« Une histoire faite de compromis, d’occasions manquées et de renoncements » : la ministre des relations avec les Collectivités territoriales et de la Cohésion des territoires a dressé un bilan très mitigé des réformes des institutions du Grand Paris depuis une dizaine d’années. « L’impasse actuelle, a jugé Jacqueline Gourault, peut se résumer à ces mots de Raymond Aron : »Réforme improbable, statu quo impossible » »
Un diagnostic qui sert de ligne de conduite au pouvoir. Après avoir évoqué la disparition des conseils départementaux de la petite couronne durant sa campagne présidentielle et en début de mandat, Emmanuel Macron se montre étrangement silencieux sur ce dossier. Un chantier qui aurait pu pourtant être emblématique de son désir de reconquête économique face au Grand Londres de l’après-Brexit.
En lieu et place, l’exécutif maintient « une orchestration sans chef d’orchestre », selon le mot de Jacqueline Gourault emprunté au penseur autrichien Ludwig Wittgenstein.
Comme l’a relevé la jeune sénatrice LR des Hauts-de-Seine Christine Lavarde, à l’origine du débat à la Haute Assemblée, le bilan de la métropole du Grand Paris est bien maigre : « Une seule opération, celle de la zone d’aménagement concertée (ZAC) de Saint-Ouen, lui a été confiée. Sur ses 3,4 milliards d’euros de ressources de la Métropole du Grand Paris, 98 % sont reversés aux communes. »
Rien dans le texte 4D
« Il faut commencer par l’objectif avant de concevoir les bons tuyaux : construire un espace de solidarité entre les territoires, de partage des ressources entre Paris et les banlieues et entre l’Est et l’Ouest. Il faudra des transferts financiers plus directifs pour financer les grandes compétences structurantes », a considéré Jacqueline Gourault. Une priorité qui ne figure cependant pas dans son avant-projet de loi 4D, comme décentralisation, différenciation, déconcentration et décomplexification. Un texte dont beaucoup doutent de l’adoption avant la fin de la mandature…
Autant dire qu’avec la grande pandémie, toute nouvelle architecture du Grand Paris est bloquée avant la présidentielle de 2022
A défaut de « calendrier » et de « grande réforme », Jacqueline Gourault a évoqué les différents scénarios sur la table depuis la fin des années 2000. Parmi eux, la fusion des départements de la petite couronne au sein de la métropole, solution chère au sénateur LR Philippe Dallier, ou la prime au couple région-intercommunalité, qui garde la côte à l’Assemblée des communautés de France.
Jacqueline Gourault a aussi noté que « les différents projets d’infrastructure de transports desserviront principalement la première couronne ». « Les besoins sont certes criants, mais les inégalités entre la zone dense et la deuxième couronne seront renforcées », a déploré la ministre, dans un ultime aveu d’impuissance
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