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Pierre Mansat et les Alternatives

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Selon une étude de France Stratégie, la ségrégation residentielle recule , excepté en région parisienne, l'article du Monde et l'étude

#ségrégationresidentielle #francestrategie #hlm #Paris

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La ségrégation résidentielle en France recule, excepté en région parisienne

Une étude réalisée pour France Stratégie conclut que, hormis dans l’agglomération parisienne, les différentes catégories sociales de population sont mieux réparties sur les territoires urbains en 2015 qu’en 1990.

Par Isabelle Rey-Lefebvre Publié aujourd’hui à 01h27, mis à jour à 05h30

Une telle étude sur le long terme et concernant la France entière est inédite. « La mixité sociale, la ghettoïsation, la gentrification sont des thèmes très présents dans les débats publics et nous avons voulu cerner la réalité de la ségrégation résidentielle », explique Clément Dherbécourt, économiste, qui, aux côtés de Hugo Botton, Pierre-Yves Cusset et Alban George, signe cette étude publiée en juillet par France Stratégie, organisme gouvernemental de réflexion.

Les chercheurs ont passé au crible les 55 unités urbaines de plus de 100 000 habitants, d’Amiens à Perpignan, de Brest à Montbéliard (Doubs), et épluché leurs recensements entre 1990 et 2015. La conclusion est surprenante : hormis dans l’agglomération parisienne, la ségrégation résidentielle n’a pas augmenté. Elle a même baissé pour les cadres et pour les immigrés d’origine extra-européenne, désormais mieux répartis entre quartiers qu’en 1990.

En un quart de siècle, la population française a eu beau évoluer, la part des cadres et des chefs d’entreprise parmi les actifs de 25 à 54 ans progresser de 15 % à 22 %, celle des employés et ouvriers passer de 45 % à 39 %, cela n’a eu que peu d’impact sur la répartition des uns et des autres.

« Surreprésentation » des cadres à Paris

Pour cette étude, un indice de ségrégation a été calculé à l’échelle des quartiers définis par l’Insee et comptant environ 2 500 habitants. Cet indice va de zéro, lorsque la catégorie sociale considérée est également répartie dans tous les quartiers, à 100 lorsqu’elle est concentrée dans un seul.

Sur la France entière, dans la période 1990-2015, l’indice de ségrégation des cadres et des chefs d’entreprise est resté stable, autour de 31 %. Autrement dit, il faudrait que 31 % d’entre eux déménagent pour que leur proportion soit la même dans tous les quartiers. Pour les ouvriers et employés, cet indice augmente à peine, de 20 % à 21 %, et témoigne qu’ils sont mieux répartis que les cadres dans les territoires urbains.

Dans certaines villes, les auteurs de l’étude observent que la ségrégation a chuté. A La Rochelle, par exemple, l’indice de ségrégation des cadres et des chefs d’entreprise est passé de 32 % en 1990 à 21 % en 2015, car ils ont diversifié leurs quartiers de prédilection en achetant notamment des pavillons en zone périurbaine, à l’est de l’agglomération.

« Il y a en France douze quartiers où les 5 % les plus aisés de chaque agglomération constituent plus de 40 % de la population, un à Villeneuve-d’Ascq [Nord ]dans l’agglomération de Lille, un autre à Mont-Saint-Aignan [Seine-Maritime] dans celle de Rouen, huit à Paris intra-muros et deux à Neuilly [Hauts-de-Seine] », précise M. Dherbécourt.

A Mulhouse (Haut-Rhin), c’est la ségrégation des ouvriers et des employés, déjà faible en 1990, à 16 %, qui est descendue à 12,4 % en 2015, la désindustrialisation de la ville ayant contribué à la disparition de quartiers ouvriers entiers.

 

Paris échappe complètement à la stabilité ou au recul de la ségrégation observée ailleurs. « La population de cette énorme agglomération parisienne et ses 10 millions d’habitants est très spécifique, détaille M. Dherbécourt. La présence des cadres et des chefs d’entreprise n’a fait que se renforcer depuis 1990 et est devenue massive, dans des proportions que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Leur indice de ségrégation est passé de 32 % en 1990 à 36 % en 2015, attestant de leur surreprésentation. »

Corrélativement, la part des ouvriers et des employés présents dans Paris intra-muros était, en 1990, inférieure de 26 % à la moyenne de l’agglomération, mais de 42 % en 2015.

Logements sociaux plus concentrés

La même dichotomie Paris-province s’observe à propos de la présence des immigrés extra-européens et de leurs enfants : en 1990, ils représentaient 16 % de la population dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants, mais 26 % en 2015. La hausse de la population immigrée s’est relativement bien répartie sur le territoire, son indice de ségrégation ayant, en vingt-cinq ans, baissé de 36 % à 33 %, sauf dans quelques villes comme Avignon (où il est passé de 37 % à 44 %), Marseille (de 18,6 % à 24 %), Nice (de 28,6 % à 34,2 %) et Paris, où il est resté élevé mais quasi stable, à 32 %.

L’étude s’intéresse également à la présence de logements sociaux, plus concentrés dans les années 1990 qu’aujourd’hui. L’indice de ségrégation des ménages HLM a ainsi, dans la période considérée, baissé de 11 points, passant de 61 % à 50 %. C’est une évolution remarquable pour un parc d’immeubles par nature figé, qui suppose que les bailleurs sociaux ont fait des efforts pour mieux le répartir, en démolissant là où il était pléthorique et en construisant là où il était rare.

« Cette évolution, largement entamée dans la décennie 1990-1999, ne semble cependant pas imputable à la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains [loi SRU] du 13 décembre 2000, mais l’adoption de cette loi est le signe d’une dynamique déjà à l’œuvre », analyse M. Dherbécourt.

La meilleure répartition des HLM a-t-elle favorisé la mixité sociale ? Pas sûr, car « elle s’est accompagnée du mouvement contraire dans l’accueil des locataires, avec plus d’ouvriers et d’employés, dont la proportion est passée de 29 % à 33 %, et plus d’immigrés extra-européens, de 38 % à 43 % », concluent les auteurs. Le parc HLM se spécialise, en effet, parfois à son corps défendant, dans l’accueil des ménages les plus modestes.

Isabelle Rey-Lefebvre

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