Paris et sa Métropole ont la responsabilité d’initier des transformations radicales face aux défis écologique, social et démocratique de ce siècle. Dans un monde aux ressources limitées, la croissance et l’accumulation ne peuvent plus être des perspectives. L’enjeu est avant tout de « vivre bien ». Comment garantir une alimentation de qualité, un air sain, un logement décent et un réseau de transports efficients ? Comment penser sécurité écologique sinon en décidant ensemble des stratégies de résilience pour la ville face au dérèglement climatique, avec une attention particulière pour les plus fragiles ? Comment garantir la justice sociale, environnementale et climatique dans une ville touchée par un des plus hauts niveaux d’inégalités en Europe sans définir les conditions d’une mixité sociale épanouie, à toutes les échelles (résidence, quartier, ville, espace métropolitain) et d’un accueil digne des plus fragiles ? Quelle place pour les services publics ?
Pour affronter ces enjeux, la méthode est essentielle. Une politique par le haut, qu’elle soit (ou non) pleinement consciente de ces défis, ne peut être qu’inopérante. Un élan collectif est nécessaire, un élan fait de citoyennes et citoyens, capables de mobiliser les différentes composantes de la société.
Cette tâche immense pourrait effrayer si elle n’avait pas quelque chose d’exaltant ! Pour faire face à l’envergure des mutations qui nous attendent, co-construire « par le bas », c’est susciter une effervescence démocratique, tisser des liens sociaux et œuvrer à un Paris plus humain. C’est faire appel à la population dans toute sa diversité. C’est aller à la rencontre des territoires de la Métropole et de la Région dont nous dépendons autant qu’ils dépendent de nous. Ensemble, nous pouvons inventer un autre cadre de vie et de nouvelle façon d’habiter la ville. Rencontrons-nous, habitantes et habitants, suscitons des débats, animons des discussions et des rencontres. Entendons les doléances, prenons au sérieux les inquiétudes comme les espoirs et les rêves des Parisiennes et Parisiens. Sans méconnaître les réalités multiples du quotidien, dégageons ensemble des perspectives de changement pour réenchanter notre avenir commun et celui de nos enfants.
Co-construire « par le bas », c’est susciter une effervescence démocratique, tisser des liens sociaux et œuvrer à un Paris plus humain.
Pour être enthousiasmante, il faut que cette démarche s’engage avant que la pression liée aux échéances électorales ne se fasse sentir. La prochaine élection municipale aura lieu en 2026. Cela nous laisse le temps pour un dialogue serein entre Parisiennes et Parisiens, le temps de dessiner le Paris que nous voulons, le temps enfin d’organiser une dynamique citoyenne assez forte, ouverte et transparente pour éviter une récupération partisane. Il s’agit de faire émerger à l’échelle parisienne, sous l’impulsion d’une dynamique citoyenne, un rassemblement de la gauche et de l’écologie politique qui dépasse les partis, élargissant ainsi au niveau local ce que la NUPES peine à faire au niveau national.
Que les citoyennes et citoyens se réapproprient les grands enjeux politiques des décennies à venir serait d’autant plus salutaire si Paris, ville capitale mais aussi ville monde, jouait un rôle particulier à l’échelle nationale. Fort de sa dimension cosmopolite, conscient d’être riche de sa diversité, Paris peut faire rayonner un message de tolérance face à la montée préoccupante de l’extrême droite.
C’est dans cette perspective que nous appelons à saisir l’opportunité d’une véritable dynamique citoyenne, écologique, sociale pour un Paris collectif !