous achevez votre mandat de président de Paris Métropole, quel bilan faites-vous/tirez-vous de cette année ?
Le premier motif de satisfaction, c’est que les élus engagés dans Paris Métropole ont continué à travailler ensemble, en étant à l’écoute des uns et des autres, dans une année marquée par d’échéances électorales importantes. Cela montre une grande maturité de l’espace de dialogue métropolitain qu’est devenu notre syndicat
Le chantier de la gouvernance, lié à la question du projet, a été ouvert. Il représente à mon avis le plus grand débat démocratique sur ce thème. Plus de 30 contributions d’élus provenant d’une diversité de territoires et d’expériences, et de nombreuses réunions de travail etde dialogues ont construit le livre (ou) vert « Pour une métropole durable : quelle gouvernance ? » représentant le fruit d’un travail collectif ou chacun à compté pour un.
Celui-ci pose 3 hypothèses de figures de gouvernances possibles liées à « un socle commun » d’ambitions partagées autour des idées suivantes : construire une métropole solidaire en réduisant les inégalités sociales ; une métropole polycentrique en plaçant les territoires au cœur ; une métropole démocratique avec tous les acteurs et relevant des chantiers urgents : le logement et la solidarité financière (notamment les questions de péréquations).
Ce lien entre gouvernance et projet solidaire est quasiment unique dans le débat sur la métropolisation qui traverse l’ensemble de la planète. Et je me réjouis également de la décision commune d’organiser des débats publics et du succès qu’ils rencontrent. La possibilité d’un livre blanc n’est plus une hypothèse, il sera certainement rendu public au conseil syndical du 17 décembre prochain. Tout cela représente un acquis important porteur d’avancées partagées.
Nous espérons que l’ensemble de cette mobilisation, de ce travail sera pris en compte dans la partie consacrée à la métropole parisienne dans la future loi de décentralisation comme s’y est engagé à plusieurs reprises le gouvernement. C’est dans ce sens que nous travaillons avec les ministères concernés.
Le débat public, lancé par Paris métropole, sur la gouvernance de la métropole se poursuit… Quels sont, selon vous, les principaux enseignements de ces premières rencontres avec les citoyens ? Pensez-vous que les habitants se sont appropriés la métropole ?
Il y a beaucoup d’enseignements possibles et je ne peux que conseiller à ceux qui travaillent sur la question de la métropole parisienne de prendre le temps de lire les comptes rendus et les verbatim sur le site « fabrique de métropole » parce qu’il y a de la parole qui donne à voir, à partir d’une diversité d’expériences, la métropole dans la quotidienneté de ceux qui la vivent et parfois la subissent.
De grandes questions s’expriment sur le transport, le logement, l’aspiration à vivre mieux, le besoin d’être respecté, d’être écouté, de compter quel que soit l’espace d’où on parle. Si un grand attachement à la commune s’exprime majoritairement, cela se fait dans un grand respect de l’autre et dans la conscience qu’il faut coopérer afin de répondre aux défis communs. Il y a une capacité de projection métropolitaine qui s’exprime à partir de la réalité de chacun et qui témoigne souvent une volonté d’une métropole choisie plus que subie.
Pouvez-vous nous parler, à ce stade, de vos propositions sur la gouvernance métropolitaine en vue du projet de loi sur la décentralisation, prévu par le gouvernement, début 2013 ?
Le débat n’est pas fini donc difficile de dire comment tout cela va avancer. Le livre Blanc sera présenté le 17 décembre. Mais actuellement des convergences se construisent pour que la loi qui sera votée en février soit une loi qui ouvre la construction d’une gouvernance originale adaptée à la spécificité de la métropole parisienne ouvrant les chemins à une coopération multi scalaire entre communes, EPCI, départements et région sur un certains nombres de politiques nécessitant leurs prises en compte métropolitaine. L’idée d’un pôle métropolitain spécifique à la métropole parisienne est évoquée – nous verrons comment cette idée avance collectivement - mais cela nécessite de travailler à des intercommunalités adaptées à l’Ile de France.
Les débats font ressortir fortement la notion de « coopérative de villes ». Il faut également que cela se construise avec les communes, les départements et la région. Des convergences sont encore à construire mais personnellement je les vois possibles si nous continuons dans la méthode initiée par Paris Métropole. Cela nécessite certainement d’ouvrir dans la loi la possibilité à l’expérimentation et à l’innovation. Il me semble que la loi devrait confier la responsabilité à Paris Métropole de continuer à travailler.