18 Octobre 2008
L'architecte Catherine LAUVERGEAT et l'urbaniste Laurent-Marc FISCHER
Thierry PAQUOT est philosophe, philosophe de l'urbain. Si Paris est facile à dessiner, on a du mal en revanche à se représenter les contours du Grand Paris.
THIERRYPAQUOT
Tant qu'on n'aura pas une image de ce Grand Paris, tant qu'on ne pourra pas se le représenter, il n'existera pas. C'est la même chose avec les agglomérations d'agglomérations, les syndicats de communes, vous voyez, toute cette législation qui a bien compris qu'une commune toute seule n'existe pas, ça n'a pas grand sens, 36000 communes en France c'est absurde. Alors est-ce qu'on les supprime? On n'a pas le courage politique de le faire, moi je serais partant pour les supprimer y compris les départements, c'est une nouvelle reconfiguration territoriale comme on l'a fait au Canada, comme on l'a
fait aux Etats-Unis, mais ce n'est pas à l'ordre du jour. Tant qu'il n'y a pas cette image du Grand Paris on sera obligé de combiner à la fois du local local, c'est- à-dire de l'esprit de quartier qui indéniablement existe, qui parfois produit aussi
un imaginaire, et puis ce grand territoire auquel on sera fier d'appartenir parce que même le banlieusard se présente comme Parisien lorsqu'il va en province ou lorsqu'il va à l'étranger. Donc moi je verrais plutôt non pas les tapis roulants
ou des transports hyper rapides, je verrais deux échelles de territoires qui se combinent. On continuera quand même à aller au centre sauf que le centre ce ne sera pas comme aujourd'hui pour les uns le Quartier Latin ou Les Halles
pour les autres, ce sera tout Paris, tout le Paris intra-muros sera le centre d'une métropolisation aux limites floues et surtout poreuses. Moi je voudrais beaucoup que les frontières soient poreuses et non pas peureuses