Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA
12 Janvier 2025
#Paris 》 Une tribune
de PY Bournazel.
Sans tout partager, ce texte met le doigt où ça fait mal....
[ les campagnes electorales de 2014, 2020 ne sont que de des batailles de slogans, il n'y' a pas eu de confrontation sur le projet de société: dans quelle ville voulons nous vivre? Quelle ville alors que le monde frappe à la porte ? [ touristes, chercheurs, étudiants, migrants, réfugiés...quel rapport à la grande métropole parisienne qui fait vivre la capitale? ...]
🟥Fermeture des cinémas sur les Champs-Élysées, projets urbains douteux, tourisme de masse : «Non à l’uniformisation de Paris !»
Par Pierre-Yves Bournazel
☑️À Paris, depuis quelques années, le phénomène s’accélère. L’avenue des Champs-Élysées, autant photographiée que délaissée des Parisiens, en est devenue l’un des plus emblématiques exemples. Elle fut pourtant un point de rendez-vous incontournable. Sa diversité commerciale et culturelle en faisait un lieu de brassage social et générationnel. En vingt ans, la plus célèbre avenue du monde aura perdu son offre de cinéma, de music-hall, de commerces à vocation culturelle, tout ce qui faisait son rayonnement, son identité et son charme.
Le dernier coup asséné à une époque désormais révolue est la fermeture de la Fnac des Champs-Élysées, quelques mois seulement après celle de la mythique salle de cinéma Le Normandie. Sur l’avenue du septième art qui comptait 65 salles en 1974, il ne reste plus qu’un seul cinéma. Tout cela dans l’indifférence de la maire de Paris et le silence de la ministre de la Culture. Ce n’est malheureusement pas un phénomène isolé. Les défenseurs des librairies du Quartier latin, comme la maire du Ve arrondissement Florence Berthout, l’avaient peut-être compris avant tout le monde. Il touche l’ensemble de notre capitale, ses commerces, ses loisirs, ses lieux de culture et même son espace public.
☑️Nos libraires, nos cinémas, nos théâtres, nos fleuristes, nos fromagers, nos bouchers, tous ces lieux qui participent de l’âme des quartiers sont remplacés par des magasins aussi éphémères qu’inutiles. ☑️L’augmentation astronomique des loyers met en difficulté les derniers indépendants qui résistent et décourage toute nouvelle installation. Il suffit de marcher dans les rues de Paris pour se rendre compte de la multiplication des boutiques de souvenirs, des grandes enseignes luxueuses de mode jetable ou de restauration rapide qui ne répondent plus aux besoins des habitants.
Une capitale qui se consomme, mais ne se vit plus. Peu importe, c’est l’intérêt du touriste qui prime. Or, cette seule donnée ne peut constituer l’alpha et l’oméga du développement économique et de la transformation de Paris. Et comme si la force du mouvement n’était pas suffisamment puissante, certains élus de la capitale l’encouragent.
Madame Hidalgo et Madame Dati votent ensemble la construction de la tour Triangle, exemple par excellence d’un modèle urbanistique standardisé et dépassé. Elles s’accordent aussi, l’été dernier, sur l’expulsion d’un club de pétanque historique de Montmartre pour le remplacer par l’extension d’un hôtel luxueux. Adieu la butte conviviale, populaire et ouverte. Quelques mois après les Jeux olympiques et paralympiques, un club sportif historique est sacrifié sur l’autel de l’uniformisation «chic» de notre capitale.
✅️Dans le XIe arrondissement, la Ville de Paris va remplacer quatre squares typiquement parisiens, construits il y a trente ans à peine, par un projet de «ramblas» des boulevards Richard-Lenoir et Jules-Ferry. II acte ainsi une volonté de transformation de ces espaces en zones marchandes touristiques alors que, dans le même temps, la municipalité barcelonaise tente de diminuer l’impact du surtourisme sur sa célèbre promenade. Ce type d’aménagement urbain évincera les activités artisanales et marchandes traditionnelles au profit d’un tourisme de masse comme le montrent les précédents du Marais, du quartier Montorgueil ou des Halles.
☑️Nous pouvons agir pour inverser cette tendance de fond, refaire de Paris une ville pour les Parisiens et réorienter notre stratégie touristique pour ne pas céder à l’uniformisation et à la «disneylandisation». Il existe bien des leviers que la puissance publique pourrait utiliser au service d’une nouvelle stratégie.
☑️La déshérence commerciale ou la mono-activité ne sont pas des fatalités. La multiplication des zones de protection du commerce et de l’artisanat dans le plan local d’urbanisme (PLU) en est un. Ce document structurant de transformation de la ville peut, quand il est suffisamment ambitieux, garantir la préservation du patrimoine et des équilibres dans les quartiers notamment entre logements, commerces, équipements sportifs et culturels ainsi que services publics.
Pour réinstaurer un équilibre dans la ville, la municipalité doit aussi se doter d’une stratégie pluriannuelle de rachat de fonds de commerce et baux commerciaux afin de réinstaller des commerces de proximité et de qualité avec des loyers adaptés. La mise en place d’une nouvelle politique en matière de préemption permettrait de sauvegarder des lieux à haute valeur symbolique et patrimoniale ainsi que des commerces.
❌️Une telle révolution nécessite évidemment de la volonté politique et des moyens beaucoup plus importants que ceux que permettent aujourd’hui les finances de la Ville. Sans la réalisation de réformes structurelles et des mesures d’économies sur le train de vie de l’Hôtel de Ville, rien de tout cela ne sera effectif. Lutter contre la standardisation de Paris, c’est conserver son caractère unique. C’est proposer une vision alternative à celle d’une capitale uniquement visitable. Un décor que l’on traverse, photographie, puis oublie.
❌️Refaire de Paris une ville où l’on vit. Une capitale habitable et désirable, avec un supplément d’âme. À l’heure où 12 000 habitants fuient chaque année notre capitale, voilà ce qui devrait être une priorité municipale.
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