À VOUS TOUTES ET TOUS, MA RECONNAISSANCE ÉTERNELLE
Vous êtes des milliers, de partout, de tous les coins de notre immense pays, notre belle Algérie, des hommes, des vrais, des femmes, des vraies, mais aussi de l’extérieur, de Tunisie, du Maroc, de France, de Belgique, du Canada, des Etats-Unis, des camarades, des amis, des connaissances, des associations, des partis, des médias à m’avoir exprimé, par des appels téléphoniques, des sms, des messages privés, des commentaires, des appréciations, des écrits, des poèmes et j’en passe votre solidarité et votre soutien. Je n’en attendais pas moins de vous et j’aurais fait la même chose pour vous. Soyez-en assurés.
Vous comprendrez qu’il m’est difficile face à cet afflux de messages de soutien et de solidarité de répondre à chacun individuellement.
Soyez assurés que la place que vous tenez dans mon cœur est une place particulière et que je continuerai ma lutte de toujours pour mon pays, fidèle à mes principes intangibles et inspiré par les idéaux pour lesquels se sont sacrifiés des millions d’hommes et de femmes pour que l’Algérie, mon Algérie, notre Algérie des hommes libres vive libre, aujourd’hui, demain, toujours.
À la veille de la commémoration du 170e anniversaire de la résistance de Laghouat à l’occupation française, Laghouat, ma ville natale, ma « ville assassinée » le 4 décembre 1852 et qui s’est relevée plus forte, plus belle, je tenais par ce deuxième message à vous dire merci du fond du cœur. Laghouat, la ville de la résistance millénaire dont était si fier son poète, le grand poète Abdallah Ben Kerriou dont je me revendique comme le digne héritier :
هَلَّكْنِي تَرَّاسْ جا مَتْعَنِّينَا
وِيفَتَّشْ عَنْ نِسْبْتِي جَانِي سَوَّالْ
ڤَالَ بْدَيْتَكْ بِالسْوَالَ تْسَامِحْنا
لاَ تَجْحَدْ شِي كُونْ صَادِقْ فِي المَقَالْ
آنَا مِنْ الاَقْوَاطْ مَانِي شِي مِنَّا
بِسْوَالَكْ فَكَّرَتْنِي هَاضُواْ الاَعْلاَلْ
الاَقْوَاطَ أقْوَاطِينْ فِي مَعْرِفَتْنَا
الاقْوَاطْ المَعْلُومْ وَالاَّ اقْوَاطَ كْسَالْ
الاَقْوَاطْ اِللِّي جَايّْ مَيْزُه شَرْقِينَا
وَاللِّي نَاسُه عَايْشَه هِمَّه وَدْلاَلْ
مَا نَرْضُواْ بِالذُلّْ لِلِّي عَاشِرْنَا
وَنْمُوتُواْ عَ النِيفْ رَخَّاصَه فِي المَالْ
سَقْصِي ڤَاعَ النَّاسْ رَاهَا تَعْرَفْنَا
مَاتَلْڤَى فِينَا رْذِيلُ ولاَ ذَلاَّلْ
مَا تَخْفَى شِي فِي البُرُورَ شْوَايِعْنَا
شَهْدُواْ لِينَا بِالشّْجَاعَه نَاسَ ابْطَالْ
عَيْطَه مِنْ الاَعْرَاشْ رَاهُمْ نِسْبَتْنَا
يَخْتَارُواْ لاَوْلاَدْهُمْ مِنَّا الاَخْوَالْ
Un bonhomme venu à ma rencontre me bouleversa,
Désirant connaître mes origines, il me questionna :
« Pardon de te poser cette question, me dit-il,
Ne me cache rien, dis-moi la vérité. »
Je suis de Laghouat, non d’ici, lui dis-je,
Par ta question tu m’as ébranlé et ravivé mes maux.
« Il y a deux Laghouat à notre connaissance, me fit-il observer,
Laghouat la bien nommée et Laghouat du mont Ksal. »
C’est de Laghouat qui par sa position est à l’Est de nous,
Laghouat dont les habitants sont réputés pour leur détermination et leur élégance.
Nous ne supportons aucune humiliation pour ceux qui vivent parmi nous,
Nous préférons la mort au déshonneur et méprisons les richesses.
Renseigne-toi auprès de qui tu veux, tout le monde nous connaît,
Tu ne trouveras parmi nous ni vil ni soumis.
Notre réputation est connue dans toutes les contrées,
Des grands héros reconnaissent notre courage.
Beaucoup de tribus se sont liées à nous,
Et choisissent parmi nous des oncles maternels pour leurs enfants.
Je suis fier de tout ce travail de longue haleine accompli pour mon pays à qui j’ai tout donné sans rien lui demander en retour.
Et si c’était à refaire, je le referai sans hésiter.
Je continuerai à me battre pour la liberté, la démocratie, la justice sociale, l’émancipation des femmes, la dignité humaine, la beauté, l’amour, pour tout ce pour quoi l’homme est né, pour tout ce qui fait de lui un homme.
Gloire à nos martyrs !
Vive l’Algérie libre et démocratique !
Alger, le 2 décembre 2022